ii8 T r a i t t e ' D E S F O U G E R E S
PUntam per nemora montis vulgo ]c trouvay cette Plante parmi Ics bois du
Le Mornc Roiic^e reperì,regionis Jrcis Morne Rouge, vers le quartier duFortSaint
D. P e t r i a p u d InfuUm Martinicanam. Pierre à la Martinique.
T a b u l a C X X X V .
L in g iu i C e rv in a , rigida & glabra.
TJjdiccm okinet hac Lingua Cer-
X \ v in a crajfufuUm, longam, tere-
tem, dcfris nigricantem, fibrifjue multis
tortuofis c 7 capillatis ftipatam, intus
vero è viridi f u f am, carnofam, çy fub-
adßringemi dulcore donatam. Caput ejus
villofum conficitur, foliaque ex ca pro-
deuntia pedem & circiter longa,
paulo niagis duos pollices Uta, undoja,
membranacea, rigida, glabra, fature tandem
v ir e f ernia.
Vtrinque finguU acuminantur pediculoque
pollent ctiam rigido, rotundo, nigricante
, cofamque per totam f i n longitudinem
producentc f t i s eminentem,
unde alia innúmera tenuißmaque promanant
alternatim , aut fmplices, aut
geminata, parallela, reBaque ad limbum
è membrana tenui O ’ fubalbida
contextum dcduBee.
Semen hujus pUnta in novellis tantum
provenit foliis, quorum pediculus
fquamofus,fummitas in fpmm contorta,
dorfum vero granulis minutijfmis. O ’
è batico nigricantibus omnino conteBum,
margine illo membranaceo O fbalbido
duntaxat excepto.
Truncis arborum adnaf entem Plantam
reperi , fcu s viam qua ab Arce
Div i Petri ad Caput terra tenditur in
Infula Martinicana.
T a b u l a C X X X V I .
Lingua Cervina lucida, pediculis
articulatis.
¿ Ongijfmam, reptantem, calamoque
friptorio non crafforcm obtinet radicem
hac Lingua Cervina , pilis ruffe
fentibus omnino conteBam, fibrifque
tenuijjìmis O ’ ramofis fiipatam : pilis vero
P l a n c h e C X X X V .
Langue de Cerf, roidc ¿ r unie.
A racine dc cette Langue de C e r f eft
__ un peu grofle, affez longue, ronde, noiraftre
par dehors, Ôi accompagnée de plufieurs
fibres tortues & chevelues ; le dedans
eft charnu, d’un vert noir, Ôc tant foit peu
aftringcant ôc douceâtre. Elle a la tefte toute
velue, ôc pouife quelques feuilles longues
d’environ un pied Ôedcmi, larges d’un peu
plus dc deux pouces, ondées tout à l’entour,
membraneufes, mais roides, unies, & d’un
vert foncé.
Chaque feuille a les deux extrémitez pointuës,
ôc le pédicule arrondi, jroide, uni, &:
prefque noir; lequel forme en s’allongeant
tout le long de la feuille une cofte un peu
élevée, qui cn fournit de chaque cofté quantité
d’autres trcs menues, tantoft fimplcs, &
tantoft doubles, toutes paralleles ôc bornées
d’une membrane blancliaftre ôc délice, qui
fert de bordure â la feuille.
La fémence de cette Langue de C e r f ne
provient ordinairement que fur les feuilles
qui ne font que de naiftre, ôc dont le pédicule
eft tout parfémc de petites écailles pointues,
ayant l’extrémité roulée enfpirale, ôc
tout le dos couvert de petits grains noirs-
tannez, excepté pourtant la bordure formée
par une petite membrane blanchaftre.
Je trouvay cette Plante fur les troncs des
arbres, en allant du Fort Saint Pierre â la
Cabfterre de la Martinique.
P l a n c h e C X X X V l .
