6 T R A 1 T T E'
Hanc tanmm in infila Martinicana
D E S F o u g e r e s
per Jjlvas Capitis terra vulgo ia Cab-
fterre adinveni. Ipfimque opinor fpecicm
(JfeR. P Terterii Hifl.Jntil. Tom. II.
TraB. III. Cap. I. §. 3. y eamdcm
etiam qua CUnJJimo D. Sitarne Catal.
Plant. Jamaic. zz. Filix arborea, ra-
mofa, fpinofa, caudice non divifo,
pinnulis denfis, brevibus, tcnuibus,
minucim dentatis. Huic tandem aut
fikem precedenti maxime conveniens efl
ilia flecies Pluk. de qua jam in prima
y fecunda Tabulis.
Je n’ay jamais trouvé cette plante qu’à
la Martinique dans les bois de la Cabftere.
Ce pourroit bien eftre la mefme Fougere
dont parie le R. P. du Tertre dans fon
Hiftoire des Antilles Tome II. Traite IIL
Chap. I. §. 3. & celle que M^ Sloane appelle
Tougere-arbre, rameufe, épineufe, a fimple tige,
àpinnules ferrées, courtes, minces, y a
menué dentelure. Catal des Plant, de la Jamaïque
Lz. Enfin il y a affez du rapport
entre cellc-cy ou la précédente 6c celle de
Pluk. dont j ’ay déjà parlé dans les Planches
I .& I I .
T a b u l a V. & X I
Filix, arborefcens ramofa & aculeata.
T T V i c Filici quandoché fcapus ineft
Jl Jl non multum altus fhumanum corpus
fere crajfus, totus aculéis nigerrimis
hijpidus, radicibus crajfmfiulis, fihrofis,
capillatis, nigris, y in cefpitem confettis
innixus ; quandoque vero cofla
ingentes proxime ex eifde—
P l a n c h e V. & X I
Fougere-arhre, rameufe ¿F épineufe.
La racine de cette Fougere eft compo-
féede beaucoup défibrés épaiffes,chevelues,
noires, 6c touffues comme du gazon,
d’où il fort quelquefois une tige baffe, épaif-
fe comme le corps d’un homme, ôc toute
heriffée d’épines très-noires. Il n’en fort
radicibus prodeunt, etiam fpinofa. Ha
dumetum horribile propter acúleos, qui-
hus armantur conflituunt, ille hiflricem
non minus horrendum potius quam planta
caudicem reprafentat.
Cofla autem feu cx caudice feu ex radicibus
oriantur humanam fere altitudi-
nem obtinent; ad imum tres pollices cir-'
citer f in t crajfa, ac ad fummitatem ubi
graciliores multo, in tres difperúuntur
ramos, è quibus laterales paulo pofl in
duos alios ramos divif cum medio ramo
fmper fmplici veluti furcam efingunt
qua in aréis ad paleas ventilandas ru~
flici noflri utuntur.
bien fouvent auffi que de grandes coftes
garnies d’épincs en fi grand nombre quelles
forment un buiffon qui fait peur, ainiî
que la tige, qui rcffemble pluftoft a un he-
riiTon qu’à la tige d’une plante.
Les coftes qui naiffent ou du tronc, ou
immédiatement de la racine ont dans leur
commencement prefque trois pouces d e-
paiffeur ; elles s’élèvent jufqu’à la hauteur
d’un homme, diminuant toujours petit à
petit, ôc fe partagent à leur fommité en
trois branches, dont celle du milieu eft
toujours fimple, au lieu que les collatérales
fe partageant un peu plus haut en deux au-
très branches, forment avec celle du milieu
une fourche à cinq branches, fcmblables à peu prés à celles dont on fe fert,
pour fcparer le grain de la paille.
' ^ '■ Toutes ces branches pouffent à chaque
cofté d’autres rameaux alternes qui en produifent
d’autres plus petits Ôc garnis de chaque
cofté de feuilles difpofées de mefmc
maniéré Ôc découpées fort avant vers la cofte
par des pinnules courbées en maniéré de
faux, ôc dentelées feulement vers le bout:
chaque feuille a environ dix pouces de long
In omnium ramorum lateribus ramuli
alii enafuntur alterni, ac rur f i s in iis
alii f d exiliores, quifohis hinc inde ador-
nantur etiam altemis, tres aut quatuor
pollices latis, decem circiter longis, mem-.
branaceis, glabris, obfure virentibus,
y in pínnulas falcatas, folummodo in
ipfi cacuminefirratas, pro funde laciniatis.
