A en juger par les découvertes qui ont été faites jüfques à
préfent fur les Polypes Marins, on eft autorifé à dire que ces
Animaux, quoique différens pour la forme de ceux d’eau douce,
fe nourrilfent, croiffent & multipliait de la même manière.
Au moins ai-je fouvent obfervé que quand j’en coupois quelque
partie, pour la mieux confiderer, bientôt elle me donnoit des
preuves que non feulement il y reftoit un principe de vie, mais
qu’encore elle avoit la faculté de croitre & de multiplier confi-
dérablement.
ESSAI
D’U N E N O U V E L L E
HISTOIRE NATURELLE
D E S
C O R A L L I N E S
&c. &c.
C H A P I T R E fi
Des Corallines en Général.
O U R me rendre plus intelligible, en parlant des
différentes Productions Marines, qui font le fujet
de cet Ouvrage, je me vois en quelque façon obligé
de me conformer aU langage de ceux, qui les regardant
comme des Plantes Marines, les ont rangées
fous certaines claffes , adoptées par les Botaniftes. Je
fuivrai donc l’ordre qu’a fuivi Ray, & je les diviferai en Co-
raux, en Corallines, en Kératophytes, en £ [car res, en Eponges
& en Alcyons. Mais en déterminant les différentes efpèces, je
ferai plus attention à la reffemblance que je trouverai entre les
tiffus de ces differens Corps, & entre les Animaux qui y habitent;,
qu’à leur forme extérieure, que les Botaniftes confidérenfc
uniquement.
E n fuivant cette Méthode, je devrois commencer par la de-
feription des Coraux. Mais comme on en trouve très peu fur
les