L'ouvrage important de Doclimal, sur les arbres fruitiers..
tombe encore plus dans cet écneil ^ Les genres y sont divises en
tribnset les espèces en ge]n'es(!). Que dirait-on d'nne armée dans
laquelle des compagnies se diviseraient en régiments ou en bataillons
V d'un ])ays où certaines comnuines se diviseraient
olles-memes en provinces et on départements ? d'nne ville on
les rues s'appelleraient des quartiers?
Evidennnent il y aurait progrès si les agriculteurs et horticulteurs
adoptaient les termes usités en botanique pour les principales
subdivisions des espèces. Quant aux modifications extrenies
des plantes cultivées, elles n'ont pas de limites. Dans beaucoup
de cas elles sont tellement nombreuses, tellement légères,
tellement incertaines quant à leur origine, et si souvent compliquées
d'iiybridité, qu'il est impossible de prétendre à une
classification régulière et satisfaisante. Certaines espèces sont
recherchées des amateurs pour des variations infinies de unanimes,
de taches, de grandeurs de i)étales, etc. Les formes dont
on parle sont, pour ainsi dire, éphémères. Elles passent, ou
d'elles-memes, ou quand la mode changeant on les abandonne.
Mettre de la régularité dans la nomenclature de ces mille et
mille ])roductions des jardhis, serait aussi impossible que d'essayer
une classification des étofl'es que les fabricants créent et
dénommeiit chaque année. Les mots de semis et de s2:)ort,
usités en horticulture, ont l'avantage, d'être connus, de
désigner le fait important de rorigine, de ne pas trop préliser
le degré de fixité et d'importance de modifications toujours
peu importantes. On traduit aisémeiit ces mots en latin,,
car satus et hisus, sont dans tous les dictionnaires. Le mot
sport des anglais (lusns), peut parfaitement s'introduire en français.
Il est déjà plus ou moins connu et sa brièveté le rend commode.
En allemand Spielart correspond kliisus.
Du reste, les sports et les semis deviennent quelquefois héréditaires
et preîinent alors le nom de race ou sous-race. Les
sports et les semis peuvent se croiser, et les métis, qu'on propage
]3ar greffe, bouture, etc., paraissent comme des sports. Il résulte
ainsi, de la diversité même des faits, une complication, pour ainsi
dire inextricable, intéressante au point de vue physiologique,
mais qui échappe aux méthodes régulières de classification. TaÍ
Ber sichere Fiihrer in d. OhstJainde, 4 vol. in-S". Xureaberg 1855—GO.
Voir 4, p. 201, 218, etc.
chons d'obtenir que les grandes divisions des espèces cultivees
soient assimilées à celles des espèces spontanées. Ce serait déjà
beaucoup relativement à l'état actuel des choses, et d est probable
que les horticulteurs le sentent aussi nettement que les botanistes
' 15 A l'époque de Linné, quelques naturalistes d'un grand mérite
ont blâmé, non sans raison, l'arbitraire avec lequel il changeait
des noms de genre qui existaient. Aujourd'hui ces abus
sont légitimés par cent ans d'usage. Il y a, comme disent les jurisconsultes,
prescription. Quant aux noms d'espèces, Lmné les
ayant employés le premier, il a pour ceux qu'il a faits le droit le
plus légitime, celui de la priorité.
L'article 15 ne doit pas empêcher de citer, par exemple, lournefort
pour un nom de genre qu'il aurait fait avant Linné et que
Linné aurait adopté, ou de citer Lobel pour un nom spécifique
d'un seul mot, adopté par Linné. Seulement, lorsque Lmné,
])ar un acte arbitraire, a adopté d'autres noms, ceux-ci doivent
rester, une très-longue usurpation devenant en quelque sorte
légitime, par habitude, parmi acquiescement général et à cause
des conséquences qu'aurait un nouveau changement.
• 20. La désinence aies pour les cohortes, a été proposée en
1835 1 par Lindley. Celle en ineoe, employée plus tard dans quelques
ouvrages, a l'inconvénient d'être moins tranchée, d'être
employée déjà pour plusieurs familles et d'avoir plutôt l'apparence
d'un diminutif. A ce point de vue, elle est meilleure pour
des sous-familles que pour des agglomérations de familles. La
forme en aies est adoptée dans le Genera de MM. r>entham et
[looker fils.
î^otre projet indiquait formellement la désinence aies, mais
la Commission, n'étant pas unanime sur ce point, a demandé au
Congi-ès de ne pas gêner les auteurs qui préféreraient une autre
désinence. . • i i
22. La dérivation en acece est très-conforme au genie de la
langue latine, mais celle en inece existait aussi pour des sens
analogues, d'après ce que m'a exphqué un habile professeur de
langues anciennes, in, dans les radicaux latins étant employé
dans le sens de ac. L'euphonie a décidé, tantôt pour une des
formes, tantôt pour l'autre, et les botanistes ont imité. ^ •
Les exceptions à ces deux désinences, pour quelques familles
' A L'ey to hotanij.