fe croifent les unes les autres; comme fi c’étoit l’ouvrage de
quelque Animal. Ces fibres, ou, comme on pouroit les appel-
ler, ces petits dards, font fi fins & fi aigus, qu’ils affrètent la
peau, comme ces fortes de plantes, qui excitent une déman-
geaifon à ceux qui les touchent.
O __
L a Fig. d , repréfente au naturel un morceau de cette £•
ÿgnge; que l’on trouve ordinairement garnie de branches. Le
petit morceau Fig. d. 1 , eft grofli au Microfcope en D. 1 ,
& fait voir de quelle manière les paquets de petits dards font
difpofés, pour former les petits trous, dont toute la furface
eft couverte.
C H A P I T R E X.
Des Alcyons.
L E S Alcyons fuivent les Eponges dans l’ouvrage de Ray.
Cet Auteur les appelle-une forte de plante qui croit
dans l’eau, & qui comme les Champignons a différentes figures,
& différentes fortes d’enveloppes ; les uns ont une peau
graveleufe, elle eft calleufe dans d’autres: Ils différent aufîi
dans leur fubftance intérieure ; elle eft fpongieufe dans quelques
efpèces, & charnue dans d’autres.
Cefalpin croyoit que cette Claffe de Corps marins etoit
compofée de l’écume de la mer, différemment modifiée &
colorée, & qu’ils croiffoient fiir les rochers, de la meme manière
que les Eponges.
N o u s ne les confidérerons à préfent que comme des Productions
marines, qu’on n’a encore pu rapporter à aucune autre
Claffe, & qui font principalement deftinées à fervir de
nids & de matrices a des Animaux de mer.
N*. 1.
N ”. 1. Alcyonium pulmonis .inftar lobatum.
An Pulmo marinus alter Rondeleüi 132.? R. S. pag. 31.N°.3.
Figue de Mer.
C e t Alcyon, qui eft d’une couleur d’olive foncée, & d’une
fubftance charnue, répand une odeur fort défagréable,
lors qu’on l’ouvre. Il eft plein en dedans de petites particules
jaunâtres, qui lui ont fait donner le nom de Figue de Mer,
parles Pêcheurs de qui je l’ai reçu, avec plufieurs autres Productions
de cette efpèce, pendant que j’étois a Whiteftable. Jeune
hâtai de le plonger dans de l’elprit de vin, pour l’empêcher
de fe contrader, afin que je puffe l’examiner en détail.
I l eft reprefenté de grandeur naturelle. Fig. b.
E n l’éxaminant au Microfcope, je trouvai que toute fa fur-
face étoit couverte de petites étoiles à fix rayons, qui reffem-
bloient à de petits Polypes armés de fix griffes. C’eft ce
qu’on peut voir dans le morceau qui eft repréfenté grofli en C.
A pr è s l’avoir ouvert, j’ai trouvé que fon intérieur con-
fiftoit en un grand nombre de petits facs de couleur jaunâtre,.
& remplis d’une liqueur limpide & vifqueufe ; on vo-
yoit au milieu un petit conduit, qui, paffant par le centre de
chaque étoile, aboutiffoit à leur fommet. C’eft dans cet état
qu’il eft repréfenté grofli au Microfcope. Fig. B.
E n examinant avec attention l’un de ces facs, j’ai découvert
dans ce conduit intérieur, plufieurs figures régulières,
fèmblables à des Coquilles,- & placées l’une fur l’autre.
E l l e s font repréfentées en D. groflies au Microfcope.
Mais j’ignore encore fi, ce qui étoit renfermé dans ce tuyau,
étoit la nouriture de l’Animal, contenue dans fon inteftin, ou
fon eftomac, ou fi c’étoit fon Ovaire.