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moftjque fupcr truncos arhorum adharen-
tcm.-rria aut quatuor ad fummuni ex ea
enafcuntur folia, expanfa manus ma^i-
tudine, y expanfa manus in modum digitata,
f u fabello digitatim d iv if f milla
; cujus manubrium pediculus ip f omnino
teres, calamum fnptorium crajfus,
tripollicaris fere altitudinis, ad quam altitudinem
incipient dilatari totum deinde
folium confiituit lavijfimum membrana-
ceum virorequc gratijfimo confpicuum,in
quo nec ullus quidem apparet nervu'us
exterior.fed tantum quadam internarum
iienularum reticulano, nullatenus n if ad
lumen f i t s perfpeBa comparent.
Apud Ophioglojfa nofiratia fu B u s
ut plurimum in unaquaque planta conf
picitur fingularis, in ip f folli y pediculi
concurf exoriens;afi in hac planta
plures fmul in unoquoque f l io producuntur
ad latera bafs alternatim pediculis
tenuibus appenf,cono longFfulo y
obtuf prius f miles , dein fc c ijfu tem-
poris lingulas imitantes angufias, digi-
tum longas, utraque f perfide flcatas,
ac tandem ad ip f latera denticulis an-
nularibus incifs ceu in totidem capfu-
las farinula candidijfma repletas , qua
per maturitaiem dehif entes farinulam ilium
candidijf mam veluti fumum évaporant
: far nula autem ilia microf opio
fubjeBa fmina Sinapina,tum magnitudine,
tum ipfa frm â oculo commonfirat.
Plantam fm e l tantum unicamque
comperi trium mearum ad Infulas Antillanas
peregrinationum toto decurfu,
y ipfm fcu s fiuviolum lod cujuf am
vulgo Lc Fond dc Baudin diBi, verfus
regionem Leogana I n f la Sandomi-
D E S F o u g e r e s
fes ÔC rameufes : elle ne pouÎfe tout au plus
que trois ou quatre feuilles grandes & rendues
à peu prés comme une main ouvcrrc,
ou plûtoft femblables à un éventail fendu
comme les doigts de la main, & dont le manche
eft le pédicule propre, lequel eft parfaitement
arrondi, un peu plus gros qu’une
plume à écrire, & long d’environ trois bons
pouces i c’cft à cette hauteur que ce pédL
cule commençant à fe dilater forme enfuite
tout le corps d’une feuille entièrement unie,
épaiffe comme du gros vélin, & d’un vert affez
agréable; on n’y voir aucune apparence
dc nervûre extérieure, fi ce n eft lors qu’on
la regarde au foleil ; alors on apperçoit à travers
le jour un petit lacis intérieur, formé
par quantité de veines très déliées & cncre-
laiTées.
Nos Langues de ferpent communes ne
portent jamais qu’un fcul fruit dans le concours
du pédicule & d e la feuille, mais celles-
cy cn produifcnc pluiieurs iituécs alternativement
aux coftez de leur bafe mefme, &
pendans chacun à fa propre queue : rous ces
fruits reflemblent du commencement à des
petits cones longuets & obtus, mais à la fuite
du temps ils deviennent fcmblables à des petites
langues étroites, auiTi longues que le
doigt, canelés devant ôc derrière, ¿¿coures
fendues aux bords par des denticules annulaires,
dont chacune eft une petite boëcte
remplie d’une farine très blanche, qu’on voit
fortir comme de la fumée quand toutes ces
boettes viennent à s’ouvrir : lors qu’on con-
fidcre cette farine avec un microfcope, elle
paroift à peu prés auffi groffe ¿¿ auffi ronde
que la fémence de la Moutarde.
Je n’ay jamais rencontré cette Plante qu’une
feule fois, dans tous mes trois voyages
dans les Iflcs de l’Amérique, ôc ce le long
d’un ruiffeau du quartier qu’on appelle Le
Fond de Baudin, proche Léogane dans l ’Iflc
Saint Domingue.
