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femens d’une oifiveté faftueufe, qu’on eft fur de ne Vous
pas déplaire , en Vous invitant a V oqs délaffer au Speda-
cle inftrudif des Merveilles de la Nature.
P e n d a n t que la Suède, qui fe glorifie d’honorer
en Vôtre Perfonne une Reine Philofophe, admire Vôtre
Magnificence & Vôtre Choix dans la riche Colleéfion
des Curiofités Naturelles, dont le Cabinet de V ô t r e
Ma je st é eft compofé, toute l’Europe fait que ce Cabinet
eft comme un Sanduaire des Mufes, fur lefquelles
Vous préfidés avec autant de Difcernement que de Grandeur.
G’e s t - l à , que fous Vos yeux & à Vôtre imitation,
s’eft formé le Prince Royal, dont les Connoilfances, &
les Vertus, fi fupérieures à fon âge, font la joie de la
Nation , &.l’étonnement de tous les Peuples. De-là, par
Vôtre, apui, mais plus encore par Vôtre exemple , Vous
avez fçû mériter aux Sciences & aux Beaux Arts d’être
déformais embellis par les mains d’un Sexe, que le préjugé
en éloignoit. De-là, Vos attentions s’étendent de
l’intérieur du Royaume jufques dans les Pais Etrangers à
tout ce qui peut nourrir ou faciliter l’amour & l’étude
des Lettres parmi Vos fujets. Je dois aux nobles vues
de V ô t r e Ma j e s t é en ce genre le bonheur inefti-
mable, dont je me glorifie, d’avoir été honoré d’un de
fes Régards.
ÏNE
P I T R E. V
I n c a p a b l e de m’élever au rang des Sçavans, tout ce
que je peux faire dans ma profeflion eft de contribuer à
répandre leurs Richefles Littéraires fous une forme qui en
afloftiffe le mérite, & de m’approprier, en ce fens, celles
que jai lieu de croire qui feront les mieux reçues du
Public.
S i je dois m’en rapporter aux Cpnnôifleurs, VEJjfai Jùy
llhfioïre Naturelle des> Corallines, & c. , qu’une plume habile
a traduit en François à ma prière, eft digne à plus d’un
Titre, de paffer fous les yeux de V ô tr e Ma j e s t é .
G ’ e s T un Syftême d’une nouvelle Claiîe d’Etres juf-
qu’à prefent inconnus. L ’Auteur, déjà célébré par d’autres
Ouvrages, qui lui ont fait un nom diftingué entre
les Naturaliftes , y a décidé par les Obfervations les plus
intéreflantes & les plusexaétes, la queftion fi long-tems
débatue fur la formation des Coraux, des Millepores, des
Eponges, & d’autres femblables Produétions Marines. Désormais
on ne verra dans ces prétendues Plantes que les
Demèures fubtiles d’une multitude d’Animaux, ou plutôt
qu’un Nouveau Monde, peuplé par des millions d’Habi-
tans, auffi remarquables par la diverfité de leurs formes,
que par la fingularité de leurs procédés induftrieux pour
leur confervation. En repréfentant leurs Demeures 'dans
un ordre méthodique, par des Figures aulfi élégantes qu’ex-
aétes, Mr. Ellis les a montrés eux mêmes tels que le Mi-
* 3 crofcope
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