
relativement long arrctev le cours de leur sang, puisque, connue on le dit, ils se tiennent jusqu'à 15
minutes, naturellement saus resjiirer, tout-à-fait sous la surface de l'eau, afin de chercher et d'aller ¡)rendrc
maintes fois dans la profondeur de la iner leur nourriture, On a trouvé une organisation semblable chez
plusieurs autres animaux, qui se tiennent longtemps sous l'eau, par exemple, chez les loutres, les phocacés
et chez l'ornithorliinque Cependant, ne seraient-ce pas précisément ces circonstances d'existence,
sous la grande pression que ces animaux ont à soutenir pendant leur séjour au fond de l'eau, qui est
la cause déterminante des grandes dilatations des dits vaisseaux sanguins? La nourriture des cétacés
se compose d'autres habitans mobiles de la mer, depuis les plus petites formes des mollusques et
des crustacés, etc., lesquelles sont l'aliment de la Baleine franche, de petits poissons, tels que le hareng
et autres poissons pareils, dont vivent les rorquals, jusqu'aux phocacés, souvent victimes de la vivacité
des orques -), qui appartiennent aux plus grandes formes des cétacés dentés.
Les cétacés se distinguent particulièrement par la température élevée de leur corps, laquelle monte,
dit-on, jusqu'à 46" CELS., par conséquent bien plus haut que chez l'homme; mais une température plus
élevée est nécessaire pour des aninuiux à sang chaud (pii se trouvent continuellement dans l'eau, afin
qu'ils ne puissent pas succomber de froid dans un médium aussi fortement conducteur du calorique. Ils
ne pourraient certainement j rési.ster, s'ils n'étaient pour cela môme revêtus d'xme puissante couchc de
graisse, et la peau est en même temps véritablement munie de poils placés excessivement serrés, quoique
rudimentaires, qui cependant ne percent pas la couche cornée de l'épiderme: motif aussi pour lequel le
revêtement placé le plus à l'extérieur de tous forme un mauvais conducteur du calorique. Et Escii-
EICHT, ce naturaliste trop tôt enlevé à la science, a même considéré que les dimensions immenses du corps
étaient nécessaires pour réagir ainsi contre le fort réfi'oidissement.
L'ordre des cétacés comprend certainement des espèces de dimensions qui comparativement aussi
sont petites; mais les plus petits ont cependant une grandeur complètement comparable à la grandeur
moyenne des mammifères terrestres, soit, un poids d'environ 35 kilogrammes, lequel poids peut-être considéré
être celui du marsouin commun.
E n règle, ils mettent bas seulement un petit, mais celui-ci est tellement grand qu'il tient plus même
que le tiers de la longueur de la mère. Comment pourrait-il exister, une fois venu à l'état de vie, si
la nature n'avait aussi dans ce cas fom-ni en lui un produit complet.
Nous pouvons diviser rOrdre des Cétacés en deux familles, les Cétacés dentés et les Cétacés édentés
qui se distinguent entre autres choses en ce que les premiers ont des dents, tandis que les seconds n'en
ont pas. iNIais les cétacés édentés ont, à l'état de foetus, des dents aux deux mâchoires, lesquelles dents
disparaissent cependant bientôt par la résorption pour ne jamais être remplacées par d'autres"). Ce qu'il
y a de distinctif pour les cétacés édentés, c'est aussi ce qu'on appelle les fanons, formation qui, si i-emarf[
mihle au premier aspect, appartient cependant, comme nous avons essayé plus loin de le montrer, à la
couche extérieure de la peau.
Aux cétacés dentés appartiennent les dauphins, les marsouins, les narvals, les orques, etc. etc.; ces
derniers atteignent assez souvent une grandeur très considérable, soit de 5 à 8 mètres de longueur; mais
l'autre famille, celle des cétacés édentés, se compose, autant qu'on le sache, exclusivement de colosses,
au point qu'aucune espèce, complètement développée, ne contient, dit-on, moins de 9 mètres de longueur,
laquelle longueur peut être dite être la longueur ordinaire du Baloenoptera rostrata FABR., mais
qu'au contraire cette famille présente quelquefois des individus, — le Baleinoptère dit d'Ostende - qui ont
de 25 (31?) mètres de longueur-").
WiLiiELJi IIAPP, Die Cetaceen, zoologiscli-anatoraisch dargestellt, Stuttgart iiiid Tübingen, 1837, page 167.
-) S. NILSSON, Föriiaudlingar vid de Skandinaviskn Natui'forskarnes sjettc mote i Stockholm, 1851, iinpriraó en
1855, page 57. L'ovc|ue cité dans cet ouvrage, qui avait 7 mètres plein de longueur, avait dans l'estomae, selon
qu'il a été dit; 3 exemplaires à'Ilalichoerus (jrypus, ekacuu d'environ 1700 millim. de long, nn Phoca vüulina, d'envh
on 1100 millim. de long et, de plus encore, divei's gros saumons.
3) = Physeteridoe et Delphinidoe J. E. GRAY, iesqnels nous conservons comme des sons-L'umilles des Cótacós dentés.
= Baloenidoe J. E. GRAY et plusieurs auteurs.
5) GEOFFROY SAINÏ-I-IILAIRE, Annales dn Musóum d'Histoire naturelle, X, 1807, page 364; et D. V. EsciiuTcn'r,
Undersögelser over Hvaldyrene, Afiiandling, 1845, page 26.
DUBAR, Ostéograpljie de la Haleine échouée à l'est dn port d'Ostende le 4 Novembre 1827, linixelles, 1828,
page 17.
