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P R AE F A T I O.
defcribcndns herbarum Vires ex diiilatis Cclcberrimi Domini AfFortii Profeflbris
pnblici. ' '
Pomeridiano tempore praelediones Anatomicas Clariflimi du Verneyi
frequens audicbat.
Dcnique & Chemica fub Domino Saint Yon coluit.
Omnibus his perfiindus, vefperi domum rcdicns, curabat acgros.
Diebus Merciirii , quando, celebrata doétrina Botanica publice in horto
Regio, Tournefortius herbatum eduxit ftudiofos : ut plantas dcmonftraret
Iponte crefccntcs nativis locis, VAILLANTIUS ubique primus, quaquaveifum
exfpatiatus, adduxit crebro, nec fine periculo, inventas rariores.
Qiium deinde anno 1694. fortunato ederentur elcmenta Botanica Tournefortiana,
haec VAILLANTIUS ilico avidiffime in fuccum rcdegit & finguinem,
iifque f'emper ufus fiüt ad notas ftirpium.
Ubi lîmul magnus & indcfeflùs Tournefortius hiftoriam meditabatur ftirpium
in viciniis Lutetiarum locis nalcentium , rogavit VAILLANTIUJVI,
ut cum eo participaret fua inventa, quod libentiflime fecit, & quoties novam
rcperiflèt, ilico attulit: Id & Tournefortius grato , & generofo inftitiito
agnovit, citato faepe , & celcbrato noftri nomine.
Relidto dein Neuilly, dolentibus abitum ejus loci incolis , fundus eft
munere aduarii apud Reverendum PatremdeValoisJefuitam, Confcfforem
D U CI S B O U R G O G N E , & Prindpum infantum GalÜae.
Ubi degentem Nobilillimus Fagonius forte eum invenit mufcos ex fimili-,
tudine ordinatos tum maxime agglutinantem, laudavit ordincm pulchrum,-
•atque elegantem laboris concinnitatem, inprimis vero appellationes nitidiffimo
charadere cuique plantulae fubfcriptas fummus hie herbarum admirator,
.itque difciplinae promotor. Nec ita diu poft eo rcverfus tcftabatur
VAILLANTIO, fe ei bene velle, rogans limul ecqua re prodefle polTet ? ala-.
cet ille relpondit, nihil fe Hagrantius cupere , quam remotiflimas vifere regiones,
ut quaefitis ibi ftirpjbus Botanicen promoveret, fimulque expediret
multa dubia fuper quamplurimis exorta plantis. Q_uum intellio-eret, rem
cordi fore Archiatro Fagonio, miffionem petiit, obtmuitque a Revcrendo
P. Valois, mox cubiculum conduxit Parifiis, totum fe Botanicae immerfit
Ipernens caetera, quotidie omnia vicina loca percurrens, omnia vividaoculorum
acie attingens, femper plantas novas referens , aut dubia rcfolvens.
Haud lamere dotes Viri egregium Fagonium ; quare rogavit illum , habitaret
fecum, atque acttiarii domeftici fungerctur officio : laetus oblatum
accepit favorem, naótus ita opportunitatem feliciilimam curandi herbariam
difciplinam. Qiiam nunc excolebat acerrime, obtentaetiam facultateaRe
ge, fccrctifliraa hortorum loca,. invia aliis, adfpicicndi; undique lemens ergo
incolas, peregrinafque ftirpcs, caidem arte quam optima exficcans, fupelledilcm
herbariam Fagonianam, Tournefortianam , quin & fuam mire
ditabat. Diligentia incredibili, pedumque mira velocitate, undique ex abditiffimis
angulis cdudas plantas in hortum quotidie adferebat regium. Qiiibus
rebus fadum f u i t , ut ipfam horti regü curam in eum contulerit Fago
P R E F A C E .
tes , qtte Is Profejfeur Jjforti diBoit.
Àprh midi il ajjïftoit attx liçom d*^naiomie du Célébré Monfr. da Verney.
Il fe trouyoit enfmte à celles de Chymie de éMonfi. Saint Ton.
Âpres ayoir fait tout cela^ il retournait le foir chés lui, ^ en chemin faifant il "vijttoit les malades.
