t
jjT' rm»
(iO
I'reiidi'e uii mode correct ne détruirait pas ce qui existe, et le
niênie auteur aurait une double désignation, ce qu'il convient
(l'éviter. Il y a aussi des combinaisons rares de lettres qui rendraient
une abrévation incommode et presque nulle si l'on suivait
exactement la règle. Par exemple, le nom Decaisne ne serait
})as désigné suftisamment })ar Dec., et il l'est très-clairement si
l'on écrit Decsne, surtout si dans la série des synonymes on ne met
])as un point après Ve final. C'est, en eft'et, une cause d'obscurité
très-fréquente dans les livres, que la faute typograi)hique de
mettre un point ai)rès la lettre finale d'un nom, quand le point
n'est pas forcé par une terminaison de pliriise ou une suppression
de lettres. Les compositeurs d'imprimerie ignorent presque
toujours que les noms de Re, Blume, Don, Ker, Blytt et autres
ne sont pas des noms abrégés, que dans ]\Iiclix Vx est la lettre
finale, et que, par conséquent, ces noms ou cette lettre ne doivent
pas avoir à la fin un point qui signifie une coupure, une abréviation.
Plusieurs botanistes abrègent lorsque cela n'est pas nécessaire.
Plume ne prend pas plus de place dans un texte que
Plum., et l'on gagne bien peu de temps à sauter une lettre on
deux dans les noms d'une seule syllabe.
On a proposé quelquefois des règles précises pour le cas d'abréviations
qui seraient identiques, en se bornant à la forme ordinaire,
])ar exemple pour deux botanistes de la même famille ou
ayant le même nom, ou des noms qui commencent de même. Il
n'y a pas d'inconvénient à laisser chaque auteur faire ce qui lui
])araît le mieux, dans chaque cas particulier. Qu'on abrège G-oertner
fils par Goertn. f. et de Jussieu fils par Adr. Juss., c'est
bien indifférent, les deux abréviations étant très-claires. Si pour
distinguer Michaux de Micheh, on met Michx ou mieux Micli^ ;
si pour éviter l'incertitude qui résulterait de l'abondance des
noms conmiençantpar Reich, on abrège Pteichenbacli par Reichb.;
si pour ne pas confondre Marschall von Pieberstein avec d'autres
Marschall, on l'indique par M. Pieb. ou même Bieb.. il y a
quelques avantages de clarté, et la règle principale n'en est pas
moins bonne.
54. D'après Linné, le nom du genre divisé doit rester à l'espèce
la plus commune et à celle qui est officinale (vulgatissimoe
et officinali), expression équivoque dans tous les cas où il
y a une espèce très-commune et une autre officinale. Les auteurs
subséquents disent, en général, qu'il faut laisser le nom aux espèces
le plus anciennement connues, à celles formant le type
(il
ancien, etc., mais il est impossible de ne pas tenir compte du
nombre relatif des espèces. Le Convolvulus seinum et 1 hnca
vidgaris étaient des espèces bien communes, bien anciennement
nomnées, lorsque Brown a fait de l'une son genre Ccdysya
et De Candolle, de l'autre, son genre Calluna. Ils ont pourtant
mieux fait que de changer le nom d'une centaine de Convolvulus
I T Lerdispositions de ces articles paraîtront nouvelles
à plusieurs botanistes, du moins en ce qui concerne les modifica
ions d'espèces. Elles sont cependant utdes pour empecher la
multiplication des noms et aider la mémoire en cas de mutaticni.
de place ou de rang. Plusieurs auteurs exacts les observent de-
U ? ! a X r qui regrette d'avoir pubhé un nom peut-il le
chano-er? Oui, mais seulement dans un des cas ou le nom peut
être changé par tout botaniste. En effet, la pubhcation est un
fait que l'auteur ne peut pas annuler.
Voir aussi le commentaire sur l'art. 2û.
60 Nous disons dans le règne végétal-, ainsi le meme nom
peut'être employé, selon nous, dans les deux règnes. Ceci est
contraire à l'une L s règles de Linné (Phil. bot. 230), n.ais il au
remonter pour cette question au principe iondamental (ai 3)
de toute nomenclature, qui est d'éviter les erreurs, les ambio'uïtés,
les confusions. Y a-t-il confusion possible quand un
"roupe de plantes est nommé comme un groupe d animaux.
Evidemment non. Si par hasard un genre de plantes recevait
le nom de Psittacus, personne au monde ne prendrait les espèces
pour des perroquets. A toute rigueur il pourrait y avoir
des équivoques dans certaines catégories obscures d etres qui
ont été rejetées d'un règne à l'autre, comme les Oscillaires, les
Diatomacées. Nous en concluons seulement que, dans ces classes
douteuses, un naturaliste fait bien d'éviter des noms communs
aux deux règnes.
60 3» s'entend de noms d'une faussete flagrante, complete,
impossible à tourner au moyen de quelque interprétation, par
exemple une espèce appelée annua qui serait vivace, une espece
portant le nom d'un pays où elle ne croît pas, un genre dont le
nom exprime un caractère faux dans toutes ou presque toutes
les espèces, surtout un caractère opposé à ceux qm distinguent
le genre des genres voisins. - Du reste, l'i^convément de chano
er des noms est si évident qu'on recule le plus possible devant