T a b u l a C X X I V .
L in g u a C e rvin a lo n g o , Iato, fer-
ratcxjue folio.
,, ,'Adicem habet hac Planta reliquiis
pediculorum putredine confumpto-
rum, innumerifque jibris capillaceis, f
■ nigris conjlantcm ; unde fptem aut oBo
ajjurguntfolia LinguaCervina nojiratis
foliis fatis conformia,etft multo longiora,
latiora, f magis in acutum defmentia :
ipfs etenim plurimis bipedalis,aut tripe-
dalis, inefi longitudo, ( f f r e quinque-
pollicaris latitudo. Ip f rum bajis angu-
fiijfima cfi, fummitas acuminata, jupcr-
Jicies anterior glabra, dilute f d late virens,
totus tandem fere circuitus denticulis
rotundis frratus : ipfe pediculus produBione
fua cofiam, feu ntrvum infignem
per corum mediam cxtcnfionem
emittit, à quo ad utrumque marginem
plurimi procedunt alii nervuli obliqui ac
fere parallelli, quos in parte averfa membranula
comitantur tenuijfima ac candicantes
, contraBione fua totidcm prominentias
vetmiculares, pulverulentas ( f
nigricantes, pofi fe relinquentes.
In omnibus fire locis, quos mihi con-
-tigit apud Infulas Americanas peragrare
Plantam adinveni, f ipfam femper rivulos,
valles,ac Jylvas húmidas f u m -
brofasincolentem. ^mjdam tamen Plantas
in Injula Sanvincentiana ob fervavi,
laciniis Jàtis profunde dijfiBas, quas tamen
potius fpcciei varictatem quam di-
verjitatem Jum arbitratus.
Phyllitis non fintiata , foliorum
limbis levitcr ferratis. Sloane Catal.
•plant Jamaic. ia .
P l a n c h e C X X IV .
Langue de C e r f à fiîiilles longues, larges,
¿ r dentelées.
La racine de cette Langue de C e r f n’eft
proprement cju un aiTcmblagc de plufieurs
reftes de pédicules pourris, &: dc quantité
de petites hbrcs noires; d’où elle pouiTç
fept à huit feuilles aifez femblables aux feuilles
de noftre Langue d cC c r f commune, fi
ce n’eft quelles font bien plus longues, plus
larges, beaucoup plus pointues ; car la
pluipart ont environ deux à trois pieds dc
hauteur, fur prés de quatre a cinq pouces
de large. Elles ont le commencement fort
étroit, l’extrémité aifez pointue, le deifus
fort uni, & d’un vert aifez clair, ôc tout-à-
fait agréable ; tout le bord c il dentelé dc
rond, & leur pédicule cn s’allongeant tout
le long du milieu forme une ncrvûre aifez
élevée, qui leur en fournit à chaque cofté
un grand nombre d’autres trcs menues, un
peu obliques, mais paralleles, & toutes accompagnées
du cofte du dos dans la moitié
de leur longueur d’une pellicule très déliée,,
ôc blanchaftre, qui venant peu à peu à fc
diflîpcr,fait paroiftre à fa place une tumeur
femblable à un petit vcrmiifcau formé par
une pouffiére noiraftre.
Par tous les endroits où j’ay cfté dans les
ïiles de l’Amérique, j’y ay rencontré cette
Plante, & toùjours, ou le long des ruiifeaux»
ou le long des vallons, dans les forefts humides.
J’en rcncontray quelques pieds dan»
l ’Iflc Saint Vincent, dont les feuilles avoient
le bord découpé par quelques lanières, mais
je crus que ce n’écoit qu’une variété dc h
mefme cfpéce,
C ’cft la phillite non finuée, ç f dont le bord
des feuilles efi légèrement dentelé. Sloane Cat.
des plantes de la Jamaïq. 14.
«•SS*»
P l a n c h e
P l a n c h e C X X V .
Langue de C e r f veliié, à grandes feuilles
ovales.
