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l'application de cette règle. Ainsi le Mautcu/o iiiajur n'est pas
le pins grand de tous, mais il est plus grand que tel autre, cela
sufñt; le Circoea liitetiana croît dans une grande partie de l'Europe,
mais se trouve autour de Paris, cela suffit ; les Chnjsantlunuiiu
n'ont pas tous la iieur jaune, mais presque tous l'ont, cela
suffit; beaucoup d'espèces des Andes ou de l'ilimalaya ont été
appelées a//«»«, mais le mot Alpes a été pris, mal à propos, dans
le sens de hautes montagnes, donc al2)i)ia peut passer, etc.
GO, On n'est guère autorisé à détruire les noms de section
formés d'un nom d'homme avec eu, ouïes ou oijsls, ([uoiiiue les
noms d'honnnes soient latinisés et non précisés. Ils ne sont pas
d'origine latine, cela doit suffire, car il faut éviter de changer
les noms ; seulement un botaniste attentif ne fait .pas de ces noms
bizarres.
Eu mis avant un nom vraiment latin, est un barbarisme, ides,
ops/s, à la tin du mot ne sont guère plus tolérables. Je ne sais
si j'oserais changer ces derniers mots fautifs lorsqu'ils existent,
à cause des principes essentiels de l'article 3, second alinéa, e
de l'article IG, mais j'espère n'en avoir pas à me reprocher. En
botanique nous devons viser à une certaine correction dans les
noms grecs et latins, et ne pas faire des mots aussi mal construits
<iue millimètres, centimètres, hureaucratie, ardà-chancelier, panslavisme,
pan-an (jUcan, etc. de nos langues modernes, qui sont
tous bilingues.
GO, 5° Voir le commentaire sur l'article 33.
GG. Changer les premières lettres, surtout la première lettre
d'un nom, a beaucoup d'inconvénients, à cause des tables, catalogues
et dictionnaires arrangés par ordre alphabétique. Il
tíst très-incommode, par exemple, que plusieurs noms génériques
commençant par E aient été changés en Ue, à cause d'un accent
rude en grec. Ces noms doivent être cherchés dans deux endroits
dans toutes les tables. Les accents grecs variaient suivant
les dialectes; on ne voit pas pourquoi les botanistes seraient tenus
d'être plus rigoureux que les Grecs. — Changer des noms trèsconnus
sous une certaine orthographe a aussi de l'inconvénient.
Lors du congrès botanique de 18C6, à Londres, il fut proposé de
modifier le nom Cinchona, par le motif que le genre était dédié
à la comtesse Chinchón, mais la majorité des botanistes présents
fut d'avis que l'usage maintenant établi devait prévaloir. Gimdelia
est bien éloigné de Gimdelsheimer ; mais puisque les anciens
botanistes se sont permis cette licence et qu'elle a été
consacrée par cent ans d'un usage habituel, pourquoi changer?
Les puristes n'ont qu'à oubher Gundelsheimer et à prendre le
nom Gundelia pour arbitraire. Dans ces sortes de questions, il
faut se rappeler : 1° que la fixité des noms est d'un intérêt majeur
; 2° qu'un botaniste a le droit de construire un nom générique
'd'une manière quelconque, par exemple sous une forme qui se
rapproche d'un nom d'homme.
Les noms vulgaires, surtout dans les langues barbares, sont
fréquemment incertains, et la manière de les écrire est souvent
douteuse. Une fois qu'on en a fait un nom scientifique, il serait
trop aisé de changer si l'on veut prétendre à une exactitude rigoureuse.
Ooff'ea, par exemple, deviendrait Covea, Gavea, Gaufea,
etc., selon l'idée de chacun sur l'orthographe du nom
arabe. Assez souvent la même propriété existe dans plusieurs
espèces voisines et leur fait donner le même nom par des peuplades
différentes. Un botaniste attribue le nom à une des espèces
; peu importe, sans quoi l'on contesterait et changerait
continuellement.
67. Il est à désirer que l'usage du latin se conserve en botanique
pour les descriptions, et plus encore pour les noms. Ceuxci,
comme nos noms propres, doivent servir dans toutes les langues.
Sans doute quelques noms de plantes cultivées ou trèscomuies
passent dans le langage plus couramment que des noms
botaniques, et ce serait ridicule, par exemple, de dire toujours
dans un texte français, Quercus au lieu de chêne. Hormis ces
cas, rien de plus commode que les noms latins, employés tels
quels, ou légèrement modifiés. Le public les adopte vite, même
quand ils sont bizarres. C'est affaire d'habitude. Personne n'objecte
à des noms tels queFachsia, Rhododendron, etc., devenus
communs à tous les peuples.
Il existe dans chaque langue des noms de plantes dont le sens
n'est pas bien précis ou dont l'emploi est si rare que la plupart
des habitants du pays les ignorent. Mieux vaut ne pas s'en servir
dans les livres et habituer le public aux noms de la langue universelle.
68. A plus forte raison faut-il proscrire une fabrication de
noms dits vulgaires, totalement différents des noms latins. Le
public auquel on s'adresse n'y trouve aucun avantage, car ce
sont des nouveautés pour lui. L'ouvrage de Lindley, intitulé
VegetaMe Kingdom, aurait été plus goûté des Anglais sil'auit