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Mums d'une couche do lard, ainsi qu'on l'appelle, de peu d'importance comparativement à celle de 1» Baleine
franche, et de fanons courts, de peu de valeur pour le but pratique, mais surtout parce que, lors qu'ils sont
harponnes, au contraire de ce que fcit la Baleine franche plus épaisse et plus lente, ils échappent précipitamment
au baleinier, restant à la sm-face de l'eau et emportant jusqu'au delà de l'horizon câbles et
tout, ce qui fait que souvent le baleinier perd aussi le cétacé, les baleinoptères-géans avaient pu jusqu'à
présent rester la pliqiart du temps en paix. Même, comme ils servent de signes précurseurs de l'arrivée
des lits de harengs, la chasse en est prohibée sur les côtes de la Sorvége. Mais, dans les derniers temps,
depuis que l'espèce r|ui produisait une l'ëeolte plus riclie a presfjuc cessé crcxistci", on a couiniencc à leur
faire la chasse au moyen de projectiles qui les tuent sur place. Ainsi frappés de mort, ils enfoncent dans
la profondeur de l'eau, nnlis reviennent à la surface au bout de peu de temps par suite des gaz cjui se
développent en eux, et on les prend par conséquent avec facilité; et bientôt sans doute ces ornemens de
l'océan d'ailleurs désert, qu'ils animent par lem- soutHe (jui s'entend à grandes distances, par ce qu'on appelle
leurs jets d'eau, on lorsque, ce dont nous avons été témoins nous-nuaue dans le voisinage du cap
Nord, semblables au saumon, ils s'élancent d'un saut hardi en l'air et fendent ensuite les ondes en retombant
avec un fracas puissant, ou lors encore que, comme la eoqne d'un vaisseau renversé, nuds avec
une rapidité étonnante, ils se tracent une route sur l'océan: bientôt sans doute, disons-nous, tout cela ne
sera plus qu'une légende.
Comme peut-être on ne connaît exactement jusqu'ici qu'une espèce, vivante, parmi les baleinoptèresgéans,
qui ait les os des côtes de la 1"» paire indivis en haut, il est nécessaire indiquer dès à présent
une partie des caractères, par lesquels notre exemplaire, lequel a aussi la même organisation, se distingue
de l'espèce déjà connue. Puis nous passerons en revue tous les ouvrages que nous avons sous la main,
publiés sur la nnitière pour voir si la rencontre que nous avons faite peut avec certitude se rapporter à
quelque autre espèce déjà décrite.
Pendant l'été de 1866, il nous été permis par la bonté particulière de Mr le Professem- C. J. SDNDEVALL,
Intendant du Musée Eoyal de Zoologie de Stockholm, d'examiner un squelette, non exposé, d'un
balemoptère du Finnmark, lequel nous avons trouvé complètement identique avec celui tpie CoHrANYO ')
a décrit et pour laquelle espèce jilusieurs auteurs modernes ont employé la dénomination fort impropre
de vmsmlus et qu'on peut bien garder, attendu que l'espèce que l'on entend désormais sous cette dénomination,
a été de plus on plus connue quant à son organisation. Dans cette espèce nous pourrions
aussi classer avec toute sécurité le Pterobaloena muscubts EsciUilcUT^), le Balainoptera arctica SCIILEOEL"),
de même que divers autres exemplaires décrits avec plus ou moins de détails dans la littérature ancienne
comme dans la littérature nouvelle, si cela était nécessaire pour l'objet que nous nous proposons.
Les méprises que COJITAXYO a commises, lors par exemple qu'il a pris la paire de côtes pour la
"corne de l'os hyoïde" et qu'il l'a représentée comme telle dans la planche IV, figure 2, ont été relevées
p a r LILLJEBORG
Concernant le dit squelette conservé à Stockholm, nous avons fait les annotations suivantes, afin
d'exposer quelques uns des principaux caractères, par lesquels le B. mmculus diffère de l'espèce <pie nous
avons ici à décrire; nous allons en même temps rapporter diverses circonstances relatées par les auteurs
sur le B. musculuis.
L e squelette de Stockholm est celui d'un sujet qui a pris tous ses dévcloppemens, si même il n'était
pas arrivé à sa pleine croissance, tandis qu'au contraire notre sujet indique en tout un age fort jeune.
') L. Co5ip.«ïo, Mcmoii-c ilcscriptif et ostéograpliie de la Ealeiiie, éflioiiéc sur les c6tcs de lu mer prÈs Siiint-
(-ypnca, département des PvréiKÎes-Orieiitales, le 27 Novembre 1828. Pcrpi^imii, 1830.
1 , "'^""PL-''''''' SOUS le nom de BaloeiiojAera Aragoùs, par M. iVI. FARINES et CARCASSONNE
dans le Mémoire sar an cétacé, éel.oué le 27 Novembre 1828 sur hi eOte dépenihnit de la commune de Soint-
Cnmea, Pjrénees-Onentales, Perpignan, 1829. Snr la planeLe qui .loit rendre le crilne et les eontonrs extérieurs de
ia tcte, Il a ete eonimrs une méprise grave; c'est que le eomiyle de la milelioire inférienve, est phieé eontre la imroi
»upenenre de 1 m-bite. Les iiiiteiirs y pKiceiit l'oeil eu ilcssu.s, pur conséquent mi-dessiia du bord de l'os frontul
- IJ. 1<. tscnEicuT, Undersogelser over Hvaldyrene, ,5» Afiumdliug, (Jopenluigne 18-16, piio-e 126
>013 SÇHI.EGEL, Abhnudluugen aus dem (iebiete der Zoologie uuti vergleielie.ulen Auntomie, 2" llell Leidcii
J.OifcO, prlg6 lU.
