trompées,-& l’ont prife pour une incruftation calcaire, quoi
que c’en foit une pierreufe. Cependant, outre la différence
des matériaux dont ces enveloppes font compofées, il eft encore
bien aifé de diftinguer l’arrangement très exaft de l’in-
cruftation naturelle, de l’irrégularité du Corail.
A cette Obfervation ajoutons en une autre, qui la fuit naturellement
; c’eft que nous n’avons jamais trouvé deux différentes
fortes d’incruftations calcaires fur une feule & même
elpèce de Kératophyte. J’en ai cependant vû trois différent
tes fortes, qui étoient adhérentes à une pièce de Corail de
Roche , fur laquelle on voyoit auffi une partie d’un Kératophyte
mort, qui étoit incrufté du même Corail.
L es particules de 'cette écorce font d’une figure particulière
dans chaque efpèce, & pénétrent fouvent profondément
jufques dans le dernier rang des tubes. Ces tuyaux confti-
tuent la furface intérieure; & comme leurs parties calcaires ont
été mêlées, avec les parties glutineufes de l’Animal, ce mé.
lange fait que leur fubftance tient de la nature du bois, ou
de celle de la corne.
O n ne trouve fur cette efpèce de Productions Marines,
ni écorce, ni membrane, ni enfin aucune autre enveloppe
extérieure, excepté cette couverture calcaire & celluleufe;
ce qui prouve qu’elle leur eft naturelle.
S i on examine avec foin les Seâions perpendiculaires &
obliques des Arbres, & des Arbriffeaux, ou même des tiges
des Plantes Marines, on trouve que les Vaiffeaux longitudinales
de . la partie ligneufe, font toûjours unis enfemble,
par des fibres latérales 3 ou qu’ils ont des tuyaux placés
fur leurs côtés. Cependant quelque exaâes recherches que
nous ayons faites, avec le Microscope, nous n’avons jamais
pu découvrir parmi les Vaiffeaux de ces Kératophytes, ni parmi
mi leurs. Tubes applatis & longitudinales aucune de,ces fibres
qui fervent de liens, ni aucun des Tubes qui portant de
la moelle, s’étendent jufqu’à la circonférence ; d’où il fem-
ble qu’on en puiffe conclure, que la vifcofité que ces Animaux
répandent, eft la principale caufe de ce que ces Tubes
font fi étroitement unis entr’e u x , & cela d’autant plus que
ces Tube s, fur tout lors qu’ils font bien fecs, forment dans
quelques Kératophytes des plus chauds Climats, un Cofps
beaucoup plus dur que le bois.
L e Corail rouge & pierreux de la Méditerranée, & les
Kératophytes, fe reffemblent beaucoup dans leur tiffu, &
dans les principes que la Chymie tire de l’un & de l’autre.
Il eft vrai que le premier a fes ramifications fort courtes, &
que fes Tubes fe changent en pierre, &non en corne. .Mais
à ces deux légères différences près, tout nous donne lieu de
croire que ces deux Corps font peu éloignés l’un de l’autre,
dans la grande échelle de la Nature; le cours de leurs T u bes,
la manière dont ils en augmentent la circonférence, de
même que celle des branches, leur furface rude, friable, &
femblable à de l’écorce, de même que les ouvertures à étoiles
.des Cellules, nous en donnent cette idée.
O n voit fouvent des Kératophytes réticulaires dont les
Animaux, en s’avançant le long des tiges & des branches,
rencontrent en leur chemin de petites Coquilles , & d’autres
Corps étrangers, par deffus lefquels ils forment leurs Tubes,
où ils fe trouvent renfermés.
C’e s t à peu près auffi ce qui arrive aux Animaux qui
forment le Corail rouge; on trouve fouvent que leurs Tubes
environnent un grand nombre de Corps différens.
C o m m e on découvre dans plufieurs Plantes Marines, jë
parle de celles dont la végétation n’eft pas conteftée, une
L forte