L e Microfeope fait découvrir dans les Architectes de ces
Habitations contiguës, plufieurs chofes dignes d’être remarquées.
Us font repréfentés de grandeur naturelle Fig. a. b.,
& groffis au Microfeope, Fig. c. d. On voit par ces deux
dernières figures que ces Animaux appartiennent au genre des
Scolopendres.
L a tête (e. fi) confifte en trois rangs ovales de plumes
plates, fermes, & d’un beau poli, femblable à celui de la
perle. L ’Animal peut les mouvoir à fon gré, en differentes
directions, & pour différens ufages. La fente longitudinale,
qui fépare ces trois rangs, ell la bouche, vers laquelle le
rang le plus intérieur eft incliné. Chaque rang de plumes elt
divifé en deux parties, & elt mû par differents mufcles.
L es deux mufcles du rang extérieur font immédiatement
fous lu i, & paroiflent être inférés dans le devant du cou.
Ses plumes font crochues aux extrémités, & placées à chaque
divifion, comme fi elles fe tournoient pour rencontrer
les autres de front. La partie fupérieure du corps a fix
pieds, trois de chaque côté. Ils reffemblentà des nageoires,.
& font compofés chacun de fix plumes, en forme de rame.
L es petits pieds placés fur chaque côté, jufqu’a la queue,
font compofés de touffes de petites plumes fort aigues. & brillantes.
O n voit au centre dû corps, une molécule ronde, qui eft
probablement la matrice, ou l’Ovaire de l’Animal.
Description dune C oralline T ubuleuse de Malthe.
C omme les Polypes ne font pas les feuls Animaux, qui
eonftruifent des Corallines Tubuleufes, j’ai cru qu’on ne feroit
pas fâché de trouver ici la defeription de quelques Tubes
curieux, faits par des Animaux différents. Ceux qui font reprepréfentés
Planche XXX IV. ont été apportés de l’Ifle de Malthe
, dans de l’efprit de vin , & c’eft Mr. Collinfon,
Membre de la Société Royale, qui a eu la bonté de me les
communiquer. Je les ai appellés
Cordlina Tubularia Melitenfis, Scolopendris, tentaculis duo- xxp^ che
bus duplicato-pennatis inftruCtis. Fig. a. i. i■ t,
An Penicilla marina?
Coralline Tubuleufe de Malthe.
L ors que j’eus tiré les Tubes, & les Animaux de cette
Coralline, hors de l’efprit de vin, dans lequel ilsavoient été "
confervés, j’y découvris un petit fac glaireux, dans lequel
les bafes, ou les racines, de plufieurs de ces Tubes étoient inférées.
Voyez Fig. d.
C es Tubes, qui font faits par les Animaux mêmes qui y
font renfermés, augmentent en diamètre par degrés, à mefu-
re qu’ils croiffent en hauteur. L ’enveloppe extérieure des
Tubes eft couverte de rayes circulaires, & compofée d’une
matière, qui reffemble à de la terre de couleur de cendre,
différemment ombragée & liée par un fort ciment. La membrane
intérieure, qui eft très étroitement attachée à l’extérieure,
eft faite d’une fubftance dure, & transparente comme de
la corne, mais dont la furface eft très liffe. La cavité du
Tube eft parfaitement ronde, quoique l’Animal qui y fait fa
demeure, & qui eft de l’efpèce des Scolopendres, reffemble
un peu par fa forme à une Sangfue étendue & applatie. Il
paroit par les marques de fes pieds, qu’on voit à l’intérieur,
qu’il peut fe tourner librement de tous côtés, fe lever, s’étendre,
ou fe retirer, comme il lui plait, foit pour attraper là
proye, foit pour la mettre en fureté, lorsqu’il l’a fei/fe
C e t t e Scolopendre a deux bras ou deux griffes bien remarquables
-, le bras gauche eft beaucoup plus grand que le
O 2 droit,