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naturel, titans laq u e lle , s’ils ne parïoient pas tous di-
rettement avec fo r c e , du-moins fe feroient fous-en-
tendre indirectement. C ’eft - là peut - être ce qu’on
pourroit confidérer comme la caufe première de
cette forte d’inquiétude que l’on éprouve en fo i,
quand on emploie non-feulement cet ac co rd , mais
encore tous les autres accords diffonàns, qui font
plus ou moins fufceptibles que celui-c i, de produire
pa r la même caufe , plus ou moins de ces fons grave
s ; tels font ceu x dont nous entreprenons de faire
ic i l’analyfe. O r réunifions donc plufieurs intervalles
enfemble pour completter un accord diflonant, ainfi
que nous venons de le faire entre vo ir , il naîtra delà
néceffairement plufieurs fons graves & fondamentaux
de l’harmonie même qui les engendrera ; vo ici
comment nous effayons de le démontrer, fans nous
écarter de l’uniformité des lois du tempérament en
ufage ( 2 4 ) . Voye[ l’exemple C .
Vaccord p a r fa it, de quelque maniéré que ce foit
que l’on combine les intervalles qui le compofent,
comme il a déjà été d it, produit toujours 1 au grave
& fon concomitant 1 ( 2 5 ) à l’o û av e .
L accord defeptieme d e dominante tonique produit
d’un côté \
J o l
1 g rav e , fes concomitans ^ & f i bémol ;
fuivant l’altération qui peut concourir à ce dernier
& relativement à ce qui en a été dit ci - deffus. *
Celui de ftpùeme de dominante fimple, produit ut
& fes concomitans fa& c la par la même raifon.
L ’accord d z feptieme & fauffe quinte produit f o l ,
& fes concomitans f a & f i bémol.
Celui de feptieme diminuée produit mi, & fes concomitans
f o l à f i bémol.
L ’accord de feptieme fuperfluc produit f o l , & fes
concomitans ut & f i bémol. E t le même av e c la Jix te
mineure, produit f o l , & fes concomitansfi&Crc bémols.
Celui de neuvième produit u t , fes concomitans f o l '
L ’accord J e gaines fUperflue p roduit m i , fes concomitans
ut & fo l.
L ’accord d'onzième dite quarte, produit u t, fes con-
mitans f o l & J i bémo l, lorsqu’il eft complet, c ’eft-à-
dire quand les fons défignés par les notes tranchées
de l’exemple C , font confervés.
Enfin celui de Jix te fuperjlue produitJ i b émo l, &
fes concomitans-mi & ut.
Ces intervalles étant donnés par différens rapports
néceflairement altérés dans la pratique, il en
(24) ’Le tempérament exige une altération par défaut entre
toutes les quintes, félon le fyftème de M. Rameau. Voyez
T E M P E R A M E N T , P A R T IT IO N .
(25) Il faut entendre ici un certain rapport plus ou moins
direct, une conformité plus ou moins rapprochée dans l’harmonie
, où ces fons intermédiaires concourent entre eux ; c’eft
à-peu-près l’idée qu’il faut attacher à CS terme ; UdsoiitS dfi$
fictaves d’ailleurs la fortifie
U E.
réfulteroit donc dans tous les accords diflbnans, une
multitude de diflonances compliquées : joint à cela
en c o re , que les bourdons g ra v e s , concomitans, fe
réunifiant à ces mêmes intervalles, devroiént produire
une cacophonie infupportable ; mais que la
nature heureufement nous femble cacher avec précaution,
en ne laiffant que bourdonner c e u x -c i, ÔC
écartant le defagreable effet en partie des autres
bourdons refultans de,ces diverfes conjonflions, ou
foit par leur furdite, ou fôit par leur extin&ion ( 2 6 ) .
C eft pourquoi nous avons eu foin dans cet exemple
, de diftinguer les fons radicaux & fondamentaux
pa r des notes rondes, les fons concomitans par des
notes g rifes, & les intermédiaires ou participans indirects,
fous-entendus ou détruits, par des noires.
On peut vo ir aufli, relativement à tout ce qui
vient d’être dit fur la multitude des harmoniques
g ra v e s , laƒ £ . 6. PI. X I . la fig . 7 . PI. X I I . & leurs
explications.
Nous ajoutons ic i en D un effai de baffe fondamentale
produite par les deffus, conformément au
principe inverfe de celui de la réfonnance, énoncé
précédemment. On remarquera que cette baffe eft
compofée des quatre mêmes notes qui conftituent
la baffe fondamentale ordinaire ; mais qu’elle différé
de cette meme bafl’e ; i ° . en ce que chacune de fes
notes eft particulièrement reprefentatrice du fon
de la totalité du corps fo n o re ; 2 0. qu’elle ne peut*
admettre par cette ra ifo n, fur aucune de ces mêmes
notes, les réglés établies par rapport à toute autre
b a flê , c’eft-à-dire les accords de fous-dominan te ,
de dominante fimple "& leurs ren v e r fé s ; enfin 3 0.
que la fuccefîion qu’elle leur fait parcourir n’eft établie
que fur la fituation accidentelle de leurs générateurs
, c’eft-à-dire des notes des deffus, & que delà
il ne peut refulter d’autre liaifon harmonique dans
fon accompagnement que celle d’une fucceflion
d’accords de tonique ou d’accords parfaits.
On obfervera encore dans cette ba ffe , véritablement
harmonique & fondamentale, que les guidons
n y font placés en plufieurs endroits, que pour indiquer
une fubftitution d'autres nu tes que celles qui
y font em p lo y é e s , au cas que l ’on voulût changer
le mod e , c’eft-à-dire d’exécuter ce Duo dans le '
ton d iu t, mode mineur ; alors cette fubftitution n e
changeant rien, quant au fo n d , le principe étanc
toujours le même, exige cependant que toutes le s
parties foient fuppofées avoir à la c lé, le f i , le mi Scie
la bémols.
(26) Il eft à remarquer que dans l’harmonie concomitant®
des fons graves de cet exemple, la plupart de ces mêmes fons fe
trouvent détruits, ablorbés plus ou moins, fuivant qu’ils tiennent
plus ou moins à l’harmonie commune aux fons générés &
générateurs ; c’eft-à-dire par la même loi, fans doute, que la nature
impofe aux harmoniques indifcernables du corps fonore,
qu on ne peut apprécier; que ces mêmes bourdons graves & concomitans
, abforbés par ceux qui ont un rapport plus direét \
l’accord fe font plus ou moins çntejidr«;