
 
        
         
		distingue  des  autres  en  ce  que  la  couleur  de  la  bande  est  la  même  que  
 celle  du  bouclier. 
 L ’esquisse  que  voici  donne  une  idée  de  la  manière  dont  on  assujettit  
 la  corde  d’un  arc  au  bois. 
 Ce  dessin  se  rapporte  aux  planches  VII  et  VIII,  de  même  que  celui  
 de  la  figure  i  de  notre  planche  X X V I I 1) ,  qui  fait  voir  la  manière  dont  
 on  empenne  les  flèches.  C ’était  aussi  notre  intention  de  donner,  d’après  des  
 photographies  rapportées  du  Zambèze  par  M.  Muller,  des  dessins  représentant  
 le  tir  à  l’arc;  mais  nous  y  avons  renoncé  après  avoir  pris  connaissance  
 de  Morse,  On  ancient  an d   modem  method  o f   arrow-retease,  pages  
 S  à  n . 
 L a   figure  i*  de  la planche X X V II  représente un  couteau  avec  sa gaîne,  
 vu  de  profil.  Elle  a  pour  but  de  faire  voir  distinctement  l’embrasse  ménagée.  
 dans  le  bois  de  la  partie  antérieure  de  la  gaîne,  et  le  pied  de  celle-ci,  d’une  
 seule  pièce  avec  elle,  incliné  vers  le  bas.  On  voit  par  nos  dessins  que  le  
 côté  antérieur  de  la  gaîne,  celui  qui  reste  en  dehors  quand  on  passe  le  
 couteau  dans  sa  ceinture,  est  d’ordinaire  orné  de  sculptures.  Dans  la  contrée  
 du  Zambèze  on  rencontre  parfois  des  poignards  triples  à  triplé  gaîne,  
 dans  le  genre  des  poignards  doubles  des  figures  5  et  7  de  la  planche  X .  
 Remarquons,  à  propos  des  gaînes  faites  en  partie  d’ivoire,  que  cette  substance  
 telle  qu’on  la  trouve  sur  la  côte  orientale  est  de  fort  belle  qualité,  
 mais  peu  abondante  et  par  conséquent  chère;  on  en  trouve  bien  davantage,  
 par  exemple,  dans  le  Congo  et  sur  la  Côte  d’Or,  où  aussi  on  le  travaille  
 beaucoup.  Dans  le  Sud-Est  de  l’Afrique,  c’est  surtout  au Zambèze que l’ivoire  
 s’apporte;  les  ports  d’autres  contrées  ne  l’attirent pas.  L a  plupart des noirs qui  
 se  livrent  à  la  chasse  de  l’éléphant  apportent  leur  ivoire  à  Tête  sur  le Zaml) 
   Cette  planche  renferme  des  dessins  d’objets  que  nous  n’avons  reçus  qu'après  quelles  autres  planches  eussent  
 été  tirées,  de  sorte  que  nous  n’avons  plus  pu  leur  assigner  la  place  qui  leur  appartiendrait  dans  la  série. —  Les  objets  
 représentés  aux  figures  6   et  7   de  la  planche  X X V I I   sont  en  bois. 
 A   propos  de  nos  planches.  
 bèze;  les  Matapis  l’apportent  souvent  aussi  à  Quilimane,  situé  sur  une  des  
 bouches  du  Zambèze. 
 On  fume  sur  les  bords  du  grand  fleuve  un  tabac  très  fort,  de bonne  
 qualité,  mais  impropre  à  l’exportation  à  cause  de  la  manière  dont  les noirs  
 le  préparent,  et  qu’ils  sont  beaucoup  trop  routiniers  pour  vouloir  modifier.  
 Après  avoir  humecté  les  feuilles,  on  les  roule  sous  forme  de  cordelettes, 
   que  l’on  tord  ensuite  ensemble  de  façon  à  en  faire  un  cable  de  la  
 grosseur  du  poignet.  On  fume  aussi  beaucoup  de  chanvre  dans  le  Sud-Est  
 de  l’Afrique,  de  même  que  dans  toute  l’Afrique  méridionale  et  dans  le  bassin  
 du  Bas-Congo.  Dans  l’Afrique  méridionale  on  l’appelle  d a g g a ,  chez  les  
 Zoulous,  isanghou,  et  chez  les  noirs  du  Zambèze,  bangoue').  Il  se  fume  
 soit  seul,  soit  avec  un  mélange  de  tabac,  et  répand  en  brûlant  une  odeur  
 très  désagréable.  Il  étourdit  la  tête  et  cause une  toux  particulière  très  intense,  
 que  les  noirs  accompagnent  de  sons  de  toute  sorte  et  de  chant.  Ils  en prennent  
 la  passion,  comme  de  l’eau-de-vie,  et  1 abus  qu ils  en  font  finit  par  
 les  abrutir.  Nous  n’avons-  pas  remarqué  que  nos  noirs  chiquent.  Ils  
 fument  le  plus  ordinairement  des  cigarettes  roulées  dans  de s.  feuilles-  de  
 bananier;  ils  se  les  passent  de  bouche  en  bouche.  Ils  ne  tiennent  pas  à  la  
 main  les  cigarettes  qu’ils  viennent  de  rouler  et  qu’ils  n’allument  pas  encore,  
 ou  celles  qu’ils  ont  à  moitié  brûlées,  mais,  comme  les  Malais,  ils  les  passent  
 derrière  l’oreille.  Ces  cigarettes  s’appellent-  canouda  au  Zambèze.  Les  
 pipes  représentées  sur  nos  planches  sont  des  articles  plutôt  de  luxe;  les  noirs  
 du  commun  n’en  possèdent  en  général  point  et  se  contentent  en  guise  de  
 pipe  d’un  morceau  de  roseau  (caniça)  qu’ils  remplissent  en  partie  de  tabac.  
 S ’ils  se  trouvent  sans  pipe 2) ,  il  leur  arrive,  comme  aux  noirs  du  Sud-Ouest  
 du  Transvaal,  de  la  remplacer  par  un  trou  fait  en  terre,  où  ils  allument  
 du  tabac,  pour  en  aspirer  la  fumée  par  une  ouverture  faite  à  côté  en  enfonçant  
 obliquement  un  bâton  dans  le  sol,  jusqu’  au  trou  où  est  le  tabac. 
 Tous  les  cafres  du  Sud-Est  de  l’Afrique  sans  distinction  prisent  
 abondamment.  Us  se  bondent  les  narines  de  tabac,  au  point  que  les  larmes  
 leur  jaillissent  des  yeux;  mais  ils  n’éternuent  pas.  Souvent  ils  ajoutent  un 
 1)  E .  Durand,  Exploration  au  Zambèze,  le  nomme  canghamo  {Revue française Gazette géographique, 1877, p. 276). 
 2)  Voy.  pl.  X I ,   fig.  6   etc.,  et  comp.  la  pipe  du  même  genre,  mais  venant  du  Sud  de  l’Afrique,  représentée  
 à  la  page  2 1 5   de- l’ouvrage  de  Ratzel.  Les  Portugais  appellent  cachimbo  une  pipe  à  tabac  et  ce  mot  est  aussi  employé  
 au  Sud-Est  de  l’Afrique.  Dans  Trente  ans  de  P a ris  de  Daudet  on  peut  voir  à  la  page  16 7  que  le  mot  cachimbau  est  
 usité  en  Provence.