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P R AE F A T I O.
pladdiflime exfpiravic fexm matutina, vicefimo primo Maji anno vigcfimo
luijus lèculi & lecundo, omnibus Bonis iîcbilis, nulli flebilior quam Botanicis.
Herbarium reiiquit, poft Sherardianum, forte optimum, propria confei.
T:um arte, completiffimumque, flore, fructuque plemnque appofito ; cum
adfcriptis, nomine, Synonymis , & obfervationibus ad plerafque, rum
& criticis in Aurores notis. Ditiflimum quoqne inter fua reiiquit Fagonianiim
herbarium, quo donatus fuit ab Ampliflimo filio Ejus, poft paternam
mortem, in quo Tournefortii, Sc VAILLÄNTll , laborcs eminent. Thefiurum
etiam polfederat verum naturalium , quem Sereniffimus Galliarum
Rex, LUDOVICUS decimus qulntus redimendum curavit a Domina Francifca
Nicolaa Bollbnncta vidua defunóti: quam xiv. OcStobris 17 l o . uxorem
duxerat, cum qua tenerrimo in amore conjugali vixcrat , beato, nifi
quod proie careret, conjugio. Juflit hunc Rex locari inter pulcherrima ^
quibus hortum fuum Parifinum inftruxit, ut ftudiofi rerum naturalium ex Regia
munificentia habeant, quo defideriis fatisfaciant fuis. Collegerat & bibliothccam
exquifitiffimam Auclorum , qui hiftoriae naturali operam navant.
Quam leäiffima Domina Vidua ufque retinet.
Corpore erat ipfe fatisprocero,concinno,agili, firmo. Mente excelfa, Candida
, proba, prudente, femper aâuolii cum cura cunâa agente atque vera
methodo. Animus Uli erat beneficus , fidus, verax , fimplex , generofus ,
impatiens faifi, perfidiae, adulationis, amicitiae Sandtus cultor , laudis contemtor
fuae , pareus alienae, nihil minus quam lucrum fpirans. Atque horum
Ille omnium exempla dedit fplendida.
Quum enim eximius Tournefortius genus quoddam plantae conftituiflet
Ejus de nomine dictum, idque Actis Regiae fcientiarum Academiae anni
1706. pag. 85. curafTet inferendum Titulo VAILLANTIAE quadrifoliae,
Verticillatae ; quin & addidifl'et , hoc plantae genus appellari a Domino
VAILLANT inter Botanicos fcculi Principes ; ficque teftatus fuiilet, quam
magnifiée fjntirct de meritis Ejufdem, & fcientia in re herbaria. Hic tamen
, re mature excuflà, reftituit Cruciatis, minus vere obfervatam Tournefortio,
fuumque illi negavit nomen. Qiium in Rei herbariae Inftitutionibus
oblatam a VAILLANTIO plantulam Tournefortius appellafTet, Alfinen,
Hyperici folio. VAILLANT. Hic fuis mox cam Inventoribus reftituit.
Magnificus Fagonius, ofBcio&mVAILLANTII fidem cxpertus, dum
fedlionem veficae pro educendo calculo in aetate proveóta fuftinuiffèt , atque
inde decumberet, ut gratiUTi teftaretur animum , cefTit Uli jus, quod
in mcdicatos poffidebat fontes. Sed utcunque moliretur, negavit accipere
V A I L L A N T I U S , magnitudine lane animi incomparabili , quum
neque ipfe in re lauta effet , & Fagonio noiîles, diefque , praefens
femper, & pervigil, tantum fidei, officiorum, imo & liberalis fervitii, difficili
hoc tempore inprimis praeftitiflet, quantum homini homo fiicere poteft.
Sed liberalitati nullus erat ab aliis VALLANTIANUM ad animum
aditus, nulla unquam a quoquam muncra adnüfit, bene licet mérita. Qiiae
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P R E F A C E .
heures du m m , après avoir refu lesSacrcmias, U fut ger.eralmim regretté , mais furtout
dis Botnaifes.
llaUiféun herbier, quiafrés celui de Monfr. Sherard, eft feutitre le flus beau ( i le plus parfait
qu'dy ait, il l'a fait Im même, la plupart des plantes fi trouvetitornées deleurs fleurs ts' deleurs
graines, on y voit les noms ( i les Synonymes de ces plantes ,/ur plufieurs des quelles ilafait des remarques,
,l a joint à quelques autres de judicieufes critiques des Auteurs. Entre ce tju'il a laijfé on a trouvé
le riche herbier de Monfr. Fagon, dont l'iUuflre Monfieur Fagon le fils lui avoit fait prefent apris
U mort de Monfr. fon Pere, l'on y diflmgue furtout le travail de Meffrs. Tournefort tSl VAILLANT.
