IMP R I M E R I E EN C A R A C T E R E S ,
C o n t e n a n t d / x ±n e u f P l a n c h e s *
P L A N C H E 1ère.
T A Vignette repréfènte l'intérieur d’une chambre,
•■ -'dans laquelle font les caflTes, &plufieurs composteurs
occupes a compofèr. Cette chambre communique
à iine fécondé piece dans laquelle font les preflès; elle
fera reprefentée dans une des plahches fuivantes. On
voit dans le fond du tableau la porte qui communique
à cet attdier, & différentes tablettes fur lefquelles font
placés les cadeaux des différents cara&eres dont une
Imprimerie doit etre aflbrtie. Au-deflous de ces tablettes
font des armoires qui contiennent des paquets de
le ttre , vignéttes, & les différentes garnitures & uften-
files dont l’Imprimerie doit être fournie. On voit auffi
près le plancher les différentes cordes fur lefquelles on
étend le pipier imprimé pour le faire lécher. .
Fig. i . Compofiteur qui place dans le compofteur qu’il
tient de la main gauche, une lettre qu’il a levée
de la main droite ; il parole fixer la vue fur la copie
qui eft tenue lin* le vilorion parle mordant qui
l’embrafTe.
i . Autre compofiteur qui tranfporte la ligne juftifiée
de fo» compofteur dans la galée, qui’ efl placée
fur les petites capitales de fa caflè.
■ 5. Autre ouvrier, qui après avoir impofé deux pages
in-folio dans le chaffis, les taque avec le taquoir
qu’il tient de la main gauche, pour abaiflèr toutes
les lettres également, il frappe fur le taquoir, qui eft
un quarré de b o is , avec l’extrémité du manche du
marteau qu’il tient de la main droite. Le marbre
ou pierre très-unie fur laquelle il impofé, efl: porté
par une efpece de table (pie' du marbre) dans laquelle
font pratiqués differens tiroirs qui contiennent
les chofes qui font à fon ufage. Près d’un des
angles de cette efpece d’armoire on voit un chaffis
in fo lio , & de l’autre côté un chaffis fans traverfè
( barre ), que l’on nommz Rainette, dans lequel on
impofé les affiches & autres ouvrages qui ne font
point divifés en pages.
Bas de la Planché.
'4. Contenant fépt objets, a quadratin férvant à remplir
le blanc des lignes, vu du côté- du cran, que
l ’on tourne en-deffous',-de même qu’à toutes les
autres pièces, en le plaçant dans le compofteur;
là longueur dans iefèns du cran efl égale à l’épaif-
ièur, enforte que la bafe efl un quarré parfait, b la
lettre S du mot Salut, qui fait partie de la troi-
fieme ligne de l’exemple fig. 6. au bas de la Planche.
On voit que la lettre qui a 10 lignes ôc demie
de hauteur, eft plus éle vée que toutes les autres
pièces d’environ 1 lignes ôc demie: les quadrats,
quadratins & efpaces n’ayant qu’environ S lignes de
hauteur-, le cran qui eft près le pié de la lettre fè
place en - deflous dans le compofteur, comme on
voit dans.la figure fuivante. c quadrats fervant auffi
à remplir le blanc des lignes ; fa longueur dans le
fens du cran eft double de celle du quadratin, ou
double de fon épaiflèur, le cran n’occupe que la
moitié de la longueur de cette piece. Il y a des quadrats
dont la longueur porte 3 , 4 , f , & ’<? fois
l ’cpai fleur du corps, d demi-quadratin dont la longueur
dans le fens du cran eft la moitié de celle
du quadratin a , c’eft-à-dire, égale à la moitié de
1 épaiflèur du caraétere. e efpace.dont l’épaifleur
n eft que la moitié de celle du demi-quadratin. ƒ
cfpace moyenne, g efpace fine, fervant les unes Ôc
les autres à féparer les mots ôc à juftifier les lignes 3
pour la facilité de la juftification, on a encore des
efpaces moyennes entre celles repréfentées dans la
* .figure, ôc de plus minces, que celle repréfentée
par la lettre, g , enforte que chaque corps a cinq oü
fix fortes d’efpaces. f • Compofteur dans lequel on voit une partie de Ja
troifieme ligne de l’exemple qui eft au- deflous.
