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h e r m a n n u s B O E R H A A V E -
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uac natas per univerfum, hiimanilquc cxploratas fenfibus , res
enarrat, hilloria appcllamr naturalis. Atque illa quidem inter
caeteras j quae liominum induftria excultae , fcientias facile
l'emper liabita fiiit princeps. iVIateriem quippc Ipedîare fi velis,
quam ea traótat, non iiacc aéluofac mentis inventa, faepe
fubtilia nimis, quandoque Se vana, fed omniparentis naturae vera Tibi effecSba,
cxliibct. Et, quoniam aliud promittit niliil, praeter ilia demum,
quae fidelibus iubjiciuntur & corporeis animae liumanae inftrumentis, nee
fallacia unquam, neque vel figmento , erit infidiofa. Qiiid niiri ergo, fi
duplex iiaec difciplinae hujus, & praeclara fane, dos cfFecerit, ut, vclprifco
olim aevo, fapientiffimis mortalium, prae aliis omnibus , liaec praedpue
flierit exculta? Dum ab ultimis rerum monumentis, uique in noviflima
laec tempora, optimos quofque vitam fuam per difciplinam hanc inprimis
cxcoluilfe conftat- Horum vero ut alius aliam vaftae icientiae partem exornavere
; ita quoque ex coilatis fymbolis condita materies , unde depromerent
pofi:eri, quotiefcunque componcre atque concinnare vellent aliquid,
quod ad corporis univerfi faciem expoliendam facerct; ut ita tandem improbo,
& f t r o , labore feientia rerum integre pollêt comparari, quantum
humanae datum eft perfpicientiae.
Ubi vero copiam confideramus rerum, qua contemplatio noflra exercetur,
quando fcrutamur naturae opera , ita comparatum cum liac arte videmus
, ut in diverfis partibus lias habeat ufibus magis praeclaras iiominum,
alias autem ab utilitate minas commendatas : quumque folo ex utili
vera quaeratur gloria, laudata ftiit iiorum inprimis opera prae aliis, quibeneficas
potiffumim hominibus partes liifloriae naturalis excufTère, atque perfecerunt.
Stirpium ergo doclrinam quis non celebret prae omnibus ab ufu quam
maxime commendatam ? 'liac neque visa carcre queat, abfque hac nefas fit
nlla voluptate frui. Agricultura certe fola B k inter univerfas artes , quam
prifcis mortalibus dura neceflitas ipfa impofuit ante omnes alias ; ad hanc
gloriae faturos redüflè cernimus, hac ufos ctiam ad levandum animum, ut
taedia expellerent, & triitem aegrimoniam. Quin etiam credibile habetur
, ratione hujus ad alias deinde circumfpexiflè difciplinas hominem. Siderum
ortus varios fpeculari, aflrorumque laborcs diicere, agricolarum intererat.
Imo & diae mathefios originem quis non huic primo tribuat ? Sive
enim coeli plagas dimetiri vellent, feu agris dimenfis limites ftatuere, opus
erat geometria. Denique juftior nee fuit alia caufa metalla de vifceribus
terrae eruendi, haecque in ufus hominum ducendi, quam ut agris ,
plautifque colendis apta pararentur inflrumenta.
Boc
E U R .
^ K appsi/e htjîoire tiaîurelle U conmijfancs des chofes, r^ui font produites dans hV~
myers, ( f que Us hommes peinant découvrir par les/cm. Entre toutes les feiences
qui ont été cultivées par Inndufirie des hommes celle-ci a. toujours pajfé avec raïfon
pour ttne des principales. Car fi l'on veut faire attention aux chofes qu'elle traite,
on verra qu'elle ne nous prefente fas les inventions, d'une imagination échaujfée,
' d'ordinaire trop fubtiles fouvent mime faujjès, mais les véritables effets de la
nature qui produit toutes chops. Et comme l'hijîoire naturelle ne nous promet rien, que ce que nous
pouvons découvrir nous mêmes par nos fens bien difpofés, elle ne doit pas être fupçonnée de nous dreff
r des embufcbes pour nous faire tomber dans l'erreur, ou pour nous faire prendre la ficiion pour U
venté. tAfon donc lieu de s'étonner (i ces excellens avantages de cette fcience ont pané autrefois dam
les premiers fiécles les plus fçavants d'entre les mortels àlacultiver avec foin preferahlement à toutes les
autres, il eji certain que depuis tes fiecles {es plus reculés jusqus à ces derniers tems, on a vu les plus
excellens genies pa^er Uurvie principalement dans l'étude de cettefcience, les uns en traiter une partie
pendant que les autres fe font attachés à une autre ; ce font ces différentes parties jointes enfèmble qui
fourniffent des matériaux àceux, qui fepropofent d'expliquer quelque f u j e t , qm a durapport à Uflru-
Bure de l'Vmvers, qui travaillent à donner au corps entier de cettefcience autant d'étendue cr de perfeSion,
que les bornes de hefprit humain le peuvent permettre.
Mais lorsque nous conflderom l'abondance des chofes, qui s'offrent à nôtre vue, quand nom fouillons
dans tes ouvrages de la nature , nous voyons, que dans les dt fer entes parties de cette fcience, il
y en a qui font plus nobles ^ plus propres aux ufages des hommes, é d'autres, qui font moins recommandablts
à caufe de leurpeu d'utilité, ti comme la veritable gloire m fetroim que dans ce qui e/l utile, on
a, furtout loué le travad de ceux, qui ont examiné si perfeiiionné ces parties de l'hifloire naturelle,qui
pouvoient procurer le plus de bien fileplus de profit aux hommes. '
. ^ i efî cedoncquineflimera pas la Botanique ^fïrecommandahle parfon utilité, pardeffus toutes les autres
feiences? puisqu'on ne peut s'enpafjer dans cettevie,ei qu'on ne peut jouir d'aucun plaifir fans elle. Certainement
l'/!gricultureefl le feuldetousles Arts, que la durenecejfité f i t de couvrir avant tous les autres aux
hommes des premiers fiécles-, on avû des hommes dégoûtés de la gloire s'attacher à la culture de la terre, d'au
très s'occuper du même travailpour donner du relâche à leur efprit, pourcharmer leurs ennuis ( i pour dipper
leurs chagrins.llefi même croiable, que c'efi t Agriculture quiaportéles hommes à s'attacher aux autres f c i .
ences.llétoitdel'interlt duLaboureur d'obferveriesdmrsle-\ires(£leCoHrsdesAfires..^iencôrerefufera
de donner la mime origine aux éUathematiques? carfoit que ceux,qui cultivoient la terre voulujfent determiner
la fituation de leurs champs par rapport aux differens afpelis du Ciel, ou qu'ils voulujfent
mettre des bornes à ces mêmes champs, ils avaient hefom de la Ceometrie. Enfin l'on ne peut trouver
d'autre caufe plus vraie, ciiii ait engagé les hommes de tirer les métaux des entrailles de la terre,
i i de les appliquer aux ufages qu'ils en ont f a i t , que celle d'avoir des inftrumens propres à cultiver
les champs (g les plantes. La Botanique efl cette partie de Ihiflotre naturelle, qui en feigne à connôitre
les plantes : & comme elles font produites par la Nature fuivant une toy toujours fimple ( i confiante
, elles ont par tout la même flruSure, de la quelle elles ne s'ecartent jamais. Ou n'en a jamais
trouvé de nomelles , qui ne d'ijfcnt leur origine à celles qui les avoient précédées, d on a toujours
remarqué, qu'elles avaient été produites par leurs femhlables, ccfl pourquoy elles ne font pas infinies,
ni innombrables.
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