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24 M A C H A I R O D U S .
CHAPITRE m.
MACHAÎRODVS, Kaup.
Ours, Cw, Cultridem, Jobert et Croiset.
Deiil canine dun nouveau genre fossile, le MACHAIRODUS que Mr. de
Cuvier a pris pour VUrsus etruscus sive cultridens.
PL I. fig. 5, ba, 5 c, et 5 e.
M. de Cuvier établit son Ursus etruscus d'après des fragments de
mâchoire v. Tome pag. 378, pi XXVII. bis 8, 9. 10 et 11.
Dans les Addit. tome V. pag. 2, il lui donne le nom de cultridem au
Heu d'etruscus et il fait les observations suivantes :
„Les Ours des couches meubles du Val-d'Arno diffèrent, comme je
l'ai dit, de ceux des cavernes d'Allemagne par les trois petites molaires
qu'ils ont distinctes; mais on vient de leur trouver un caractère encore
plus marqué dans leurs canines comprimées, au point qu'un de leurs
diamètres ne fait pas le tiers de l'autre. En outre le bord concave de
ces canines est tranchant. Notre Muséum possède une portion de ces
dents et le modèle peint d'une entière qui est au cabinet de Florence.
Je trouve pai-mi les dessins du cabinet de Darmstadt, qui m'ont été envoyés
par Mr. Schleiermacher, celui d'une canine comprimée qui me paraît
ressembler de tout point à celles de Toscane 3 c'est ce qui me détermine
à changer le nom d^etruscus, que j'avais donné à cet Ours en
celui de cultridens. »
Comme on n'a jamais trouvé, ni avant, ni après Cuvier, de fragment
qui fût muni de ces dents canines, l'on ne conçoit pas pourquoi ce savant
naturaliste a pris ces dents pour en former son XJrsus etruscus. Il est
vrai que Mr. Nesti (lett. terza di alcun, ossa fossili al sig. Paolo.-) prétend
avoir trouvé dans le terrain meuble le fragment d'une tète d'Ours,
dont les racines , rompues au bord de l'alvéole et encore fixées dans la'
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mâchoire , indiquent assez l'existence de deux canines comprimées. Mais
MM.. Croiset et Jobert s'expriment dans leurs Recherches sur les ossemens
fossiles pug. 188, relativement aux dents canines de YÏJrsus avernerisis,
de la manière suivante: «Nous avions d'abord attribué à cette
tête la canine aplatie représentée à la pl. I. fig. 1. (AetB); mais plus tard
nous avons trouvé dans la collection de M. Bravard une tête supérieure,
semblable à celle dont nous venons de parler. Les deux canines qu'on
voit encore dans leurs alvéoles , sont à la vérité plus aplaties que celles
des Ours vivants; mais beaucoup moins grandes que les premières, elles n'ont
pas de sillons, et les deux arêtes sont très-prononcées. Elles forment ainsi
une espèce de passage entre les Ours ordinaires et les Ours cultrideirs. " —
En outre, cet Ursus avernensis a le plus d'affinité avec YOurs étrusque
ou cultridens de Mr. de Cuvier, par les trois petites dents molaires qu'il a
à la mâchoire supérieure. Partant de là, il est à présumer que Mr. Nesti
avait devant les yeux une tète de chaque espèce, et l'on peut conclure
avec assez de certitude que ïVrsus etruscus a eu des dents canines aussi
bien que XUrsus avernensis, que ces dents ont été aplaties, mais qu'elles
se distinguaient bien par ces deux arêtes qui sont si caractéristiques chez
YOurs tx. Chat.
Aucune raison ne venant à l'appui pour prouver que ces canines
appartiennent à YUrsus etruscus, et cette assertion étant au contraire
fortement combattue, je pense qu'il serait convenable de rendre aux fragments
décrits par Cuvier le nom diUrsus etruscus et d'employer le nom
de cultrideiu pour le genre auquel appartiennent les canines trouvées
dans la Toscane et dans le grand-duché de Hesse-Darmsiadt.
C'est à ce genre qu'appartiendra aussi la canine que Croiset et Jobert
ont donnée à leur Ursus cultridens avernensis et qu'ils ont représentée
pl. 1. fig. 6. de leurs Recherches sur les ossem. fossiles.
Je m'abstiendrai de parler des canines que les mêmes naturalistes
ont attribuées a YUrsus cultridens issiodorensis-, parce qu'elles sont plus
petites et qu'elles n'ont point de dentelure au bord concave.
M. Bravard veut que les dents de YUrsus cultridens avernensis
aient appartenu à un Felis, qu'il nomme Felis cultridens , et 11 donne
les plus petites de ces dents à son Felis megantereon.
Mais en revanche MM. Croiset et Jobert, qui ont connu les maté-
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