«•as»»
P l a n c h e C L X I V .
'Langue de Serpent à fu i ll e en c(eur„
hoffelée en réfeau.
La racine de cette Plante n’eft pas plus
longue que la moitié du d oigt, Ôc ref-
fcmble à un vcrmiifeau fiché droit en terre
garni de beaucoup de fibres groifes comme
de la ficelle, ôc d’une confiftence tendre ¿¿
blanchaftre.
Sa tcfte eft toujours furmontce d’une petite
membrane grife, Ôc d’un petit bourgeon
pointu, qui n’ eft autre que l’oe uf ou l’em-
bhon dc la feuilic de l’année fuivante : entre
cet oe u f Ôc cette membrane, on voit fortir un
fcul pédicule rond ôc menu en fon commencement,
mais qui fc dilatant peu à peu en
goutiére, forme par fa dilation une feuille
taillée en coeur échancré Ôc de la arandeur
de la paume dc la main, d’une confiftence
tendre ¿¿ graffette, d’un fort beau vert par
tout, ôc toute boffelée par des mailles fort
peu élevées.
Vers le milieu du mefmc pédicule ôc dc
l’endroit où il commence à fe dilater, s’élève
un autre pédicule beaucoup plus long, mais
plus menu , ôc terminé par une languette
pointue, étroite, longue d’un doigt, ¿¿ toute
dentelée cn manière d’un peigne par dc petites
boëtes rondes, ¿c remplies d’une farine
très fine Ôc très blanche.
Du commencement qu’on mafche cette
Plante on la trouve comme infîpide, mais on
fent enfuite qu’elle eft un peu acrimonieùfe.
J’cn trouvay une affez bonne quantité dans
les mois dc May Ôc de Juin, parmi les Savanes
du Fond de Baudin, fitué vers le quartier
de Léogane de l’Iflc Saint Domingue.
T a b u l a C L X I V .
OphiogioiTum cordiforme, ¿c
reticulatiim.
B jA d ix hujus Planta dimidio digit*
A longior , lumbrico reBà terra
infixo , multifque fiipato fibris fmilis,
tota albicans efi y tenera.
E capire f o membranulam coloris lundi
, gemmulamque turhinatam futuri
fcilicet in anno fiquentifoliirudimentum
depromens : pediculus etiam cx eodem capite
inter membranulam illam y gem-
mulam fingularis erigitur ad initium tenuis
y rotundus, qui fenfim deinde ex-
cavatus y diiatatus f lium confituit
palmam manus circiter amplum, cordis
emarginati forma, craffu/cula fubfiantia,
fid tenera,totumque bullulis reticu-
latm infulptis leviter afperaium.
Ad ejufdem pediculi mediam altitudinem
ahus exoritur pediculus tenuior
equidem, f d altior, reBa f r fm ereBus,
y i n lingulam definens cujpidatam, angufiam
, f r e digitum longam , y ad
utrumque limbum in capfillas rotundas
farinuîaque albijfima plenas peBtnatim
concif.
Tota piantaprimo apparet gufui in-
fp id a , dein tandem frv idm fuU per-
fentitur. Ipfam copio fm reperì per pra-
rofs clivos lod illius , qui vulgo Le
Fond de Baudin nominatur,prope Leoganam
Infula Sandominicana.
P l a n c h e L.
Lichen fendu en doigts, & au port de
Bec de Grue.
A racine de ce petit Lichen eft tresrac-
/nue, mais très longue Ôc traçante parmi
la mouffe des vieux arbres demeTme que le
Chien-dent dans la terre : elle pouffe en toute
fa longueur plufieurs feuilles un peu plus
T a b u l a L.
Lichen digitatus, Geranii facie.
p Dx ta tcnuifiìmam radicem, longif
fiméquc graminis infiar per mufo-
fos arborum cortices pen-cptantem plurima
elevantur folia pollicaris, y paulo
magis amplitudinis, circinata f r e rotun-
M m