le 191. J\ii montré ailleurs' que Taire géogniphique iiioyeiiiie dct^
genres.est d'environ delà surface terrestre du globe. Malgré
la i)etitesse exce])tionnelle de certaines aires, on peut croire que
les collecteurs ont presque toujours passé sur le pays occupé
par chaque genre, et que nous sonnnes ainsi assez prés de connaître
tous les genres qui existent. Évidennnent rien n'est plus
l'are aujourd'hui (lu'un genre nouveau proposé, et surtout admis,
dans les tìores de Thémisphère boréal hors des tropiques. Il y
aura encore queUpie temps des remaniements, surtout des transforniations
de genres en sections ou de sections en genres, mais
SI Ton en juge d'après les ñores d'Europe, ces mutations auront
aussi un terme. Par là une grande source de synonymes d'espèces
sera tarie.
Je disais, il y a un instant, que nous approchons de l'époque
où l'on connaîtra tous les genres. En voici la preuve, tirée des
volumes du Froclroinns qui ont paru depuis 1844 et dont je me
suis spécialement occupé, comme auteur ou éditeur. Je les ai
divisés par séries de trois volumes, d'après les dates de publication;
ensuite j'ai compté combien il y a, dans chaque série, de
genres admis et combien, parmi eux, de genres nouveaux; j'ai
aussi relevé le nombre des espèces admises et celui des espèces
nouvelles, en considérant connue nouvelles seulement les espèces
([ui }i'avaient pas été décrites auparavant ^ J'ai ensuite calculé
la proportion sur cent, des genres nouveaux et des espèces nouvelles.
Les chifl'res montrent une décroissance réguhère dans la
proportion des genres nouveaux, et une marche légèrement ascendante
dans la proportion des espèces nouvelles.
VolUllUiS
•lu Prodromut:.
\111, [\, X.
\1, \ll, Xlll.
XIV, X\\ XVI,
sect. 2, fase. 1.
Dale des
volumes.
1847-02
1857-1)1]
(îcnres Kâpèces
lo lai. nouvelles. propon. '1.
8i9:i 1636 19,1
8308 i 7 8.3 21,4
7832 1864 23,7
•W
Tolaux, 1918 230 246;];; 528.1
Quant aux espèces, le Nomendator de Steudel, édition, de
1821, avaitpour 100 espèces admises, à peu près 55 synonymes'.
La seconde édiiion, de 1840, fournit la proportion de 100 à 75 \
Nous n'avons pas de troisième édition qui permette de continuer
la comparaison. Les tables du Frodrovms, publiées par
M. l]uek, pour les volumes VII, part. 2, à XIII, qui ont paru, année
moyenne, en 1845, donnent une proportion pour 100 espèces
admises de 102 synonymes ^ Cette différence d'avec Steudel,
pour une époque très-rapprochée, s'exphque par la circonstance
que Steudel ne revoyait pas les espèces une à une et citait comme
valables celles que d'autres auteurs n'avaient pas détruites,
tandis que les rédacteurs du Frodromus ont fait des monographies,
ont revu toutes les espèces et en ont rejeté beaucoup au
rang des simples synonymes. Les tables détaillées du D^" Buek
n'ont pas encore paru pour les derniers volumes, mais je ne
doute pas que la proportion des synonymes n'y soit très-forte.
A mesure que les volumes du Frodrqmits paraissent, la proportion
des synonymes augmente. Ceci peut continuer encore longtemps.
La fixation des genres tarira bien une source considérable
de synonymes, mais on continuera de publier beaucoup
d'espèces légèrement faites, les matériaux continueront de
manquer à plusieurs botanistes pour bien travailler, les manières
de concevoir l'espèce seront longtemps variées, et il y
aura toujours peu d'auteurs qui se donnent la peine d'étudier
toutes les formes d'une espèce, toutes les espèces d'un genre,
dans les principaux herbiers de l'Europe, ce, qui est indispensable
pour éviter des erreurs. Les travaux faits par localités, par espèces
isolées ou par petits groupes d'espèces, en herborisant
dans une province, ou au moyen d'herbiers insuffisants, et les
travaux plus généraux, mais d'auteurs médiocres, seront longtemps
encore des sources de synonymes quant aux espèces.
Dans tout cela il est évident que la nomenclature joue un rôle
très-secondaire. Elle facilite les travaux, en mettant de Tordre
dans les faits et les idées, mais elle n'empêche pas les diversités
^ Géographie botanique raisoimée^ p. 1142.
- Vn genre détaclié d'un autre est considéré comme nouveau, mais
pas celui dont le nom seul est changé. De niême pour les espèces. Les
genres et les espèces décrits pour la première fois avaient reçu souvent des
noms dans des hstes ou des herbiers. On a compris comme nouveautés du
Prodronius les genres et espèces décrits à Toccasion de Touvrageet publiés
quelquefois dans des journaux.^ un peu avant, pour prendre date.
^ Le calcul a été fait sur la colonne de gauche des pages 10, 20,30, etc.,
jusqu'à 400, comprenant 893 espèces admises et 451 synonymes, qui appartiennent
à une très-grande quantité de genres différents pris au hasard.
" En calculant de la même manière. Les 40^colonnes comprennent 027
espèces admises et 702 synonymes.
En calculant semblablement sur les pages 10, 20, 30^ etc., jusqu'à 400.
Elles renferment S16 espèces admises et 831 synonymes.