] A racine de cette Langue de C e r f fcm-
;ble n’cftre compofée que des rcftes des
pédicules des feuilles accompagnées d’un
grand nombre dc fibres menues comme des
cb'/veiix, à l’aidc defquels elle s’attache or-
dmaircmcnc aux pieds des arbres. De cette
racine s’élèvent toùjours fix à fept feuilles
cnticremcnt ovales ôc de diftercnces grandeurs,
de demi pied, ou mefme d’un pied
d’étendue, ôc toutes épaiifcs, charnues, aifez
tendres, unies, ôcd’un vert tirantfur le jaune
: leur furface tant devant que derrière
eft toute parfcmée de poils trcsdélicz, très
.noirs, longuets, ondoyant, ôc aifez clair-fé-
m c z , ôc qui femblent fortir chacun d’une
petite celle, mais qui fe détachent très facilement
: on voit encore le bord de la feuille
garni d’une petite frange de poils auffi noirs
ôc déliez que les premiers, mais beaucoup
plus courts, plus ferrez, ¿¿àpeu prés arrangez
comme les poils des paupières.
Les pédicules de ces feuilles ordinairement
gros comme des plumes à écrire, arrondis,
longs dc quatre à cinq pouces, & tout
entièrement velus, fourniffenc par leur allongement
une belle cofte ou ncrvùrc velue
dc mefmc tout le long de ces feuilles, fur
Icfquelles on ne voit aucune apparence dc
fémence ; mais après avoir bien obfervé cette
Plante, j’ay remarqué que les feuilles qui ne
font que de naiftre, ôc qui reprefentent très
bien une petite boue velue, montrent à travers
leur poil plufieurs petits tubercules dorez,
qui, à ce que je penié, peuvent bien couvrir
la fémence , ce que je n’approfondis
pourtant pas aifez.
je trouvay cette Plante fur les pieds de
quelques vieux arbres, au Mornc de la Calc-
bailc à la Martinique.
T a b u l a C X X V .
Lin gu a C e rvin a villofa, amplis
foliis fubrotundis.
'Adicem h u ju fie P la n ta v e lu ti con-
firu u n t reliquia pediculorum innumeris
fibrillis tenuijfimis ^ nigricantibus
J h p a ta , quarum ope fu p e r arborum
caudices, u t plurim um radicatur Pla n ta ,
e x f f radice f in a a u t fip te n a excrens
fo lia penitus ova ta f i u Jubrotunda, v a rias
magnitudines, Jcmipcdàlem a u t pedalem
amplitudinem fiilic e t adepta: f n g
u la vero crajfiufcula f u n t , carnofa, tenera
, g la b ra , è fla v o v irc jc en tia , p iiif.
que innumeris m g r is , longiufcu.lis, undofis,
capillatis c7 ra r is , ac facile deci-
duis fu p e r utramque fuperficiem refperfa,
ac tandem pilis, alus Lnvio rib u s cnbe r-
rimìs ( y palpebrarum in modum ordinatis
p e r totum circuitum fimbriata.
SinguU etiam pedículo pollent pennam
anfirinam u t plurimum crajfo, terete
, fe r e quinquepollicaris altuudmis,
omnino v iìlo jò , ac fu a ip fu s extcntione
p e r mediam fo la aream n e rv um conjpi-
cuum f i rm a n te etiam v i l lo fu m i in ip fs
autem fo liis nedum fm i n a , fe d ne quidem
fim in um ve jìig ia ulìa ufq u am comp
a ren t : apprehtnduntur tamen in reccns
natis fo liis hgonem villis nigerrimis totum
o b ftum apprime rcfirentibus tubcr-
cula quadom ex auro lutcficntia f u b p i-
lis lilis eievari feminales v e f culas, f i n e
Ut opinor contcgentìa , quod tamen uti
p a r e ra t, non Jatis in ve fiig a vi.
Super annojàs quafdam arbores na-
fccntem Plantam adinveni, in ipfo monte
de la Calebail'e, apud Infulam Martinicanam.
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