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(Viine corde. Ces anneaux étiiient posés obliquement, mais lorsque les diverses parties du
cétacé ont été portées au Muséum, la partie inférieure de la traeliée artère s'est perdue,
de sorte quïl ne nous a pas été possible de l'examiner plus exactement ni de faire des
observations sur ses ramitications.
L'un des poumons a été cependant conservé, mais il était presque en putréfaction, de
sorte que nous n'avous pu qu'en annoter la longueur qui était de 11G3 niillim. et la largeur
qui était de 775 millim.
Nous avons pris sur la planche iO, lig-ure 4, le dessin d'un petit morceau de la plèvre,
lequel morceau a été pris an milieu du dessous de l'un des poumons, et nous avons représenté
ee morceau 93 fois plus grand que nature. A l'endroit soumis à l'analyse cette belle
membrane n'avait qu'une épaisseur de é de millimètre. Les annotations que nous avons
prises du reste sur la plèvre, sont insérées daus l'explication de la dite iigure.
2. Organes spéciaux des sens.
a. Description de la peau,
I^a peau proprement dite est formée comme d'ordinaire de deux couches, nue mince,
l'épiderme, et une autre d'une épaisseur considérable, le derme ou corium. Sous eette
dernière se trouve une couche de graisse molle; c'est le paniculus adiposus, laquelle
couche de graisse n'a cependant que çà et là atteint une grande épaisseur, comme,
par exemple, en dessous des plis de la peau sur la poche du menton et eu partie aussi sur
la poitrine, de même que sur les côtés de la tête.
L'épiderme eu général varie peu d'épaisseur sur les diverses parties du corps et il est
épais d'environ 2 millimètres; mais le derme a une épaisseur qui en général va de 50 à
100 millimètres même, et qui dans la région plissée du dessous du corps comme dans la
région du lobe dorsal va jusqu'à 200 millimètres, et dans le langage usuel ce derme est
appelé lard à cause de sa grande richesse en graisse. Aux endroits où le paniculus
adiposus est le plus iléveloppé, sur le côté du front par exemple, tout de suite
au-dessus de l'oeil, cette couche de graisse est encore plus épaisse et plus riche, eu
parties graisseuses que le derme, qui au dit endroit avait 70 millimètres d'épaisseur,
quand le paniculus adiposus avait là nne épaisseur de 200 millim. Le passage d'une eonehe
à l'autre est saus doute assez indi.stinct; il était pourtant possible d'observer avec assez de
certitude une ligne de démarcation de l'une à l'autre.
A l'exception du peu d'endroits où la peau est blanche, l'épiderme est couleur d'ardoise;
le derme an contraire est blanc partout.
L'épiderme se compose de deux couches bien distinctes l'une de l'autre et qid sont
facilement séparables; ce sont la couche cornée de l'épiderme et la couche muqueuse ou le
rete Malpighii. La couche eornée qui est membraneuse et d'un consistance très ferme, est
forte, malgré son peu d'épaisseur, laquelle épaisseur est en général de T'Î de millimètre, de
la force presque de papier à lettre ordinaire, et à la dessication elle ne subit pour ainsi
dire aucun changement d'aspect, ni ancune contraction. La couche n)u(|neuse au contraire,
qui a ordinairement une épaisseur de 2 millimètres, est presque de la nature de fromage
et se rompt facilement; elle diminue considérablement aussi à la dessication et devient alors
aussi cassante que du verre.
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La conche eornée de l'épiderme, laquelle est représentée en coupe transversale sur la
planche U) fig. 7 a, a des points noirâtres, extrêmement lius et presque tous de grandeur
uniforme, placés en raies obliques régulières; ces points peuvent être facilement reconnus
même à l'oeil nu, quoiqu'au premier aspect la peau semble extérieurement avoir une couleur
noirâtre uniforme. Examinée au microscope à-,âi3 fois sa grosseur, cette couche présente
l'aspect représenté à la dite planche, iig. 4. Alors le fond de cette couche est presque incolore
et transparent, et il est muni de points de pigment excessivement fins et placés les
uns tout près des autres, qui à des distances régulières sout rassemblés de manière à
former les points noirâtres susdits (h), lesquels points ont un contour elliptique et assez
distinctement limité et contiennent dans leur milieu nn autre très petit point transparent fcj.
Cinq do ces taches, en longueur, forment un millimètre.
Si ensuite de cela on sépare la couche cornée, on trouve que la surface supérieure de
la conche muqueuse ressemble complètement à la couche cornée. Seulement, cette dernière
est un peu pins foncée, mais chacun des points de celle-ci a son point correspondant et se
trouve placé juste au dessus d'un point pareil qui existe sur la couche muqueuse. Dans
les endroits plus foncés, la couche cornée est noirâtre de couleur, presque de la nuance
d'ardoise mouillée, tandis qu'au contraire la couche muqueuse est be.aucoup plus claire et
ressemble de teinte à de l'ardoise sèche.
La couche muqueuse de l'épiderme, laquelle est représentée en coupe transversale sur
la planche 19, iig. 7 /;, présente, ainsi vue, une structure remarquable au plus haut degré,
attendu que cette couche est comme composée de petites baguettes (tig. 7 / ) , verticales et
placées un peu obliquement, lesquelles surtout en bas sont bien distinctes, serrées les unes
très près des antres, renfermant les papilles du derme qui y pénètrent à nue grande hauteur.
Vues de côté, (tig. 7 / , / ) elles se montrent en bas tantôt simples, tantôt partagées en
deux ou trois; mais cela est une suite en partie de ce que quelques unes ont été tranchées
plus ou moins dans le sens de leur axe de longueur, et que d'autres ne l'ont pas été
du tout, et en partie aussi de ce que la forme de ces baguettes, qui sont représentées en
eou|)e transversale sur la figure 5, tout eu étant elliptique en bas, présente divers angles.
Cet aspect particulier, à l'égard du partage en bas (fig. 7 / ) , a cependant pour cause principale
que sur une baguette partagée en bas en deux, l'une des parties est une tranche de ce qui
appartient à une baguette et l'autre partie est une tranche de ee qui appartient à une autre
baguette; la papille du derme qui monte vers le haut montre en effet quel est le milieu
des unes ou des autres de ces baguettes. Le bout de chaque papille est dirigé vers le
point médiane transparent des points foncés qui se trouvent sur la surface de la couche,
et il n' y a pas le moindre doute que ces organes de forme de baguettes ici décrits ne
soient des poils qui ne sont pas parvenus à un assez haut point de développement pour
percer à travers la couche cornée de l'épiderme. La grande épaisseur de la couche muqueuse
est aussi venue de ce que ces poils non développés sont placés tellement serrés
les uns contre les autres; mais précisément cette épaisseur, comparée à celle de la couche
eornée de l'épiderme, doit seule avoir été cause que jusqu'ici ou a considéré presque toujours
que cette eouche était le corium ou le derme.
Les papilles sont blanches de couleur, comme le derme d'où elles sortent. Tout près
d'elles nous trouvons un pigment presque noir, qui est entouré par la couche corticale de
la racine du poil; et les espaces, qui existent entre ces poils non développés sout remplis
par la eouche muqueuse gris clair.