D E L* A M E
, Le fruit de cette plante, qui naift ordinairement
par petits pelotons fur le dos des
autres plantes de mefme g enre, eft couvert
au commencement, d une membrane
blanche ôc tres-déliéc tout le long du bord
des pinnules; mais cette mefmc membrane
venant enfin à fe perdre par l ’accroiffcment
des vcflies, on voit alors toutes les pinnules
bordées d’une poudre couleur de châtaigne.
On trouve quantité de cette efpece dans
les forefts de la Cabfterrc à la Martinique-,
particulièrement vers le Morne de la Calc-
baffc.
R I Q U E. y
FruBus, ut plurimum in hujus generis
plantis pinnularum dorfi) per tubérculos
aut glomerulos adnafii fiolitus,
in hac planta juxta marginos pinnularum
fub membranula
bida y fuhtilijflma ab initio delitefcit,
tandem membranuld illâ veflcarum ïn-
incremento evanidd , fife dcprnmens,
limhum pinnularum tamquam fafiiola
quadam pulverulenta, caflaneique coloris
exornat.
Multa per jylvas partis Oriéntalit in~
fuU Martinicana provcnit hac planta^
potijflmum juxta ilium montem,qui dicitur,
le Morne de' la Callcbafle.
P l a n c h e V I
Gfandc efpece de Fougere-arhre, approchant
du Capilaire.
T»Ay appellé cette Fougere Adïantoido
comme qui diroit, Fougere ap
fur trois à quatre de large, elles font toutes membraneufcs, liffes, ôc vert-foncées,
par-tout.
du Capilaire, à caufe que fes feuilles reffcm-
blent toutes en confiftcnce ôc en délicateffe
à celles des Capilaires communs, ôc quelles
portent ainfi qu’eux, leurs capfules deffous le
plis de leurs dos.
La racine de cette Fougere eft une manière
de gazon formé par une touffe de fibres
trcs-longues, épaiffes, dures, noires, ôc accompagnées
de quantité d’autres fibres
bien plus menues, qui la tiennent fortement
attachée en terre. Elle pouffe une tige
groflc d’environ demi pied, haute prefqiie
de crois, gris noiraftre, dure Ôc toute entaillée
par des cavitez qui marquent la place
des coftes tombées de, vieilleffe;fa fubftan-
ceintérieure eft charnue, blanchaftre, cn-
tremeflée de fibres ligneufes Ôc noires, Ôc
toute pleine d’un fuc gluant, qui d’abord
paroift blanc, ôc devient comme fafranc
dans la fuite.
Cette mefme tige porte à fon extrémité
ilufieurs coftes difpofées de mefme que celles
des Palmiers, larges Ôc creufcs au commencement,
mais qui fc retrefliffantpeu à,
F)
peu jufques au bout, deviennent plattespar
dcfllis ôc rondes en deffous. Elles font fermes,
unies, longues d’environ fix pieds, d’un
vertchaftain, Ôc divifécs en trois branches
T a b u l a V I
Filix arborefcens, Adiantoides,
major.
I_l ' 0 /iit hujus Filicis foliorum Adianti
j f vulgaris tenuitate donantur, y in-
fiper fruBus fios gcflant ut in'vidianto,
f ib complïcatione pinnularum nafientes;
unde Adiantoidem dixi, Filicem fcilicet,
veluti ad Adiantum acccdentem,
Ejus radix cefpitis in modum coaBa
crajfljflmis flbris duris, mgris, y fibrillis
exilioribus capillatis fiefie terra firmiter
anneBit, flipitemque emittk ficmipedem
circiter craffum, trcs pedes alium, nigri-
cantem, aut fuficum, durum, fofinlfque
infiulptum coBarum pra vetuflate deci-
denrium loca notantibus. Materia ejus
interior carnofa, fubalbida, fibris lignofs
y nigris intermixta, fuccumque fundens
dum conciditur, glutinofim, primo albi-
dum, dcinde veluti croceo colore dilutum.-
Summitati flipitis plurima prominent
cofla , palma coflarum inflar expanfa,
ad initium lata, y canaliculata, dein
finflm gracilefientes, fiupcrius explanan-
tu r , inferius vero rotundantur. Singula
fatis robufla fin t y firma, unita ,
è caflaneo virentes , Jex pedes circiter
longa, inque tres ramos aqualker dijjùos
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