Planche
XXXVI.
Fig. A. B. C
dixième de pouce l’une de l’autre, font remplies de particules
brunes, & femblables a des grains de femences. Ces grains
en muriffant rompent les membranes minces & blanches qui
les couvrent, & qui en fe retirant laiffent ces corps ronds à
découvert & prêts à tomber, tels qu’on les voit en D.
L o r sq u ’on les éxamine avec un Microfcope qui gros-
fit d’avantage, ils paroiffent reffembler a des pépins de rai-
fin, enfermés de tous côtés, excepté à la bafe, dans une fub-
fiance visqueufe & tranfparente. Voyez Fig. F.
C H A P I T R E XI.
Des Coraux Tubuleux.
IL me relie à parler dans ce Chapitre de quelques autres
i corps marins que le hazard m’a préfentés. Je commencerai
par décrire une Malle de Sable irreguliére, qui paroit
avoir été cimentée par une efpéce particulière de Vers de
Mer. Je lui donne le nom de
'Tubularia arenofa Anglica.
Corail Anglois fabloneux & tubuleux.
O n en trouve fouvent d’alTez grands morceaux fur les Cotes
près de Tarmouth, lorfque la marée ell baffe, & près de
Dieppe en France. C’ell de cette dernière Ville qu’eft venu
la pièce qu’on voit reprefentée de grandeur naturelle en A.
On l’avoit apporté à FIr. Ftnanuel Fîendez da Cojla, Membre
de la Société Royale, qui a eu la bonté de me l’envoyer.
Toute cette Maffe avoit fix pouces de long, cinq de large,
& trois d’épais. Elle etoit d’une couleur de.labié fonce, dun
tiffu caffant, plutôt légère que pefante, poreufe de tous côtés,
mais dans quelques endroits on appercevoit quelques ouvertures
particulières.
L a partie fupérieure de la Maffe , qui ell repréfentée de
front en A ., ell d’une fabrique très fingulière.
O n peut la comparer à plufieurs petits entonnoirs un peu
aplatis, placés obliquement l’un fur l’autre , • & fi près, que
le bord fupérieur de chaque entonnoir ell caché par le bord
inferieur de celui qui ell au deffus. Ils font placés fi obliquement
, qu’on voit lans peine le trou qui ell au Ibnd, &
qu’on peut regarder comme le tuyau de l’entonnoir. Ces
Tubes pénétrent depuis le fond de l’entonnoir jufqu’à environ
la moitié de la profondeur de la Maffe fabloneufe, non en
droite ligne, ni par tout d’un même diamètre, mais en fer-
pentant, & ils ont plus ou moins de calibre ou de profondeur,
à proportion de la grandeur de l’Animal qui loge dans
chaque entonnoir. Ces Tubes paroiffent ouverts, félon leur
longueur, dans la feélion perpendiculaire repréfentée en B. B.
Mais leurs différents'calibres fe voyent en C ., où ils font
coupés transverfalement.
O N remarque fur la plus part des Cellules un petit couvercle
de fable, que les Animaux forment vraifemblable-
ment pour leur propre fureté & pour leur défenfe, lors que
quittant la partie ouverte de l’entonnoir, ils fe retirent dans
le tuyau.
C es Tubes, comme nous l’avons déjà remarqué plus haut,’
n’ont pas la même dimenfion, & ne font pas non plus toû-
jours droits. Mais ils ont tous ceci de commun, c’ell qu’ils
font fermés par le bas, les Animaux rempliffant la partie
qu’ils lailïent derrière e u x , à mefure qu’ils s’avancent, par
une appofition continuelle de particules fablonneufes, & collées
enlèmble par la matière glutineufe, qui fort de leurs Corps.
O L e