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tériaux, qui leur fervent à former ces logements, dont la ftrue-
ture eft fi admirable. C ’eft ce que les Obfervations fuivantes
mettront encore dans un plus grand jour.
I l eft rare que les InfeôeS;, qui bâîiffent leurs nids fur les
Plantes, & qui vivent de leurs feuilles, en couvrent toute
l’écorce depuis le pied du tronc, jufqu’au bout des branches:
fuppofons cependant que celà arrive, on m’accordera
auffi que perfonne n’a jamais vû aucune Plante, qui étant
ainfi toute incruftée de Cellules d’Infeûes, continuât néan*
moins de végéter & de fleurir. J’avoue que les véritables
Plantes Marines, & il y en a un grand nombre de differentes
efpéces, font auffi fujettes à être attaquées par des Infeftes
de Mer, qui y font leurs nids, que les Plantes de Terre : mais
on remarque auffi que dans ce cas là , les premières ont le même
fort que celles-ci, je veux dire qu’elles dépériflent, &
meurent enfin.
L ’E p in e de Hareng, décrite Planche X. Fig. â., reflemblè
à ces Rèratophytes dans fa manière de croître ferrée, excepté
l’incruftation. Elle reflemblè en petit à cette efpéce dé
Coralline à pannache, connue dans les Indes-Occidentales,
fous le nom de Plume de Mer.
M a is pour faire mieux voir la grande affinité qu’il y a,
entre la ftruéhire de ces Kératophytes à pannache, & celle
des Corallines Véficuleufes, garnies de Denrieules, je joindrai
ici une courte defcription d’une belle Coralline de Sardagne
âppellée Plume de Mer, que je trouvai dernièrement parmi
les Collections de Meilleurs Baker & Pondx Membres de la
Société Royale.
C es belles Produétions Marines ont environ un pied de
haut : les petits rejettons font oppofés alternativement l’un à
l’autre,, dans un ordre régulier, & fitués dé chaque côté de
la
la principale tige. Ils font garnis de petites grappes compo-
fées pour l’ordinaire de trois tubercules, placés à égale di-
ftance, autour de la tige. Groffis au Microfeope ils reffem-
blent aux boutons des Arbres fruitiers. Le Kératoohyte, qui
fait le fujet de cette defcription, étoit fec, & le fommet de
fes tubercules était eourbé du côté de la tige de la branche
qui les portoit.
T o u t e la furface étoit couverte, comme le font la plupart
dçs Corps de cette Claffe, d’une fubftance calcaire.
L a Fig. S. Planche XXVI. repréfente une des ramifications,
avec la principale tige, qui eft droite; On voit aifé-
ment qu’elle reffemble beaucoup par fa forme, à celle du Sapin
de Mer, Planche I. Fig. b.
O n voit en T . deux de ces rejettons groffis au Microfco»
pe, avec leurs petits tubercules.
L a matière calcaire de l’un de ces rejettons ayant été dif-
foute dans-une liqueur açide, & les deux tubercules placés
fur fes côtés, étant ainfi dépouillés de leur enveloppe, nous
y découvrîmes clairement deux Polypes avec leurs griffes
contraélées, Voyez Fig. V . Nous remarquâmes auffi qu’ils
étaient unis l’un & l’autre, au corps de l’Animal principal,
par un filet délié & charnu, qui fortoit de la partie inférieure
de chacun d’eux. Ce filet charnu, qui conftitue le centre
de la tige-, ou du corps de l’Animal principal , pafîbit
par le milieu des tiges & des branches du Kératpphyte', &,
nous pûmes fans peine en fiiivre le cours, lors que l’écorce
calcaire en eût été ôtée.
N o u s découvrîmes de la même manière les Polypes,
inférés par paires dans les tiges charnues & centrales de
la Coralline Véficuleufe. N*. 7. Planche IV- Fig. C. & N°. 8.
Planche V . Fig. A.
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