Tous les Mecredi après que le Cours des demonflrations publiques étoit achevé dans le jardin "Royal^
Monfr. Tonrnefort menait fes étudiants à U Campagne pour y demontrer Us plantes , qui y croiffeat
naturellement, Monfr. yAlLLANT fe trouyoït par tout le premier pour deterrer quelque nouvelle
plante , qttU apportait en fuite à Monfr. Tournefort, il i'écartoit d'un coté t^ d'autre non fans
danger.
En parurent heureufement les Elements de Botanique de Monfr. Tournefort, Monfr.
VAILLANT les lût ^ d les dévora avec avidité, f^ dans la fuite d f e fervit toujours de cette Méthode.
Comme le grand infatigable Monfr. Tournefort méditait de donner au public l'hijîoire des plantes^
qui naijfent aux environs de Pans, il pria ^ o n f r . Vaillant de lui faire part de fes découvertes
ceque celui-cy lui accorda très Volontiers, ^^orsqu'd découvrait quelque planted la lui apportait aup
fitot, Monfr-. Tournefort reconnut ces fèrvices d'une maniéré genereufe , ^ en fit honneur à Monfr,
VAILLANT en le citant dans les endroits, ou ilfaifoit mention defès découvertes.
Monfr. VAILLANT quitta enfuite NeuïUy, ou tl fut regretté d'un chacun , il f u t demeurer comme
fecret aire chés le R.P. de Valois Je fuite, Confejfeur du feu Duc de Bourgogne, t^ des Princes
Enfants de Prance.
Ce f u t là, que tlUujîre Monfr. Pagon le trouva par haz^ard, f ^ s'afpercent qu'il et oit occupé àr anger
des moujjès fitivant leurs efpeces t^ à les coller , il loua le bel ordre la propriété de ce travail,
ce grand admirateur des plantes digne Promoteur des fciences s'attacha furtout à lire les frafes
qu'il avoit écrites en beaux caraBeres au bas de chacune de ces plantes,
.^elque tems après, Monjr. Pagon étant retourné chés le P. de Valois témoigna, à Monfr.
VAILLANT , quH étoit bien intentionné pour lui, d lui demanda en quoy il pouvoit lui rendre fer-
V'.ce, Monfr. V ^ I L L y i N T lui répondit fur le champ , qud ne fouh ait toit rien avec plus d'ardeur^
que de voyager dans les pays étrangers les plus recules., afin d'cnrichir U Botanique de fes découvertes,
t^ en même tems pour y éclaircir beaucoup de doutes, qu'il avoit fur de certaines plantes.
Monfr. le premier Medecin Pagon lui aiant donné à connaître, qu'il aurait foin de cette a f f a i r e ,
Monfr. V a i l l e n t pna le R. P. de Valois de lui permettre de f e retirer, batant obtenu , il
loua un appartement à Pans^ il f è livra entièrement à la'botanique, dont il faifoit fon unique objet
, tous les jours d parcourrait les environs de Pans, rien n échappait à l'excellence de f a vu'é , Une
nvenoit presque jamais chés lui qu'il n'eut découvert quelque nouvelle plante, ou qwd n'eut vérifié
quelques unes fur les quelles d avoit des doutes.
Monfr. F agon de couvât bien-tot les talents de ^ o n f r . VAILLANT ^ il lui dit qwd fôuhaittoît
qu'il Vint demeurer chés lut en qualité de fan fecretaire : Monfr. VAILLANT accepta avec d'autant
plus de joie la faveur qu'on lui offroit qu'elle lui procurait la plus favorable, occafion qu'il poU'
voit efpsrer de fatis faire f a paffion favorite pour les plantes, â la quelle il s'était dévoué entièrement^
tl obtint aujji du Ray la permiffian d entrer dans tous les lieux les plus refervés des jardins
de (a Majefié^ ou il découvrait beaucoup de plantes , tant de celles qiu croijfent dans
le Pays que des étrangères , d les dejjechoit très proprement , ;/ en enrichit les
beaux herbie rs de M e j f . Pa^on Tournefort , de même que le fien. 7/ apportait tous les jours
avec une dihgcnce extraordinaire dans le jardin Royal de nouvelles plantes , qu'il deterroitdans
les coins les plus cachés. Ce qui f u t la r ai fan que M n f i ' . Pagon donna à Monfr. VAILLANT la di-
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