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Linné, mais dont ils niodiîiaient sensiblement les caractères ou
la composition. Ainsi 11. Brown (Prodr. tl. Novoe Holl.,i). 494)
donne un genre Myosotis, sans nom d'auteur (ce qui signifie
dans l'ouvrage que le genre est de lui, voir p. 495 Exarrhena,
et ailleurs), puis il ajoute, comme synonyme, Myosotklis species,
L. Il fait de même un genre Gynoglossim (p. 495), qui a pour
synonyme Cynoglossi sp., L. Il attribue Convolvulus à Jacquiv
(p. 482), avec le synonyme Gonvolviili species, L., parce qu'il
entend le genre connue Jacquin l'avait modifié. De la même
manière De Candolle (Prodr., III, p. 121) attribue son genre
Jihexia à Brown, parce qu'il l'entend comme Brown, et il donne
l)our synonyme lihexice sp., L. Il dit aussi Crassida Haiv. (voir
Prodr., III, p. 383), et donne pour synonyme Grassidce sp., L.
Dimal, dans le Prodromus, met Solanum Sendtn. Je pourrais
multiplier ces exemples.
. Le procédé, il faut en convenir, est d'une exactitude rigoureuse.
Le genre Myosotis de Brown n'est pas précisément celui
de Linné. Peut-être Linné n'aurait pas voulu l'entendre à la manière
de Brown, par conséquent il n'est ni exact ni bien convenable
de le lui attribuer. D'un autre côté, ce système a le trèsgrand
inconvénient de reconnaître une foule de genres sous le
môme nom, lorsqu'ils diffèrent à peine. Ces genres viennent
encombrer la synonymie et plus particulièrement les tables. Au
bout de cinquante ans ou d'un siècle, on ne pourrait plus se
reconnaître au milieu des noms, car il y aurtiit dans les Borraginées,
par exemple, autant de genres Myosotis ou Cynoglossum
que d'auteurs ayant défini ces genres un peu diversement. De
même pour les espèces. Chaque auteur qui aurait défini une
espèce autrement, de manière à exclure ou inclure une forme de
plus ou de moins, serait censé avoir détruit l'ancienne espèce
et en avoir créé une autre sous le même nom. Au bout de quelques
années, l'indication des auteurs ne signifierait, pour ainsi
dire, plus rien, et les ouvrages tels que ceux de Steudel seraient
tellement remplis de noms semblables, qu'on ne s'y reconnaîtrait
plus. Il convient donc de ne pas prétendre à une exactitude
aussi absolue.'Mieux vaut profiter d'un moyen simple, souvent
employé, qui existe, pour obtenir la plus grande partie de la précision
à laquelle on vise. Ce moyen est d'ajouter au nom de
l'auteur qui a fait le genre ou l'espèce quelque chose indiquant
une restriction, une addition ou une modification apportée au
sens primitif. Les mots pro parte, reformatis characterihus, ex-
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dusis speciebus, exclusa varictate, etc., peuvent etre mis sous
forme abrégée, et suffisent très-bien pour avertir du changement.
Ils vous sauvent d'affirmer qu'un groupe est de tel auteur
quand ce n'est pas rigoureusement exact. Apres tout, le
nom est ce qui importe le plus, à cause de la valulite de ce nom
qu'il faut justifier par la date. On changera tout ce qu on voudra,
par exemple, dans le genre Xerotes, Br. ; mais il y a une
chose certaine et immuable, c'est que Brown a iait, en 1810, un
genre sous ce nom. A ce point de vue, qui est le principal, Brown
devi-a toujours être cité pour Xerotes.
50. La pubhcation d'un nom est le fait essentiel car c est
celui qui empêche de changer le nom, à moins de motifs graves.
Celui qui pubhe a fait l'acte principal. Le voyageur qm a recueilli
la plante, qui lui a peut-être donné un nom provisom^
dans son herbier, mérite sans doute la reconnaissance des botanistes.
Il a parfois plus de titres à cette reconnaissance que
l'éditeur du nom ; aussi est-il très-convenable de le citer a 1 occasion
de la patrie ou de l'herbier, mais ce n'est pas lui qui a
rendu le nom public à une certaine date. Si on l'avait consulte
alors, il aurait peut-être publié sous un autre nom. _
Du reste, la conséquence de l'article n'est pas aussi grande
qu'il semble, attendu que beaucoup de voyageurs ou oellecteurs
puUient leurs noms, en distribuant leurs plantes (art 42).
Spruce, Kotschy, Wallich et une foule d'autres ont pubhe leurs
noms, au moyen d'étiquettes ou de catalogues, et doivent donc
être cités. D'autres n'ont pas mis des noms, ou n ont pas distribué
leurs plantes ; alors on ne peut citer que les auteurs qui
ont publié. Il est exact, par exemple, de citer Spruce pour une
espèce nommée et publiée par lui, décrite ensuite par Bentham,
et de citer Bentham pour une plante de Hartweg distribuée par
lui sans nom, sous un numéro, mais nommée plus tard par
Bentham. Agir autrement serait inexact, et pour d anciens
voyageurs ce serait peu équitable. Commerson, par exemple,
a laissé des noms de plantes dans les herbiers, sans les publier.
Ceux qui les pubhent maintenant, ne peuvent pas, en conscience,
les attribuer à Commerson, puisque la botanique ayant
changé beaucoup depuis l'époque de ce zélé collecteur, il n aurait
pas nommé ses plantes à présent comme il les nommait
autrefois, et que peut-être, lui-même, après avoir mis un nom
sur une étiquette en avait reconnu la fausseté.
51. C'est une erreur assez commune, mais regrettable, de citei