H avoit au(]i rajfemble' un grand nombre de curiofité, que fournit l'hifoire naturelle, fi il
en avait f u t unCabmet, que f a Majefté le Roy Louis XV. a fait acheter de f a Veuve Mademoifelle
Franpife Nicole Hoffonit. Il avoit époufé cette Demoifèlle le 14, OBobr. 1701. il a confervé pour
elle jufques à U fin un amour tendre, il n'a point laijfé d'enfans, d cefi la feule chofes, qui
manquoit au bonheur de fon mariage. Le Roy f i t placer ce Cabinet parmi ce qu'il y a de plus
rare dans fon jardin de Taris, afm que ceux qm s'attachent à l'hifloire naturelle , puf^ent par
un effet de f a libéralité y trouver de quoy fatisfaire leurs cimofité. Monfr. VAILLANT avoit
auffi rccueilli une biUiotheque des mieux choifies 'des Auteurs, qui ont écrits de l'hifloire naturelle, elle
efi encore entre lis mains de Mademoifette Bojfonet fa Veuve.
Monfi. VAILLANT étoit d'une ajjès grande taïUe, bien proportionnée, il étoit robujle (i agile,
ilavoit le coeur grand, l'efprit droit, intégré tiprudent, toujours en aSiion , faifiant tout avec
fioin, ii de la mamere la plus convenable. U étoit bien faifant, difcret, fincere , naturel, généreux,
ne pouvant fouffrir le menfonge, la perfidie, ni k ptterie, ami toujours fincere, faifiant peu
de cas de louanges qu'on lui donnoit, ii très refiervé fiur celles qwil donnoit aux autres , i ces qualités
iljoignoit un desintereffement parfait, d a donné de toutes plufieurs preuves éclatantes. Dont
nous nous contenterons de donner un petit nombre d'exemples.
Monfi. Tournefort voulant marquer â Monfir. VAILLANT l'eflime, qu'il faifioit de fion mérité ii
de fia capacité dans la Botanique, donna le nom de ce fcavant Botamfie à un genre de plante qu'd ap-
Z-e//.« V A I L L A N T ! A q u a d r i f o l i a V e r t i c i l l a r a , il l'a fit inferer fious ce nom dans les Mémoires
é ! Acadmie Royalle dis ficiinces de l'Année 170«. pag.iy ii il y a aiouta, que ce genre de plante
portoit le nom d'un des plus habiles Botawfies de ce fiécle. '
Monfir. VAILLANT après un mtur examen refufia fion nom à cette plante, que Monfir. Tournefort
n'avoit pas confideré avec ajfes de foin, ii il la rendit aux Crudiat:. Lorsque Monfir. Tournefort
voulut dans fies inftitutions faire honneur à Monfi. VAILLANT en nommant Alfmca Hyperici
f o l i o V A I L L A N T i l , une plante, que Monfr. VAILLANT lu, avoit prefientée, celui'cila ref
u f a , i i en f i t honneur à ceux qui tavoient découverte.
Monfieur Fagon aiant été taillé de la pierre dans un âge fort avancé, voulant reconnoitre les
fiervices, que Monfi. VAILLANT lui avoit rendu pendant fa maladie, lu, céda les droits , qu'il
avoit fur les eaux mnerales , mais, non obfiant toutes fes mfiances, Monfi. VAILLANT, quoyque
peu partagé des biens de la fortune refufia ee bien fait par une grandeur d'ame i i un desînterejfement
fians égal, cependant il avoit bien menti cette reconnoifance, aiant pajjé les nuits i i les jours
auprès de Monfieur Fagon, lu, témoignant tout l'attachement pojféle , i i lui rendant tous les fiervices
, que pouvaient exiger des circonflances aujji difiicilts.
Mais ce n'était pas par intérêt qu'il s'attachoit aux perfonnes, jamais Une voulut recevoir aucun
prefient, quelque bien qu'il l'iiit mérité. S'il avoit fieuiment voulu recevoir ceux, qui lut ont étés prer
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