VOYAGE DE LA BONITE,
comme tout le monde en est convaincu aujourd’hui,
et comme le veut le célèbre pliycologue suédois lui-
méme, la fructification entre comme nn élément de
premier ordre dans la taxonomie des .Algues, je ne
saurais souscrire à ce nouveau changement. En effet,
de l’aven même de AI. J. Agardh, les léti aspores du
Gracilaria confervoides se divisent crucialement, tandis
que d après mes observations confirmées par celles de
AI. Decaisne, ceux des H jp n ea se divisent bien aussi
en quatre spores, mais la division se fait transversalement.
Quant à la plante recueillie par M. Gaudichaud, je
ne puis la regarder que comme une foime nn peu
grêle de l’espèce européenne , laquelle a d’ailleurs été
retrouvée aussi au cap de Bonne-Espérance. Elle s’attache
sur le test des coquilles ou sur les petits galets
dn rivage par un épatement en forme de disque ou de
bouclier d ’où elle s’élève, en se ramifiant par des d i chotomies
successives, jusqu’à une hauteur de dix à
douze décimètres; sa grosseur est celle d ’un fil de cordonnier
ou d’un ré de violon. Ses conceptacles font
saillie sous forme hémisphérique sur tous les points
de sa surface. Ils contiennent des spores innornbra-
bles, gigartines, c’est-à-dire en forme de pépin de raisin,
lesquelles s’échappent sous la plus légère pression
par une ouverture dont est percé leur sommet et qui
est imperceptible à la vue simple. C’est peut-être une
espece distincte et légitime, mais j’avouerai que je ne
sais ou trouver un caractère de quelque valeur pour
la séparei' dn Gracilaria confervoides.
BOTANIQUE.
G R A C IL A R IA RADICAIVS MoUtag.
lO-I
G. repens , intricata, fronde cartilaginea filiformi ramosa,
ramis prirnariis suboppositis , secundariis suprernisque vagis
patentibus apice simul concretis obtusis proliferisque.
S y n . Sphoerococcus radicans Bory, in Belang. Voy. hid.
Orient. Cryptog., p. i 63.— Montag., Cuba, Cryptog., ed. fr .,
p. 47j t. 3 , fig. 4, ubi descriptio.
H a b . Ad oras Brasiliæ fulcro Codü elongati intexta lecta.
RHODYMENIA Grev. (i).
Frons ¡dami aut compressa, venis expers, gelatinoso-
membranacea, roseo-purpurea, dichotoma, laciniata aut
pinnaàm divisa, sessilis aut stipitata. Structura frondis :
Celluloe oblongo-poljedroe, rarb m aterie granulosd reple-
toe, peripheriam versùs in cellulas sensim minores quandoque
m f i la brevia moniliformia abeuntes. Fructus
(1) N o t a . Quelques b o ta n is te s , ad o p ta n t la m odification en ap p aren ce insi-
g n itia n te , essentielle n é a nm o in s , q u e j ’ai ap p o rté e a u n om imposé à ce genre
p a r M. Greville, se so n t imaginé, p o u r ren c h é rir e n c o re , q u ’il é ta it plus régulier
d ’inte rp o se r u n e h en tre le deXVy, e l à’é a a e Rhodhymenia. Je n e saurais
p a rtag e r leu r o p in io n , e t u n seu l exemple p ris chez les Latins , in co n te s tab le m
en t m eilleu rs juges q u e no u s dans la comp o sitio n des m o ts q u ’ils tira ie n t du
grec , m o n tre ra , j ’e sp ère , qu i a raison d ’eu x ou d e moi. E h bien, les Romains é c riv
a ie n t Clepsydra e t n o n pas Clepshydra. M. A g a rd h , d ans un cas to u t à fait
id en tiq u e, a d o n c fo rt bien fait d e su p p rim er c e tte h superflue dans Ha lym en ia .
On me d isp en se ra de d o n n e r ia raiso n d e c e tte su p p re ssio n ; on la tro u v e ra
p a rto u t. S rais, p o u rv u q u ’on s ’e n te n d e , d ir a - t-o ii, d e q uelle im p o rtan c e p e u t
ê tr e la rég u la rité plus ou m oins g ian d e d ’un n om ? D’a b o rd , la science gagne
to u jo u rs à ce q u e sa n om en c la tu re soit au ssi c o rre c te q u e possible. En second
lieu , celui q u i propose l’adoption d ’un nou v eau nom d o it te n ir u n p eu , ce me
s em b le , à faire p reu v e q u ’il a qu e lq u e intelligence du génie de la langue d ’où il
le tire , e l q u ’il n ’agit pas en simple m anoe u v re . Ce n ’est donc pas u n e cliose aussi
aisée <pi’on se l’im ag in era it bien, que d e faire des noms composés irréprochables.