variétés ou sous-variétés cultivées des noms latins, semblables
(le forme à ceux des véritables espèces, atìn d'éviter une cause
d'erreurs dans les ouvrages de botanique, et j\L Charles Koch,
de son côté, a protìté de la réunion internationale de botanique
à Londres, en ISGO, i)0ur demander que les congrès de cette
espèce fussent employés à examiner les questions douteuses sur
la nomenclature et les réformes propres à diminuer rencombrement
des synonymes
Nous ne ];)0uvi0ns disposer à Londres que de deux séances,
dont les ordres du jour étaient déjàtrès-cliargés. D'ailleurs nous
n'avions aucun texte de pr0i)0siti0ns sur lequel on pût discuter.
Il fallut nous séparer sans avoir même abordé le sujet, mais les
paroles de ^I. Koch n'ont pas été perdues. Celui qui avait l'honneur
de ]i)résider les séances y a souvent pensé depuis^ et quand
il a annoncé au Comité d'organisation du })i'Ochain congrès botanique
à Paris, le désir de traiter, dans cette occasion, d'une
manièi-e spéciale, certaines questions touchant la nomenclature,
le Comité l'a engagé à rédiger un ensemble, une sorte de co^e
des lois de la nomenclature botanique, atìn qu'on pût mieux discutei'
les points qui attireraient plus particulièrement l'attention
au moment de la l'éunion.
J'ai eásayé de répondre à ce voeu. Une longue pratique de la
botanique descriptive, des rapports continuels avec les savants
qui m'aident dans le travail du Fìvcìromits^ enfin, le souvenir
précieux des directions que j'ai reçues dans ma jeunesse, rendaient
la tâche plus facile peut-être pour moi que pour beaucoup
d'autres. Les idées surla nomeiiclature sont tellement présentes
à mon esprit que j'ai pu suivre dans mon travail une marche
très-dire.cte. J'ai rédigé d'abord, sans imiter ni copier aucun
auteur, un exposé des lois et des usages tels qu'on les suit, ou
qu'on devrait, selon moi, les suivre en botanique. La série de
mes articles a été coordonnée en chapitres et sections, de manière
à faire ressortir les principes dirigeants et à rapprocher
les objets connexes. Après cela j'ai lu attentivement les Fundamenta
et la Fhilosopliia hotanica de Linné, la critique du premier
de ces ouvrages par Heister^ contemporain de Linné, le
chapitre de la nomenclature dans la Théorie élémentaire de De
- Keport of the proceedings of the bot. congress, 1866, p. 188.
- Systema phintarum, etc., cui annectuntur regulee de nominibus plantarum
a cel. Linnoeilonge diverse. 1 vol. in-8, 48 pages, 1748.
V»
Candolle, les chapitres de Lindley, dans 'áow Introduction to botany^
sur la nomenclature et la synonymie, le recueil motive des
lois de la nomenclature zoologique, présenté à l'Association britannique,
en 1842, par des naturalistes très-distingués, presque
tous zoologistes, MM. Strickland, Owen, Darwin, Phillips, Waterhouse,
Westwood, etc. \ ainsi que la préface remarquable du
Nomenclátor 0oologicits^^ àe M. Agassiz, sur la nomenclature
des genres, enfin le chapitre de Denominatione animalium dans
la VhüosopUia zoologica de M. Van der Hoeven^ me réservant de
consulter d'autres auteurs sur des points spéciaux plus ou moins
controversés. J'ai tiré de ces lectures quelques articles de plus
à intercaler, mais, à ma grande satisfaction, il m'aparu que j'avais
obtenu certains avantages relativement aux travaux analogues
de mes devanciers. Linné et Heister parlent presque uniqjiement
des noms de genres, car tout ce qu'ils disent des anciennes
phrases spécifiques n ' a plus d'application aujourd'hui^
Le comité anglais avait en vue surtout la zoologie. M. Agassiz a
pensé également à la zoologie et n'avait pas à parler des espèces.
' Eeportofa Committee^ etc., dans Beport of the British Association for
1842, p. 105.
- Un vol. in-4^. Soloduri, 1842-46.
Un vol. in-S"^. Lugduni-batav., 1864.
^ Les Fundamenta sont de 1736; la Fhüosophia est de 1751. La première
édition du Species est de 1753, mais Linné avait employé les'noms
d'espèces réduits systématiquement à un seul mot, déjà en juin 1745, dans
sa dissertation sur les Amphihia gyllenhorgiana (Amoen. acad.,!, p- 107),
et pour la botanique, en décembre 1745, dans sa dissertation sur les Fassiflora
(Am^en. acad., l, p. 211). Ce qui nous paraît aujourd'hui la plus
heureuse et la plus importante des idées .de Linné, lui a semblé, pendant
longtemps, une chose accessoire ; car dans les éditions de la Philosophia
qu'il a publiées toutes après 1745, il s'étend longuement sur les phrases
(nomina specifica) et mentionne seulement ce que nous appelons aujourd'hui
des noms spécifiques (ses nomina trivialia). De ces derniers, il ne dit que
deux mots (§ 257), même dans l'édition de 1765. Parmi les 186 dissertations
de Linné, il n'y en a pas une seule sur les noms appelés aujourd'hui
spécifiques. Dans sa dissertation de juin 1753, Incrementa botanices {km^n.
acad., III, p. 377), où il s'intitule Réformateur de la science, et où ses ouvrages,
même le Species, qui venait de paraître, sont appréciés, il ne fait
pas remarquer l'emploi de la nomenclature binominale. Il en parle, enfin,
dans la dissertation Beformatio botanices (Am^n. acad. VI, p- 315), en
décembre 1762, mais ce n'est pas pour donner des règles sur ces noms,
c'est pour en rappeler les très-grands avantages.