d’Animaux, que je vis vivans, & qui faifoient fortir des Cel-.
Iules, où ils étoient renfermés,une forte d’organesfemblables à
de petites branches ou à des filamens ; ces Animaux, dont le domicile
étoit fixé fur des Coquilles d’Huitres, de Moules, ou
fur quelqu’autre Corps, étoient du nombre de ceux qui ne fe
donnent aucun mouvement pour changer de demeure.
L a première Coralline que j’obfervai fut celle qui eft repré-
fentée dans la Planche II. N°. 3. Ce que j’y remarquai de vivant
fe voit en A. groffi au Microfcope. Cette découverte,
jointe à quelques autres obfervations que je fis en même-teins,
m’engagea à faire retirer des mains de la Société le Mémoire
que je lui avois remis ; & je réfolus de pouffer plus loin mes
recherches là-deffus, tant pour ma propre fatisfaâion, que
pour fournir à ceux qui étoient encore dans le doute, des
preuves propres à les convaincre.
A u commencement de Juin 1754.' j’engageai Mr. Ehret,
connu de tous les Botaniftes de l’Europe, par fes beaux défi
feins de Plantes & de Fleurs, à m’accompagner jusqu’aux Côtes
de la Mer près de Brigthelmftone, en Sujfex, pour y def-
finer au naturel tout ce que le Microfcope nous ferait découvrir
de remarquable dans ces Corallines. Je remis enluite la Relation
de ce Voyage, avec les deffeins que j’avois fait faire, à la Société
Royale, qui honora le tout de fon approbation. En-
tr’autres Corallines que nous vimes dans cet endroit, fut celle
qui eft repréfentée avec fes fines ramifications étendues dans
la Planche IX. N°. 14. b. En C. eft une de fes branches, telle
que nous la vimes dans l’eau avec le Microfcope, & où pa-
roiffent les Polypes dont elle eft chargée, renfermés en partie
dans leurs Cellules d’où ils font fortir leurs bras.
N o u s eûmes aufli le plaifir de voir en mouvement les Corallines
dont les Polypes font contenus dans des efpèces de
gobelets, foutenus par un long pédicule, compofé d’anneaux
j
neaux, ou fait en forme de vis. (V o y e z Planche XII. Fig. C .)
Au milieu de ce pédicule, qui étoit transparent, nous pouvions
aifément diftinguer un filet fort délié qui partoit du
corps de l’Animal.
E n ohfervant cette Coralline, nous découvrîmes par ha-
zard ces Polypes qui diftribuent leurs Cellules fur des Fucus,
ou autres Corps Marins. On voit la figure de ces Cellules
Planche XXIX. D. & l’Animal dans fa Cellule en D. 1.
E n différens endroits de ces Corallines, il y a de petits
Corps, qui vus au Microfcope paroiffent comme autant de
Véficules. J’en avois ignoré jufqu’alors l’ufage ; mais je découvris
dans ce Voyage que c’étoient des Matrices ou des Habitations
de jeunes Polypes qui fortoient du Corps de leur
Mère, comme ceux d’eau douce, avec cette feule différence,
c’eft que le Corps de nos Polypes Marins eft à l’abri fous cette
couverture véficulaire. Ces Véficules paroiffent en différentes
faifons de l’année, fuivant qu’elles fe trouvent fur des Corallines
de différentes efpèces, &enfuite elles tombent comme les fleurs
ouïes femences des Plantes. Cela a fait que quelques Natura:
liftes, qui n’ont pas eu occafion d’y voir les Animaux vivans,
ont cru que c’étoient réellement des femences de Plantes; •&
j’étois dans la même idée, lorfque je remis en 1752. mon
Mémoire à la Société Royale; je m’y étois appliqué à rendre
fenfible la grande reffemblance qu’il y a entre ces Véficules,
& les denticulations de quelques unes de ces Corallines,
& entre les feuilles dentelées de quelques efpèces de Moufles
terreftres; particuliérement de celles qui font connues des Botaniftes
fous les noms de Hypnum & Bryum. On voit une de
ces Corallines Planch. III. B. & une autre Planch. V- B.
Q uelques Auteurs, pour n’avoir pas examiné ces Corallines
animées dans l’eau de la Mer, qui eft-leur élément
propre, font tombés dans une autre erreur; ils ont cru que
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