120 C O N C L U S I O N .
O n en voit une partie groflie au Microfcope en O., afin de
faire voir les Figures des Polypes dans leurs Cellules.
L a Fig. P. eft la fedtion trànsverfale des Cellules des deux
furfaces, avec la paroi mitoyenne qui les fepare, comme dans
les rayons de miel.
C O N C L U S I O N .
J’a i préfentë à mes Ledteurs dans cet Effai, un détail cir-
conftancié de ce que j’ai trouvé de plus remarquable dans les
Corallines; j’y ai joint une Defcription fidelle de leurs princi-
pales efpèces; & des Animaux qui y font leurs domiciles, &
qui font inconteftablement du genre des Polypes.^ Ce ne lut
d’abord que par hazard que je m’attachai à les etudier; des
découvertes inattendues excitèrent enfuite & foutmrent ma cu-
riofité La nature de mes occupations ne m’ayant pas permis
d’v confacrer tout mon tems, j’ai crû devoir du moins
emploier mes heures de loifir, à examiner des objets, qui, tout
petits qu’ils font en eux mêmes, font cependant aulfi admirables
qu’amufants. Indépendamment des autres avantages que
y-ai retiré de mes recherches, eUes m’ont encore procuré le
bonheur de faire connoiffance & de me lier d’amitié avec plufieurs
perfonnes, qui font également honneur à leur Patrie & à
l’Humanité; & je me fais un devoir d’avouer ici que jai puife
dans leur converfation de grands fecours pour la compofition
de cet Ouvrage. J’y ai évité les conjeûures autant qu il m a
été poflible; & fi je m’en fuis permis quelques unes, ç ’ai été
moins dans le deffein de faire recevoir mes idées a mes Lecteurs,
que d’engager ceux, qui font en état de le faire, a les
réfuter ou à les établir.
T’a v o u ë cependant que je fuis fort porté a croire que la
plupart de ces C o r p s Marins, que leurs figures ont fait prendre
jufqu’à prefent pour des Arbrîffeaux, des Plantes, & des
Moufles de Mer, font non-feulement le domicile d’Animaux,
mais qu’ils font encore leur ouvrage, & qu’ils fervent à leur
confervation, leur défenfe, leur propagation; en un mot qu’ils
ont les mêmes ufages, que les Gâteaux & les Cellules que les
Abeilles, & d’autres Infeétes, fe conftruifent.
S i toutes les différentes efpèces de Corallines, décrites dans
cet Ouvrage, ne font pas de ce genre, il y en a au moins
plufieurs qui en font inconteftablement. En vain m’objeâe-
roit-on, qu’il eft prefque incroyable que des Animaux d’un
tiffu fi mou, fi peu capable de refifter à la plus légère im-
preflion, tels que font tous les Polypes connus jufqu’à présent,
puiffent cependant fe conftruire des habitations d’une
matière fi unie, fi dure, & fi peu poreufe qu’elle eft fufcepti-
ble du plus parfait poli. Les Huîtres & tous les Poiffons à
Coquilles, ne font-ils pas dans le même cas? La folidité & la
dureté prefque inaltérables de leurs écailles, font elles moins
étonnantes que le Corail rouge, par exemple, dont la fermeté
égale celle de la pierre ? Cependant ces Coquilles font fabriquées
par les Animaux les plus mous, & qui ont le moins
de confidence, de même que les Coraux, & les. Corallines
pierreufes font conftruites par les Polypes.
Plufieurs de ces Corallines femblent confifter en un feul
Tube, qui contient un feul Polype mère. Chaque branche,
que la Coralline pouffe, contient un jeune Polype, né du
premier, qui en dépend, & qui eft néanmoins capable de
produire fon femblable, en pouffant une nouvelle branche ; &
ainfi de fuite, aufli loin que les loix prefcrites à chaque efpé-
ce, le leur permettent. D’autres Corallines confident en plufieurs
pareils Tubes unis, qui croiffent, s’élèvent enfemble,
& qui, placés côte-à-côte l’un de l’autre, forment un cercle autour
des Tubes qui ont été abandonnés par les Polypes qui
les ont produits. Ces derniers deviennent ainfi la bafe & le
foûtien du logement de leurs petits ; & ceux-ci ferviront aufli
Q. à