Langue de C e r f luifante, & à pédicules
articule^:
La racine de cette Langue de C e r f eft
trcs longue, rampante, groife comme
une plume à écrire, Ôc toute couverte d’un
petit poil rouffaftre, entremêle dc plufieurs
fibres menues ôc rameufes ; après qu’on a
D E L’ A M E
raclé ce poil, elle paroift alors verte, ôc toute
pointillée de noir;fa fubftance eft charnuë
dc mefmc que nos Polipodes vulgaires, ôc
d’un gouft aftringeant Ôc douceâtre. Elle
pouife en toute fa longueur des feuilles â pédicules
noirs ôc articulez, ôc d’une membrane
tresfermc, d’un vert foncé, fi unie ôefipo-
lic,que vous prendriez ces feuilles pour des
pièces de fatin, bordées d’un galon blanc, ôc
toutes traverfées par des lignes parallellcs,
droites ôc tirées â angles droits fur la principale
ncrvûre. Elles ont les deux extrémitez
pointues, un pouce ôc demi de large vers le
milieu, ôc environ un bon demi pied cn
toute leur étendue; outre qu’elles ont le dos
tout parfémé de quantité de petites verruës
dorées, tantoft arrangées en file tout le long
de la nervûrc, ôc tantoft difpcrfées d’un cofté
ôc d’autre fans ordre.
Je trouvay cette Plante fur les pieds dc
quelques arbres abbatusdansuncforeft, fur
le Mornc Rouge de la Martinique, vers le
quartier du Fort Saint Pierre.
R I QJJ E. 119
illis abrafts, denudata , tota vire fen s ,
punBulifque innumeris nigricantibus infgnita
apparet, carnofa ut Polypodii
vulgaris radix, gufiuque fubduici, fed
adfiringente pradita exiftens. Folia per
totam longitudinem àepromit pediculis
unico articulo geniculatis, nigris, politis,
C7 lucidis injtdentia, firmijfima, ftu re
equidem vircfcentia , fed tam ameeno
lavare flendentia ut bombicini panni
totidem fiufira diceres taniolâ albicante
pracinBa, utrinque acuminata , f fqui-
pollicem ubi latiora lata, O ’ pitelo magis
femipedem longa. Tota infpcr earum
f perfides lineolis fiequentijfimis ,
reBis, parallellis, reBaque tranfverfli-
bus imprefa ; dorfum vero plurimis verruculis
è pulvere minutijjimo, y ex auro
ruffefeente compaBis, modo juxta nervulum
ex f r e ordinatis, nunc vero con-
fu f s omnino refperfum.
Plantam circa putref entes concifa-
rum arborum truncos repentem adinveni
per jylvas Montis, vulgo Le Mornc
Rouge,/»/«k Martinicana, ad regionem
Arcis D. Petri.
P l a n c h e C X X X V I I .
Langue de Cerf, couverte fu r le dos d ’une
pouffiére dorée.
I A racine dc cette Langue dc C e r f trace
- J de mefmc que celle du Chien-dent entre
la mouffe de,s vieux arbres ; car elle eft
très longue, menue, rameufe, d’un roux tirant
fur le noir, ¿¿toute garnie dc longues
fibres tortues. Elle pouife en toute fa longueur
des feuilles de mefme que nos Langues
_ de Cerf, mais tant foit peu plus longues, plus
étroites, plus roides, ¿¿ondées mcfmc plus
légércmenc.
Chaque feuille n’a pas plus d’environ un
pied de longueur , fur environ un pouce
de large: dies ont les deux extrémitez pointues,
le pédicule ¿¿la nervûrc qui lestraver-
Ic, noirs ¿¿luifans comme du Jaict, le dcffus
tini,poli, d’un très beau vert, ô¿ le deifous
tout couvert d’une petite pouffiére dorcc,
de la mefmc façon que nos Cétcracs ordinaires,
chargé d’une double rangée dc taspou-
T a b u l a C X X X V I I .
LinguaCervina, pulvifculo aureo
pofterius obduda.
/^R am in is vulgaris infiar fuper an-
A-J'” nojas arbores mufico incrufiatas re-
ptant hujujce Planta radices, quia lon-
gijfima, tenues y ramofa exifientes, è
nigro ruffeficcntes, dura y jibris multis
tortuofis accinéla. E quibus quadam ex-
fiurgunt folia Lingua Cervina nojlrati
prorfs fimilia, licet paulo altiora, angu-
fiiora, rigidiora, leviufque undulata.
Pedis circiter longitudinem, y pollicis
latitudinem obtinent fingula , utrinque
acuminantur , pediculoque nigerrimo,
flendente, y i n nervum etiam nigerri-
mum fe extendente innituntur. Supina
parte omnino Uvigantur, flendent, ac
pulcherrime virent ; prona vero p ulvif
culo aureo, ut in Afpleniis nofiratibus
penitus obducuntur, ac infper acervfh-
F f i j
' h,
1 i' )
■' ' “ Ili'
y-i.
KJ
S ' .S"
"fi