Des cétacés édentés, on ne connaît, il est. vrai, comparativement que peu d'espèces différentes; mais
celles-ci présentent cei)endant aussi des disseniblances extérieures d'organisation de telle sorte, que l'on
peut, sur le motif seul de ces dissemblances, les diviser eu diverses sous-familles. Quelques espèces ont
un corps court, mais en même temps épais, elles n'ont pas de lobe dorsal et elles ont le corps en dessous
uni, comme par exemple, la baleine franche; et nous classons celles-ci dans une sous-famille apart, celle
des Baleines
Les espèces de cette sous-famille ont été princij^alemcnt l'objet de la pêche de la baleine, et avant
tout la baleine franche, que Ton peut cependant considérer maintenant comme une espèce près d'être entièrement
détruite. Les espèces, appartenant à cette sous-famille, lesquelles on trouve aux pôles, sont
comparativement plus stationuaires et s'éloignent rarement de ces régions glacées, où elles vivent des
bandes, qui se trouvent là dans la plus grande abondance, de certains animaux invertébrés.
Comme ces baleines donnent un grand profit, au point qu'un seul individu produit quelquefois des
fanons et de l'huile pour plus de 25,000 francs, et qu'elles sont en même temps faciles à prendre, parce
qu'elles ne s'éloignent pas fort loin de l'endroit où elles reçoivent le coup de la mort, des milliers de
gens, on peut dire même, des flottes entières de vaisseaux baleiners, se mirent en mouvement pour cette pêche
dans les derniers siècles. La pêche de la baleine était pratiquée dès le 12'^'"° siècle par les Basques et les
Normands, mais ce n'est que dans les siècles les plus récens qu'elle a été tellement organisée et qu'elle
est devenue si générale, qu'il a été pris plusieurs centaines de mille exemplaires de la Baleine franche;
et cependant ce n'est qu'il y a quelques années, qu'un squelette complet de la dite espèce a été recueilli
par les soins du célèbre cétologue EscimcnT et exposé au Musée zool. et zoot. de Copenhague. Un
petit nombre de musées en ont reçu depuis lors, par exemple le Musée du Jardin des Plantes à Paris,
le Musée Royal de Zoologie à Stockholm et le Musée of the Royal College of Surgeons à Londres;
mais bien moins encore seront sans doute fournis de préparations de cette espèce; tandis que, comme nous
l'avons dit, la dite espèce semble avoir bientôt rempli son rôle, comme être vivant, sur le théâtre de
la création.
Les espèces que nous rangeons dans la seconde sous-famille, ont une forme de corps plus alongée,
un lobe de la peau de forme de nageoire plus ou moins développé sur le dos; et comme de ¡¡lus encore
elles se distinguent particidièrement par l'existence d'une plicature de la peau sous le dessous du corps,
nous conserverons avec G. CUVIER la dénomination de Rorquals pour cette sous-famille.
Nous partagerons les" animaux qui appartiennent à cette sous-famille en deux tribus, les Baleinapthes et les
Baleinoptères. Les baleinaptères, à leur état de développement, ont siu- le dos une protubérance de la peau ressemblant
à un tubercule, des membres antérieurs comparativement fort longs et des traces seulement d'acromiou
et d'apophyse coracoïde siu- l'omoplate. A cette tribu appartient le g&m-Q Megaptera GJIAY, = Kyphohaloena
ESCUIÎICHT. Ceux qui ap])artiennent à la seconde tribu, lesquels ont tous un lobe développé de la peau
sur le dos, des membres antérieurs comparativement courts et l'acromion et l'apophyse coracoïde de l'omoplate
bien développés, nous les appelons Baleinoptères, et dans cette tribu se range le genre Bald'uojJtera ex. p.
HACÈI^ÈBB, == Baloenoptera et Phijsaht^ GRAY, = PteroOaloena EscnnicnT. Comme EscHiiiciiT^), nous partageons
les cétacés de cette tribu en deux divisions : les Balemoptères-nains, ce sont ceux qui n'ont que 48
vertèbres, 11 paires de côtes, etc.; et les Baleinoptères-géans, qui sont ceux qui ont de 55 à 64 vertèbres
et de 13 à 16 paires de côtes, etc. A la première division appartient le Baloenoptera rostrata Y.
mais comme notre sujet appartient à la deuxième division, celle des baleinoptères-géans, c'est sur ceux-ci
que nous allons fixer encore l'attention.
Tous les baleinoptères-géans sont des animaux dont la marche dans l'eau est rapide et qui au printemps
et dans l'automne font de longues migrations entre les régions polaires et le tropique. C'est dans
ces migrations qu'ils se montrent très souvent aux dites époques sur nos côtes; et il y en a même qui
sont entrés et qui ont échoué dans la Baltique et dans la Méditerranée.
1) G. CuviEii, Le llògne animal, édit. tome 1"'', Bruxelles, 1836, page 181.
'-) .Ü. F. EscniiicUT, Undersôgelser over Hvaldyrene, G'® Al'handling, Kjobenliavn, 1848, page 25.
0 . I-'AUIUCIUS, Panna Grcenlandica, blahiiit et Lipsire, 1780, page 40. Ou peut voir dans les ouvrages cités
d ' E s c n i u i c uT et de LIÎ-L-IEBOUG combien le nombre des vertèbres et des côtes chez cette espèce est constant. Douze
s ( | u e l e t t e s de cette espèce, lesquels ont été examinés pai' ces auteurs, auxquels douze squelettes nous pouvons encore
en ajoutcM- doux, avaient clmcun 11 paires de côtes; et six d'entre eux, qui étaient complets dans la colonne vertébrale,
avaient chacun 48 vertèbres.