B ml\tdu3 iif Skumlmaviena IlvaUljin-, Upsahi, 1863. pag. 'J-S et .suivants, sous r,irl.iHe
C'est ce que prouvent, entre autres choses, les os plats du carpe de rexemplairc de Stockholm et les os
fortement convexes du carpe de notre exemplaire. Entre autres circonstances, nous admettons celle-ci
comme indiquant la jeunesse d'un sujet, par le motif que nous avons observé quelque chose de semblable
avec cette circonstance de notre exemplaire dans le squelette, de la longueur d'environ 5600 millimèties,
d'un Baloenoptera rostrata FABRICIUS, lequel est exposé dans le Musée Royal anatomique de Carolinslca Jnstitutet
à Stockholm ; tandis que les mêmes os dans le squelette d'un exemplaire de la même espèce, long de 7200
millim., lequel par conséquent a atteint presque sa croissance, qui se trouve au Musée d'Histoire Naturelle de
la Société Royale des Sciences et des Belles-Lettres de Gothembourg, sont plats à l'extérieur. Cliez le
squelette susdit de B. rostrata à Stockholm, l'axis et la vertèbre cervicale sont en bas soudés ensemble,
circonstance qui a fait, entre autres choses, que GRAY') a indiqué l'espèce comme type d'un
genre particulier, le Baloenoptera du môme auteur.
A l'exception de la vertèbre lumho-socrale, et probablement des 4 dernières vertèbres coccygiennes,
des tympans, d'un os du bassin et des phalanges extrêmes des doigts, le squelette de i?.
de Stockholm est complet. Les fanons s'y trouvent aussi, de môme que le lobe dorsal dont toutefois la
pointe" extrême manque. La plupart des lames des fanons sont de couleur d'ardoise, noir foncé, et les
poils libres y sont brunâtres. Un grand nombre des lames de fanons sont cependant blanc jaunâtre, avec
des bandes en longueur brun clair tirant au bleuâtre plus ou moins larges, et en outre encore dans le
blanc jaimâtre des stries en long bleuâtres, serrées les unes contre les autres.
Sur les lames des fanons colorées clair, les poils libres sont blanchâtres.
Chez notre espèce, toutes les lames dea fanons sont cVune seule couleur cVardoise foncée, par conséquent
tirant au noir.
ESCHRTCHT, SCHLEGEL et plusieurs auteurs décrivent le B. musailus comme blanc dans le dessous
du corps. Notre espèce y est d'une couleur d'ardoise plus ou moins foncée, depids la région du cou jus qu'ait
nombril, parsemée de petites taches de la Uancheur du lait.
Dans le B. muscxdus de Stockholm, l'échancrure du lobe dorsal pénètre en arrière plus profondément
dans le lobe près de sa base, et l'extrémité du lobe s'étend aussi loin en arrière que la base du lobe
C'est également ainsi que sur l'exemplaire de SCHLEGEL le lobe est dessiné. Ciiez notre espèce Véchancrure
se trouve, en arrière, au point inédiane entre la base et l'extrémité; et l'extrémité s'étend jusqu'au commencement
du dernier quart de la hase du lobe.
Dans le B. musculus de Stockholm, les cornes do l'os hyoïde- forment un angle de 160 degrés et ont
du reste la même forme que la fig. 1, planche IV de l'ouvrage cité de CO^IPANTO. Chez notre espèce,
le même angle est de 134 degrés.
L e squelette de Stockholm présente les longueurs que voici: le crâne, 4500 millimètres; les 7 vertèbres
cervicales, 566 millim.; les 15 vertèbres dorsales, 3248; les 15 vertèbres lombo-sacrales, (la qui manque
y comptée), 4678; les 22 vertèbres coccygiennes, 5066; et la longueur vraisemblable des 4 dernières vertèbres
coccygiennes, qu'on doit supposer exister, est de 200 millim., soit ensemble 18258 millimètres.
Notre espèce a les longueurs suivantes: le crâne, 3100 millim.; les 7 vertèbres cervicales, 500; les 15 vertèbres
dorsales, 2596; les 15 vertèbres lombo-saci'ales, 3752; et les 26 vertèbres coccygiennes, 5131 ; soit ensemble
15079 millimètres. La longueur du crâne du squelette de Stockholm est à la longueur totale du squelette,
comme 1 : 4 ~ . Chez notre es'pèce au contraire, cette pro^portion est de 1:4'-^^.
Dans le B. viuscidus de Stockholm, les os du nez forment ensemble une carène faisant saillie loin
en avant, qui est comprimée des côtés et si aiguë que l'angle en est de 27 degrés seulement. Chez noire
espèce ces os forment, en avant, ensemble, un gonflement arrondi tubercuUforme, dont Vangle est de 112 degrés.
Dans le B. musculus de Stockholm, les extrémités des apophyses latérales sont réunies en forme
d'anneaux aux 4'^»'°, et vertèbres cervicales. Chez notre espèce, cette jonction n'a lieu
qu'à Vaj'is.
Dans le B. mtiscidus de Stockholm, il se trouve sur le côté de la vertèbre cervicale, en bas, un
faible renflement, .ce qui est l'indication d'une parapophyse. Bans notre espèce au contraire se trouve en
bas une parapojyhyse qxd est d'égale longueur avec le corps de la même vertèbre en bas.
J. E. GRAY, Catalogue, of the specimens of Mammalia in the Collection of the British Museum, part 1,
Cetacea, London, 1860, page 31; mais clans le squelette ou dans les squelettes qu'il a c.Kamiiiés, les mûmes vertèbres
étaient "xuiited by the spinous process".
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