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 noms  iuteriiicdiaires  entre  le  nom  de  genre  et  le  nom  du  semis  
 ou  (lu  S})ort.  Ils  ne  peuvent  pas  dire  :  JJmssica  oleraccu,  acephala, 
   vnhjaris.  viridis,  cavalier,  qui  exprime  complètement  les  
 rapports  du  chou-cavalier  avec  les  autres  espèces  de  lirassica  ;  
 ils  diront  Chou-cavalier.  Si  au  lieu  de  cavalier,  il  y avait  un  nom  
 tel  que  (¡randis,  ils  diraient  infailliblement  Brassica  grandis,  et  
 cela  paraîtrait  comme  une  espèce  spontanée.  
 Evitons  à  l'avenir  cette  source  d'équivoque.  Il  existe  malheureusement  
 des  noms tels  que  lilwdodendron  papilionaceimi,  Ca- 
 Diellia planipetcda,  etc.,  qui  ont  l'air  d'espèces  et  qui  se  glissent  
 dans  les  livres  de  botanique.  On  chercherait  en  vain  dans  la  nature  
 ou  dans  les  herbiers,  ce  qu'ils  représentent.  Ces  produits  
 des  jardins  sont  factices.  Qu'on  les  traite  comme  tels,  et  qu'on  
 ne  s'expose  plus  à  les  confondre  avec  des  végétaux  spontanés.  
 D'ailleurs  au  bout  de  quelques  années,  la  mode  change.  Personne  
 ne  se  soucie  alors  de  ces  innombrables  créations  horticoles  
 d'une  espèce,  qui  ont fait  les  délices  des  amateurs.  Où  sont  
 les  deux  ou  trois  mille  dahlias  de  tel  ou  tel  catalogue  d'il  y  a  
 trente  ans?  La  plupart  n'existent  plus;  leurs  noms  sont  oubliés.  
 •  Il  est  fort  heureux  que  la  plupart  aient  été  nommés  d'après  un  
 général  ou  une  dame,  dont  alors  on  s'occupait,  plutôt  que  par  
 un  nom  latin  qui  serait  resté  dans  les  hvres.  
 42.  La  dernière  phrase,  cà laquelle  on  a  bien  réHéchi  dans  la  
 Commission  et  dans  le Congrès,  remplace  des  expressions  moins  
 positives  du  texte  primitif.  Elle  aura  l'avantage  d'amener  les  
 personnes  qui  distribuent  des  collections  de  plantes  à  des  habitudes  
 d'ordre,  d'exactitude  et de pubhcité  qui manquent  souvent  
 aujourd'hui.  A  cette  occasion,  il  ne  sera  pas  inutile  de  rappeler  
 la  convenance  de  faire  pour  les  plantes  de  chaque  voyageur  une  
 seule  série  de  numéros,  au  lieu  de  recommencer  pour  chaque  
 année  ou chaque  localité,  et aussi de  faire plusieurs  numéros  pour  
 la  même  espèce,  plutôt  que  de  risquer  un  mélange  d'espèces  
 différentes  sous  le  même  numéro.  
 43.  Les  communications  dans  des  séances  publiques,  jusqu'à  
 ce  qu'elles  aient  été suivies  de  la pubhcation  d'un  compte  rendu,  
 peuvent  laisser  du  doute  dans  la  mémoire  des  auditeurs.  Assez  
 ordinairement  l'auteur  est  libre  de  changer  quelque  chose  à  son  
 manuscrit  avant  l'impression  ou  sur  l'épreuve.  S'il  a  fait  une  
 communication  purement  verbale,  il  peut  la  changer  quand  il  la  
 rédige  pour  l'impression.  Les  personnes  qui  ont  une  bonne  mémoire  
 ou  qui  ont  pris  des  notes  peuvent  alors  contester;  donc  
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 la  première  publicité  n'a  pas  été  suffisante  pour  conférer  
 droits.  Les  étiquettes  des  collections  publiques  et  des  jardins  
 ])euvent  être  transposées  ou  •enlevées  d'un  moment  à  l'autre.  
 Dans  tous  ces  exemples,  le  fait  de  la, publication  ne  peut  pas  être  
 constaté  suffisamment'.  
 45.  40.  Un  nom  d'espèce  sans  nom  de  genre,  une  combinaison  
 de  noms  générique  et  spécifique sans  la moindre  explication,  
 ne  sont  rien.  Ce  sont  des  mots  vides  de  sens.  Ils  ne  prennent  
 une  valeur,  que  du  jour  ou  quelqu'un  leur  donne  un  sens  en  
 les  complétant.  Peut-être,  dira-t-on,  il  y  a  des  phrases  spécifiques  
 tellement  courtes,  tellement  mal  faites,  qu'elles  ne  signifient  
 à  peu  près  rien,  et de  cette  manière  on devrait  ou  regarder  
 comme  nulles  toutes  les  publications  trop  incomplètes,  ou  admettre  
 à  la  fois  et  ces  publications  incomplètes  et  les noms  purs  
 et  simples.  Il  y  a  cependant  une  différence  entre  ces  deux  cas.  
 Le  fait  de  l'absence  de  tout  caractère  ajouté  au  nom,  est  un  
 fait  défini,  positif.  L'insuffisance  d'une  description  est  quelque  
 (diose  de  vague,  pouvant  être  contesté.  Dîiilleurs  un  mot  en  apparence  
 insignifiant,  fait  quelquefois  deviner  une  espèce.  
 47,  1" Il  serait  très-utile  de  pubher  dans  les journaux  et  dans  
 les ouvrages  de  bibUographie,  la  date  exacte  de  plusieurs  livres  
 et  de  planches  sur  lesquels  on  est  trompé  par  les  titres,  ^ ou  
 l'on  est  dans  le  vague  à  cause  du  défaut  de  titres  datés.  C'est  
 surtout  le cas des  ouvrages  par  livraisons.  Dans  les herbiers  bien  
 organisés,  on  note  sur  les  étiquettes  des  collections  distribuées  
 la  date  de  réception,  qui  indique  presque  toujours  celle  de  la  
 distribution.  
 .  47,  3° Publier  un  nom  que  l'on ne peut  adopter  c'est jeter  inutilement  
 un  synonyme  dans  la  circulation,  au  moins  dans  les  
 tables  et  les  dictionnaires.  Le  Nomenclátor  de  Steudel  serait  
 doublé  s'il  fallait  y  mettre  tous  les  noms  qui  existent  dans  les  
 jardins,  les herbiers  ou les notes  des  voyageurs, m ême  ceux  qu'on  
 reconnaît  ne  rien  valoir.  Les  noms  de  cette  nature,  quand  on  
 les  publie,  sont  des worí-wás.  Pourquoi  augmenter  leur  nombre,  
 à moins  d'exception,  par  exemple quand  l'auteur  exige  qu'on  les  
 fasse  connaître?  
 48.  Pendant  longtemps  l'universalité  des  botanistes  a  cité,  
 pour  une  combinaison  de  deux  noms,  générique  et  spécifique,  
 l'auteur  qui l'avait  appliquée  le  premier  à  une  espèce.  Quelques  
 '  Voyez  Bentham,  AiLlress to theLimi.  Soc.  1:^67.  
 S»'«- Vctíító&á^r