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26 CARNASSIERS FOSSILES. M A C H A I R O D U s . 27
riaux sur lesquels M. Bravard a fondé sa Monographie de deux Felis,
nous font observer que son Felis cidtridens n'est autre chose que le
F. arUiqua, auquel il donne des dimensions out rées; ces Messieurs l'accusent
ensuite d'avoir logé la canine d'un Ours ( ils ne disent point de
quel Our s ) dans la mâchoire supérieure de son Felis megantereon et
d'avoir ainsi créé un ve'ritable monstre.
Le Felis megantereon de Bravard e'tant bien le même animal que
MM.Croiset et Jober t ont e'tabli sous la même dénomination, et qu'ils ont
représenté pl. I. fig. 1., Je présume qu'il y a eu erreur, s'il se trouve
des dents à la mâchoire supérieure, ainsi que MM. Croiset et Jobert en
ont représenté (pi- I. fig. 1. ou pl. VII. du suppl. fig. 5 . 6 et T ) . Les
canines de la mâchoire inférieure du Felis meganteron ont de longues
racines et la partie émaillée a, relativement à la longueur dç la racine,
les mêmes proportions que chez tous les Chats La canine supérieure du
Feli^ a les mêmes caractères que la canine inférieure, et la première ressemble
aux canines de F. cultridens (il s'entend que c'est le F. cidtridens
issiodorensis), ainsi que M. de Meyer l'atteste dans sa. Paloeologique pag.
1 2 8 il est donc certain qu'il y a eu une erreur.
Quoiqu'il en soi t , la dent que je représente ici et qui , selon Cuvier,
doit être tout-à-fait pareille à la dent de Toscane, de même que la
dent que Croiset et Jobert ont attribiiée à YJJrsus cultridens avernensis
et qu'ils ont représentée pl. L fig. 6 ( A e t B ) , n'appartient ni à l'Ours,
ni au Chat, et je doute même qu'elle appartienne à un animal qui ait
la moindre affinité avec ces deux genres.
La dernière de ces dents est de la mâchoire supérieure, ainsi que
l'ont fait observer MM. Croiset et Jobe r t ; sa longueur est de 0 , 1 6 5 , sa
l a rgeur , au mi l ieu, de 0,035 et son épaisseur, au milieu, de 0,014-
Celle qui se trouve dans le muséum de Darmstadt est de la mâchoire
inférieure gauche , pl. I. fig. 5 ; elle est rompue à la pointe et sa longueur,
depuis la rupture jusqu'à la racine en ligne droite, de a a. b, est de
0 , 1 4 1 , et de 0,084 en mesurant depuis le bord d'émail / jusqu'à l'extrémité
de la racine; quant à l'épaisseur et à la largeur, les dimensions sont
les mêmes que celles de la dent de la mâchoire supérieure représentée par
Croiset et Jobert. Si nous admettons que la longueur de l'émail a été
celle de la racine, la longueur de la dent était de 0,164. Il faut encore
ajouter quelques millimètres pour que les proportions soient les mêmes
que celles de la dent supérieure, comme chez le Felis; la longueur exacte
est par conséquent de 0 , l î . Elle a deux sillons sur le côté convexe près
de c et d ; le sillon c a été formé par la détrition, mais le sillon d est
plus profond et plus prononcé. Celui-ci se termine tout-à-coup par une
facette plane, tandis que le sillon c cesse subitement sur l'arête delà dent ;
à e , l'on remarque une face en forme de lance, usée par la détrition, mais
qui ne paraît être que fortuite; le bord concave a une dentelure bien
prononcée. On découvre sur l'un des côtés , fig. 5 « près de a et è ,
une face large de 2 lignes et longue de 1 0 , qui a été formée par la
première dont incisive de la mâchoire supérieure. D'après cette face,
sur laquelle l'incisive agissait presque perpendiculairement de haat m bas,
Li position que j'ai donnée à cette dent en la dessinant est celle qu'elle
occupait dans la mâchoire. Entre e J" et c d se trouve une face qui
est plus polie que la racine, mais moins polie et moins luisante que
l'émail; c'est la face qui était couverte par la gencive. De chaque côté
la racine a au milieu un enfoncement légèrement cavé , qui est un plus
prononcé aux deux côtés externes.
Le diamètre de la dent fig. 5 b présente au milieu un trou rond, et
un germe ovale long, de couleur jaunâtre, qui enveloppe l'émail. Le diamètre
de la racine fig. 5 ^ présente au milieu un germe formant un carré irrégulier
et deux anneaux.
La face externe de la dent ne présente, de même que la dent supérieure
(Croiset et Jober t ) , aucune partie usée ou dépolie: ce qui prouve
que la canine supérieure passait librement par dessus l'inférieure sans
entrer en contact avec elle.
Les motifs qui me portent à n'attribuer cette canine ni au Chat, ni
à l'Ours sont les suivants :
1 ° Tous les Chats et tous les Ours ont une face large et arrondie
sur le côté convexe, et ils n'ont point le sillon que j'ai dessiné fig. 5 a
près de c et d.
2 " On découvre chez l'Ours et chez le Chat, de même que chez presque
tous les animaux carnassiers deux arêtes saillantes, qui se trouvent
au bord de la partie interne concave de la dent et dont la postérieure