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P R AE F A T I O.
digeftam ex ordine, & caucaliis infertam cryftallinis difpofuit ; ut vel hodie
fpeóbntur, foflilia, animalia, vegetantia in armariis fplendidis repofita,
quae cryftallinis inftruétas lunainibus valvas liabent. Nee mora , abfoluto
pulcherrimo operi cuftodiendo unus praefeâus fuit VAILLANTIUS;
qui Caefiiri Ruffiae, plurimis Principibus, Legatis, atque unicuique rerum
naturalium ftudiofo, indicavit, explicuit.
Interea unum id nobilem urebat VAILLANTIUM, quod doleret abelTe
horto opportunum locum fucculentis, atque de fervida delatis Zona, alendis
plantis. Hic vero vicit animum, nihil quidquam rogare certum,ftirpium
ingens amor ; una hac vice proprium expugnavit pudorem. Adit
generofum Fagonium, proponit magno Viro, an non refponderet Sereniflimi
Ludovici liberaliffimis ceptis, caldaria fornacibus inftrucla in horto Regio
aedificanda curare, ut inter Batavos felicüEmodudumfaélumfueratfuccefllt,
ad alendas , confervandafque plantarum fpeciofiilïmas. Movit Archiatrum,
qui mox a Rege impetravit'facultatem liybernacula conftruendi
requifita, quae Julio anni 17 14. perfeóla fiierunt.
Ad initia anni 1716, ablque ambitu, multumque ipfe urgentibus repugnans
amicis, infcriptus eft Academiae Regiae Scientiarium, quam otnavit
teliciiïime. Sequenti a n n o i n d i c a v i t Fagonio hybernacula non futficere, quae
anno 1714 ereda fuerant ; hic liberaliffimo generofiifimi animi inftituto ,
binis inftruólum fornacibus aliud, priori duplo fpatiofius, repraefentato proprio
de aere curavit conficiendum, menfejunio.
Tum demum mcnfe, annoque , eodem , Profeflbr publicus plantarum
hortiregü, publica auóioritateabfens, praefcius, fe non futurum opportuno
tempore Parifiis ad demonftrandas ftirpes in horto, Uteris rogavit VAILLANTIUM
, hac vice illas pro fe demonftraret. Conferens fuper hac re
cum illuftri Fagonio VAILANTIUS facultatem obtinuit, abfentis Profeflbris
hoe munere fiingendi, fimulque participandi cum ftudioiis obièrvationes
proprias. Programmate publicato iïatim indicavit fexta matutina , decima
Junii, aufpicaturumfedecurfumreiherbari.ae- Fama Viri eo alliciebat omnium
ordinum auditores numerofiffimos, qui pari admiratione perculfi ftupebanr
obfervationum pulcherrimarum abundantem copiam , acerrimam ingenii
aciem , facultatem eximiam crifios in Aurores , diótionem pcnitus
fingularem, quae verbis intima de arte petitis, & prorfus propriis ,
ipfam rei naturam quam vividiflime exprimeret. Mox a prima demonftratione
in ampliitheatro fermonem recitavit de florum fabrica, & de ufu partium
in flore deprehenfarum. Dein caeteras plantarum partes coram expedivit,
refolvitque. Reverfo Profeffore, urgebant ftudiofi , pergeret ; negavit,
atque deinceps ad Profeflbrem ablegavit petentes: qui repulfi precibus
flexere Fagonium, juberet VAILLANTIUM incepta abfolvere ; obediitergo,
deraonilrationesque fuas ad finem perduxit, ubique propriis ornatas
obfervatis.
Quibus omnitim cum applaufu peradis , peritiam Viri laudabant
uno
p r e f a c e .
é ks renfermer dans des beeaux de er,Jld, dam l'ordre method,que ou on les -voit aujotir
a'm, tous ees boeaut contenants les minéraux , les végétaux, & les anmaux font renfermés dam
des très bettes armotres gantes far devant de fort grandes glaces de Cr.flal dune feule pece
Des qu'il eut m,s ce beau Cabinet en bon ordre, il fut fait Garde du Cabinet des-Drogues duRoy
é depuis Monfr. VAILLaHT montra & expliqua les raretés de ce Cab,net à fa Olajefté C^arienne,
dflufîeurs Prmees, i. des Ambajfadeurs, (i generalement à un ^and nombre de curieux ii dt
fcavaats Naturahjles.