a quadratin. b la lettre S qui commence Je mot de :
Salut, e efpace qui fépare le mot Salut du mot auxt
après lequel eft une autre efpace pour féparer le
motJ\RMES. ƒ la lettre A le cran tourné en - def-
fous ; cette lettre doit être approchée de l’efpace e ,
& ê t r e fiiivie des lettres rmes, qui complettenc
le mot A rmes, d’ un point-, Ôc du nombre de
demi-quadratins Ôc efpaces fines, moyennes, ou
groflès, ncceflaires pour remplir entièrement le
compofteur; en cet état la ligne eft juftifiée comme
on le voit dans la troifieme ligne 3', 3 de la figure
fuivante.
6. Repréfentatibn d’une partie de forme de caraétere
de g ros canon romain & italique en perfpe&ive,
où on voit diftinéfcement la partie en relief de chà-'
que lettre, partie qui reçoit l ’encre ôc la rend fur .
le papier : On a placé ici cct exemple pour qu’il
fe rencontrât vis-à-vis de l’épreuve des cara&eres
qui ont fervi de modèle à cedeflèin, 8c à imprimer
l’épreuve qui eft au verfo du dernier feuillet de
cette explication, pour que le leéteur put voir eti
même tems & la forme & l’épreuve qui fcmble
naître de ce deflèin en ouvrant le livre. La première
ligne contient ces mots Gloire à DIEU.
Le G qui commence le premier mot eft Une lettre
d’un des corps des capitales deftinés aux affiches,
&c. nommé petites de fonte les fui vantes font des
petites capitales du corps de gros canon romain ; à
'eft/ du bas de caflè romain, Ôc eft féparé du mot
précédent par une efpace groflè & Une fine, Ôc du
mot fuivant D IEU , qui eft de grandes capitales,
par une groflè efpace ;. un demi-quadratin complè
te la ligne Ôc lui fert de'juftification. Comme 1 épaiflèur clu G eft plus grande que celle du corps
dont on s’eft fervi pour compofèr cet exemple,
oh a ajouté au-déflus de la ligne une ligne de quadrats
du corps de faint-auguftin, ce qui avec l’épaif
fèur du corps de l'exemple, forme (’épaiflèur de
la lettre de petites de fonte. La fécondé ligne contient
ces mots Honneur du roi, en lettres italiques 3
k . ligne commence par un quadratin ôc une fine
efpace,-qtfi n a été ajoutée que pour que l’oeil de la
lettre G répondît verticalement au - deflîis de l’oeil
delà lettre H ; cette lettre H portant avant l’oeil un
blanc qui l’auroit fait paroître enfoncée dans la
ligne , fi l’on n’eût employé cette efpace. Suit la
lettre H qui eftcrénée. On entend par lettre creneé
une lettre dont une partie eft en faillie fur la lettre
Suivante ; tel eft le haut du fécond jambage de
la lettre H, qui fèmble anticiper fur le corps de la
lettre 0, ce que l’on faitâmfî pour que les lettres s’ap*
prochent davantage ôc pour éviter un blanc entre
deux lettres d’un même m o t, ce qui le couperoic ôc fèmbleroit en faire deux mots féparés, comme
on le peut voir dans les deux exemples fuivans,
Honneur, Honneur. Dans le premier la lettre H eft
crenée, & dans le fécond elle ne l’eft pas;ainfî on
apperçoit dans ce dernier exemple que la lettre H
eft trop éloignée du refte du mot dont elle eft le
commencement. Pour fondre les lettres crenées
on fe fèrt du même moule ôc de la même matrice
que pour les fondre non crenées ; il fuffit pour
cela d’écarter le regiftre E fig . 3.PI. II. de la Fonderie
des caratfteres, ou le regîftrë de l’autre moitié
du moule,fig . 1 . même P lanche, enforte que les
blancs C du moule recouvrent l’empreinte de la
matrice M autant que l’on veut que la lettre crenée
porte fà faillie au-dehors de fon corps prifma-
A