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C H A M P I G N O N S
Pa r J. II. LÉVEIL LÉ, D. M.
Quand on songe aii.x nombi’euses difficultés qui
environnent la délerniination d’un Champignon frais
et v iv an t, on doit être étonné de la tendance (pi’ont
presque tons les mycologues modernes à décrire des es-
[)èces exotiques, tandis (pi’ ils négligent celles qui c roissent
autour d’eiix et qui peuvent être étudiées plus
facilement. En e ffe t, dans quel état trouve-t-on le
pins ordinairement les Champignons dans les her-
biersPdans un état de dessiccation, d’aplatissement et
de décoloration qui les rend mé connaissables; leurs
couleurs si tendres, si bien nuancées, sont remplacées
par ce qu’il y a de plus terne et de p lus faux; les
rapports si délicats des lam e s , des spores, et surtout
ce lle admirable disposition des organes de la reproduction
dans les espèces ch a rn u e s , tou t a disparu ; on
n’a ie plus souvent qu’un cadavre déformé, et l ’on s’efforce
de lui troiivei- des caractères fixes. INe nous faisons
pas illusion , nous décrivons les Champignons exotiqu
e s , mais il est p robable que si nous étions transportés
subitement dans les lieux mêmes on ils ont été
recueillis, il est probable, dis-je, que nous ne les re con naîtrions
pas e l que nous serions dans la nécessité d ’en
donner une nouvelle description : aussi p eut-on con sidérer
comme une témérité d’avoir introduit dans la
botanique d e s c iip liv e un grand nombre d’espèces
qui ont été figurées grossièrement et décrites trop
succinctement par des aulenrs déjà anciens; et maintenant
que les caractères sont mieux app ré cié s, qu’ils
sont tirés de toutes les partie s, il faut s’attacher prin cipalement
à ceux qui sont org an ique s, inva riables,
dans la crainte de laisser aux botanistes qui v ien dront
après nous des descriptions qui ne se rapporteront
à aucun individu.
D’après ce que je viens de d ir e , on est en droit de
me demander p ou rqu o i je me suis laissé entraîner par
la tendance que je b lâm e ; j ’avoue qu ’il était difficile
d ’y résister. M. G au dichaud avait recueilli el préparé
avec le plus grand soin ses Champignons; queh[ues-
nns étaient accompagne's de notes el de dessins qui
ne laissaient rien à désirer et qui m’ont peiinis d’agir
comme sur le viv an t; puis en accejilant ce lle lâche je
trouvais une occasion de témoigner ma reconnaissance
à notre infatigable et célèbre v o y a g eu r , pour l ’ intérêt
et l’amitié dont il m’honore depuis de longues
années.
Si les descriptions ne paraissent pas suffisantes pour
don ne r une idée parfaite de ces végé tau x, elles peuven
t être facilement complétées par l’inspection des
p lanches, qui rendent avec la plus grande exactitude
les charmants et fidèles dessins de M. Riocreux. Parmi
les détails anatomiques et microscopiques que j ’ai
donnés, il y en a quelques-uns auxquels il ne faut pas
attacher trop d’importance. La forme, la structure d nn