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78 VOYAGE OE I.A BONITE,
sa l ion in t im e , lui est, s emli lab le e n c o r e , c om m e on
v o i t , jiar sa rruclilioa lioii c o n c e p ta c u la i r e . Les seules
(lilTérences q u i l’en d i s t in g n e n t c o n s i s t e n t d a n s u n e
f ro n d e t r è s -p la n e n um i c tl’u n e n e r v u r e tpii se r e t ro u v e
aus s i d a n s u n e a u t r e Algue é l ro i l em e n l alliée, le Splur-
rococcus c.orono/)ifolius K g , mVn\ d a n s l’a li senc e de s
c e l lule s a r ro n d i e s tp i i , d a n s le Gclitliwu, s é p a re n t les
l i lame n t s mé d u l l a i r e s de s f i lamen t s r a y o n n a n t s d c la
p é r i jd ié r ie . Les l iolanis te s ju g e r o n t si ces c a ra c lè re s
so n t b i e n sui'lisanls p o u r a u to r i s e r la s é p a ra t io n de s
t ro is g e n re s Gelid'nun, S a h i ia d Splurrococcus.
Toutefois, en adoptant ce nouveau genre d e là tribu
des Cryptonémées, je ne saurais partager le sentiment
de M. ,1. Agardb tpii prétend y réunir le Fucus Labil-
turdievi Turn. La s lrn c ln re de la fronde de ce lle dernière
Algue est tout à fait celle d’nn Gigartina e\. n’a
d’ailleurs rien de commun avec celle que nous montre
le genre Suhria. Il y a p ou rtant de plus que dans
le Gigartina une sorte de ce llu le centrale tn b u leu se ,
semblable à celle que j ’ai observée dans VHjpnea us-
tidata, autour de latpielle sont disposées d’autres cellules
lon g itu d in a le s, lilamenteuses, clo ison n é e s , lestpie
lles, s’anastomosant entre elles pour former un
réseau de grandes cellules ou à larges mailles, finissent
par se c o u rb e r , devenir horizontales et arriver
successivement à la périphérie sons forme de filaments
fastigiés, moniliformes, à endo clirômes colorés. Mais
la fruclificalion tétraspori(|ue de ce lle Floridée magni-
fujue en fait une Algue s u igeneris. Cette fructification
tpie je vais décrire me semlile dn plus haut intérêt
pour la jibysiologie e l la taxonomie de ces plantes.
File consiste en effet en réce|)tacles oblongs on sp hé ro
ïd e s , brièvemenl pédicellés et placés dans fais se lle
des pinnules tpii garnissent les rameaux de la fronde.
Mais ce tpi’il y a de plus s in g u lie r , c ’e sl tpie les loges
creusées dans ces réceplacles con tienn ent an lieu de
spores siiiqiles, des télraspores lont à fait analogues
aux s|)ores composées de certains genies de Lichens
et même de Cbampignons. J’avais donc raison de dire
que celte soi te de fru clificalion anoma le, si l’on peut
parler a insi, est d’un haut enseignement pou r la
science. V o ic i la di.sposilion des télraspores dans les
loges ou conceptacles. Le sommet cajiilu liforme du
rameau fructifère o u , en d’autres termes, le réceptacle
( i ) est creusé intérieurement de loges ovoïdes on
sphériques jilacées très-près de la périphérie. On en
compte de cinq à six dans le plan d’une tranche mince
verticale passant par le milieu dn ré cepta cle, mais il
est probable ipie le nombre en est triple on q u ad ru ple
dans l ’étendue de fb ém isp liè re supérieur de ce
même réceptacle.
Par leu r forme , par la place q u ’elles occupent, ces
loges ou conceptacles partiels ont une grande analogie
avec les mêmes cavités d on t sont creusés les réceplacles
des Fucacées. Cette analogie devient plus
frappante encore si l’on considère <]ue les corps re-
(1) Ju sq u ’à ce q u ’on a it tro u v é un n o uveau nom p o u r désigner c e tte soi1e de
réu n io n d e c o n c e p ta c le s , je me servirai d u m o t réc e p ta c le , qui indique pour-
moi c e tte réu n io n . Le m o t Polyihecium me semb lerait en d o n n e r une idée
nette.