54 PACHYDERMES FOSSILES.
En outre la direction des molaires vers la partie antérieure de la
mâchoire fojiiie encore une nouvelle distinction, car une ligne perpendiculaire,
partie de Tangle que les os du nez forment avec l'os maxillaire,
tombe sur la quatrième molaire, tandis que dans le Rh. africanus^
le Rh. leptorhinus et le Rk. Schleîermacheri elle tombe sur la deuxième
molaire, dans le Rh. tichorhinus, sur la troisième et dans les autres
sur le diastema.
De même que dans le Rh. Schleîermacheri et le Rh. Sumatrensis
la ca\ité de l'oeil se trouve au-dessus de la sixième et septième molaire
; mais dans le Rh. indiens et javanicus au-dessus de la ti-oisième,
quatrième et cinquième et dans le Rh. africanus au-dessus de la
cinquième, sixième et septième. La cavité de l'oeil est plus étroite que
dans toute autre espèce parceque le zygoma a une saillie ; au-dessous de
cette saillie se trouve un léger enfoncement en forme de godet.
Le derrière de la tête ne s'élève que peu à peu, et la crête est
tantôt resserrée vers la partie postérieure et munie d'un sillon, ^ g . 2 a,
tantôt elle forme une large surface comme dans le Rh. sumatrensis
fig. 2 b.
Il y a un occiput intermédiaire, qui est celui que M. Cuvier a donné,
dans ses Add. torn. V. pag. 503, au tichorhinus d'après un dessin
qui lui avait été communiqué j mais cette espèce, de même que VEléphant,
ne se trouve point à Eppelsheim.
Par conséquent cette forme de la crête diflFère selon les individus;
toutefois il semble que la crête occipitale, qui se perd en une large surface,
soit la plus ordinaire.
Le point de réunion de l'os basil, et de l'os sphénoïde est de part et
d-autre plus aigu et plus élevé que le reste de l'arête arrondie de ces
deux os, mais il ne forme pas une crête saillante comme dans le Rh.
africanus.
Le foramen infra-orbitale a une issue ramifiée, voyez fig. 2.; je ne
saurais affirmer que cette forme soit régulière, n'ayant pas reçu les autres
fragments de cette partie.
A C E B O T H E R I U M . 55
Dans le dessin que j'en donne ici, la partie inférieure est faite d'après
le palais, qui est fort bien conservé, et la partie supérieure d'après
le profil de la fig. 2 6. et 2 a.
De la mâchoire inférieure. Pl. XIV.
Cette mâchoire inférieure, connue depuis longtemps par des moules,
est la moitié gauche à laquelle se trouve encore liée par la synchondrose
la partie de devant de la moitié droite avec l'incisive.
Elle appartient à un individu plus petit que ne l'était probablement
celui dont j'ai dessiné le palais: car, d'après le dessin, les molaires de
la mâchoire inférieure occupent un espace bien moins grand que celles
de la mâchoire supérieure. Pour la mâchoire supérieure cet espace est de
0,253, et de 0,205 pour la mâchoire inférieure.
Il est vrai que la première molaire manque, mais elle n'avait guères
que 0.011 à 0,015 de longueur; toujours est-il que les molaires supérieures
ont occupé un espace qui surpassait de 0,033 celui des molaires
inférieures. Les dents de ces deux têtes sont malheureusement trop
endommagées, pour qu'il soit possible d'en donner des dimensions
exactes.
Il ne serait guère possibÎe d'admettre avec cette mâchoire inférieure
une espèce plus petite, car un fragment de mâchoire inférieure trouvé
par M. de Nau et la dernière molaire supérieure que l'on a déterrés dans
le même lieu, coïncident parfaitement pour la forme et les dimensions
avec celles que nous décrivons.
Cette mâchoire ressemble le plus à celles du Rh. javanicus et du
Rh. sumatrensis., et elle est presque de même longueur que celle du
Rh. javanicus d'un âge moyen. Elle est presque droite, assez étroite,
et le diastema est seul recourbé en dehors; l'arête du diastema est tranchante
et un peu renversée en dehors. La partie inférieure du menton a
dix trous de nerfs de différentes grandeurs ; celui qui se trouve au-dessous
de la racine antérieure de la troisième molaire (la deuxième de la
mâchoire) est plus grand que dans le Rh. Schleiermacheri.