Il y avoit une chofe qu, lui faifoit de la peine, il f e chagnnoit de voir, qu',l n'y avoit pas de
place propre au jardm pour cultiver des plantes grajfes (g celles des Fats chauds. La Fa/lion qu'il
avoit pour les plantes lui fit furmonter dans cette occafion le ferupule quil avoit de demander quelque
chofe. H jut trouver le g c n e r c u x Monfr. Fagon, illuipropofa, fice ne feroit pas repondre aux
grands dejfems de f a Majefté, que de faire confirmre dans le jardm 'S^oyal une ferre à fourneaux de
la manière q,t'on le JaiJoit en Hollande depuis fon long tems pour conferver d nourrir les pUntes les
plus prectetifes.
Il perfuada fi bien ce Premier Medtcin, qu'il en parla au Hoy, il obtint auffitot de f a Majefté
la liberté de faire confirmre cette ferre qu'on jugeoit necejfaire, tS qui fut achevée au mots de
Juillet de l'année ,714. Au commencement de l'année iyi6. d entra à 1'.Academic 'Ifoyale des
fciences fans l'ayoïr fetticité, (g aux prefantes inflames de fes Amis, qui eurent affés de peine à lui
faire accepter cette place, qud a toujours fi dignement rempl,e.
L'Année fuivante d reprefenta i JMonfr. Fagon, que U ferre hatis l'année i?i4. „e f u f f o i t
pas pour contenir toutes Us plantes, il engagea ce genereux ProteSleur des fciences a faire coniiruir,
au mois de Juin de l'année ,717. une féconde ferre double de la premiere, d à deux fourneaux
dont ce dernier en fit lui même les avances. '
Il arriva qu'au même mois d dam le même année le Profefeiir ordinaire des plantes du jardm
du Roy, étant abfent par des ordres fuperieurs, ëprévoyant qwd ne feroit pas ajfés k tems i Pans
pour démontrer les plantes au jardin, écrivit à Monfi. VAILLENT , qwd le priait de les démontrera
fa place ptndant fon abfence. Il en conféra avec Monfr. Fagon , le quel lui permit
de faire eu l'abfencedu "Frofefeur les démonjlrations des plantes , (i en même tems de faire part
aux étudtants de fes rema, '(^ues de fes obJeTyations 3otcini(^ues, Il Jit archet auljttot des pro
grammes , dans les quels d avert,fn le public , qud démontrerait les plantes au jardm du %oy
ë que l'ouverture du cours fe ferait le 10. jour de Juin i fix heures du matm.
La reputation qu'd s'était acqufe y attira un grand nombre d'Auditeurs de tout rang , qui furent
tous également charmés du grand nombre d'excellentes obfervatiam, qu'd avo,t fa,tes de k
force de fon efprit , de fes judicieufes critiques des Auteurs, de même que des termes (g des exprejfions
particulières, qu'd ava,t empruntées de l'art même, ë qu'd avait feu approprier très b,en
paur exprimer de la manière la plus vive la nature même des chofes. Cette premiers démonjlration
étant fime, d prononce adans l'amph,theatre un àifcours fur la firuBure des fieurs , t i fur lu fare
des iiferentes praties, que l'on y découvre. Le Trofejfeur étant de retour, les 'étudiants prefferent
Monfr. l'AILLANT de continuer comme à l'ordinaire fes démanfirations, dleur dit, qu'd ne
le po,mit pas, ,lies renvoya à celles du Frofefeur , eux fans fe rebuter par ce refus ' fupplierent
Monfr.Fagon, qu'd lui plut d'ordonner à Manfr.FAlLLANT de continuer fes démonflratVam d
obéit aux ordres, qu'd re f u t , t i continua jusqui ta fin du cours fes démanfirations, 'qu'd embellit
par taut-dc fes propres obfcrvations.
Il y reujjit fi bi7n , ë fut fi generalement applaudi par tous ceux qui s'y trouvèrent, que
Monfr.