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cines écrasées, mais la dernière est si peu enfoncée que la dent n'a pu être
fixée que par la gencive. Le processus de la mâchoire inférieure s'étend jusqu'au
dessous des deux tiers de la première dent, en pénétrant dans la mâchoire,
et s'élève au bord d'arrière du deuxième alvéole.
Fig. 9 représente la molaire avec ses deux racines formées en profil;
fig. il une incisive vue de côté, fig. 12 la représente vue de l'intérieur et
fig. 13 vue de l'extérieur. Fig. 10 est un fragment de la pointe de la mâchoire
vue de l'intérieur; ce fragment contient une partie de l'incisive.
Dimensions.
Palaeomys. Castor Jageri. Fiber. Weberi.
Espace occupé par la totalité des molaires 0,035 0,031 0,034 0,038
Longueur de la face triturante de la première
molaire 0,011 0,010—12 0,009 0,011
Longueur du deuxième alvéole . . . . 0,007 0,007 0,008 0,009 Vî
Profondeur 0,005 0,014 0,022 0,015
Longueur du troisième alvéole . . . . 0,007 0,006 0,008 0,009
Profondeur 0,004 0,011 0,020 0,014
Longueur du quatrième alvéole . . . . 0.008 0,005 0,007 0,007
Profondeur 0,002 0,011 0,007
J e serais disposé à attribuer à l'âge le peu de profondeur qui caractérise
ces alvéoles, si la racine de l'incisive ne s'étendait pas directement audessous
de la dernière molaire que sépare une mince cloison osseuse ; par conséquent
la dernière molaire n'a jamais pu être placée plus bas que les alvéoles.
Que se comblent parfois, et soulèvent la dent afin de la faire fonctionner
plus longtemps, c'est ce que j'ai eu l'occasion de voir dans un cheval antédiluvien,
dont les incisives étaient usées jusqu'à la racine, tandis que cette
dernière avait été poussée presqu'à la hauteur ordinaire des incisives.
Hauteur de la mâchoire au-dessous Palaeomys. Castor Jâgeri. Fiber. Weberi.
de la première molaire 0,023 0,024 0,030 0,032.
Pour me convaincre davantage que cet animal appartient à un genre
particulier, j'ai limé avec soin jusqu'à la racine la première molaire d'un
Castor vivant, mais la face triturante présente ici les mêmes caractères que
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PALAEOMYS. 115
dans sa situation naturelle. Quelques molaires du Castor Jdgeri, autant
usées naturellement, par la détrition que l'étaient celles du Palaeomys offrent le
même caractère que celles qui sont moins usées. Les points longitudinaux
et les plis de la première molaire de la mâchoire inférieure du Palaeomys
n'ont par conséquent point été produits par la détrition.
La grandeur de l'animal était celle d'un Castor vivant.
Le caractère du genre du Palaeomys peut donc se résumer ainsi:
Animal pareil au Castor, ayant quatre molaires, lesquelles présentent
encore des plis longitudinaux sur la face ti'iturante.
C A S T O R JAEGER!, KAUP.
(^Autrefois Chalicomys.^
Jadis j'ai fait de cette espèce un genre particulier, la jugeant d'après
ces molaires, munies de racines séparées et fermées. (]Voir Pl. XXF. Fig. 20
la première molaire de la mâchoire inférieure.3
D'après un nouvel examen, je ne saurais regarder ce caractère comme
assez important pour en faire un genre particulier; ce qui me décide, c'est
que les i-acines portent encore des traces qui prouvent qu'elles ne sont pas
fermées depuis longtemps. On peut donc admettre que les molaires, ouvertes
dès leur première jeunesse, appartiennent au Castor. Dans un Castor fossile
du Rhin., je trouve aussi que les racines ont presque été fermées et que
les trois talons d'arrière, qui sont bien prononcés, sont munis de traces de
racine qui se dirigent A^ers l'intérieur.
Cela aussi est une nouvelle preuve que telle ou telle partie d'un animal,
seulement indiquée dans le monde actuel, était entièrement développée dans
les animaux du monde anté-diluvien.
Pl. I. Fig. 6, j'ai représenté un fragment de mâchoire supérieure
avec les incisives et toutes les molaires à l'exception de la dernière
du côté droit.
») Dans le Caliier des Additions, ou le sixihne Cahier, qui paraiira plus tard,
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