1 0 8 PACHYDERMES FOSSILES.
§. 14. Place que doit occuper le Dorcatlierium
dans le système.
Ce genre doit être placé de rigueur à la tête du genre des Cerfs, mais
quant aux molaires, on ne saurait malheureusement le regarder comme l'intermédiaire
entre le Moschus et le Cervus: car, bien que Frédéric et George
Cuvier aient donné au Mosc/ms des molaires incisives, nous ne pouvons regarder
cette circonstance que comme une erreur par-tielle, puisque la tête du
Moschus j dont Frédéric Cuvier a représenté les dents, appartenait à un jeune
animal qui avait encore des dents de lait, et qu'à cet âge les Cerfs ont aussi
des molaires antérieures incisives.
Après avoir examiné le crâne d'un vieux animal qui m'avait été communiqué
du muséum de Francfort par la complaisante de Mr. Edouard Riippell,
je vis que les molaires ressemblaient beaucoup à celles du chevreuil. Il serait
désirable qu'un naturaliste se décidât à donner une nouvelle représentation de
la série des dents du Moschus, après avoir fait un choix d'animaux jeunes et
vieux, car il est certain que les dents du jeune animal représentées par
Frédéric Cuvier laissent beaucoup à désirer.
En plaçant ce genre à la tête des Cerfs, je ne puis laisser subsister
l'arrangement actuel des espèces de Cei'fs. Cervus Munfjack doit nécessairement
être placé à la tête de l'espèce des Cerfs et à l'extrémité des animaux
sans défense, tels que Dama, Alces, Tarandus giganteus, qui, par
rapport à leur grandeur, se trouvent maintenant à la tête des espèces.
La totalité des espèces de Cerfs, sans en excepter Cervus Muntjack,
forment un genre tout-à-fait naturel relativement .aux caractères essentiels,
et nous ne trouvons dans aucune subdivision des caractères aussi distinctifs
que ceux du Dorcatherium, qui puissent justifier un genre équivalent.
On a essayé de le faire, mais les derniers naturalistes n'ont pas réussi. Mais
si l'on voulait accorder à cettes subdivisions la valeur d'un genres particuliers,
il faudrait nécessairement qu'un genre pareil à celui que nous décrivons ait
des caractères de famille; ce qui pourrait arriver puisque le genre Palaeomeryx
de M. de Meyer paraît avoir le plus d'affinité avec Dorcalheriimij
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DORCATHERIUM NAUI. 103
le Palaeomeryx est un genre dont ce savant a décrit deux espèces (JPaléomeryx
Bojani et Kaupii)^f) plus petits que le Cervus Elaphus.
Continuation de la description
des
Ruminants d'Eppelslieim.
Jusqu'à présent il ne se trouve des restes que de deux genres : Dorcatherium
et Cervus. Parmi ces derniers on ne distingue que Cervus anocerus
qui a le plus d'affinité avec Cervus Munfjack. Le genre Bas, Antilope et
en général les animaux à cornes permanentes, paraissent avoir manqué à la
période tertiaire.
Je commencerai par la description des espèces que j'ai classées d'après
les mâchoires.
CERVUS BERTHOLDI.
PI. XXIII. fig. 3, 3a. et 3b.
II est de la grandeur du Cervus Elaphus.
Fig. 3 est un fragment de la moitié droite de la mâchoire inférieure
ayant les trois arrière-molaires. Ce fragment fait partie de la collection de
M. le professeur de Klipstein.
Les dents différent du Cervus Elaphus dans les points que je vais indiquer.
13 On remarque au-dessus de la racine entre toutes les parties extérieures
qui ont des faces triturantes, des pointes isolées qui ne sont qu'indiquées
dans le Cervus Elaphus, mais qui, dans le Cervus Alces et Capreolus sont
développées au même degré. D'un autre côté, on ne trouve point de trace
ou seulement une légère indication, fig. 3b., du talon, oblique à la partie
d'avant extérieure de la dent.
Ce talon est assez visible dans Cervus Elaphus, Alces et Capreolus.
23 Les corps des faces triturantes extérieures saillent d'avantage, par
quoi il ressemble plus au chevreuil que le Cervus Elaphus et Alces.
*) Voir M Knochen und Zähne von Georgensgmünd, pl. IX. et X. pag. 93."