r 4 MENUIS IER E
Fig. z. T rompe rampante en niche. I
Ayant décrit quelques trompes en niches Fur plufieurs
plans différais, je me fuis contenté d’en marquer une
rampante, dont la pratique pût fervir pour toutes fortes
de plans & élévations , foit droite ou en tour ronde.
J e conviens que ce trait ne peut pas être d’un grand
ufoge pour les Menuifiers, d’où i’on peut juger qu'il y a fort peu de trompe rampante qui en foit revêtue ;
mais il peut arriver auffi qu’il fe peut trouver des ouvrages
à-peu près femblables, où l’on pourroit avoir recours
audit trait. Quant aux Charpentiers, il peut leur
être d’un plus grand ufage, il ne feroit pas difficile de
croire que l?on pourroit pratiquer les trompes en charpente
& après les revêtir de maçonnerie ; ce qui me
donne lieu de paffer à la pratique.
Sera fait le plan A B , auquel on ajoutera fon épaifo
four B C A D ; enfuite on tirera les deux arcs du devant
de la tour ronde A B zo-z i , qui fora le développement
de l’horizontale F G aux fufdits points F G. L’élévaÿon
de la rampe fera de la hauteur que l'on fouhaitera ,
comme il eft marqué de F à H , & on tirera de fuite
l’arc rampant H I G , & on ajoutera fon épaiflèur qui
fora prife de B C ou de A D ; le ceintre rampant intérieur
fo divifora en autant de parties que l’on voudra,
comme il eft marqué en cette figure en quatre parties
égales, dont on tirera des parallèles à la perpendiculaire
P N des points H M I L G , & les fufdites divifions feront
renvoyées en rayon au point marqué N ; & où les
perpendiculaires M I L touchent à l’horizontale E ,e lle s
foront renvoyées en rayon au point P , & pour avoir
les lignes gauches de la ligne courbe A B ; & à celle
rampante H G on tirera des lignes courbes en creux
provenant des lignes H M 1 L G. En fuivant cet ordre
fur la ligne rampante G H au point N , on abaiffera la
perpendiculaire ponétuée N Q formant deux angles
droits , on prendra de E au point P qu’on portera de
N à O , & on fora deux arcs concentriques R S de telle
ouverture de compas qu’on voudra , pourvu que les
fufdites lignes deviennent gracieufos; & fi la place eft
faite, on élevera un calibre à plomb à la perpendiculaire
N P, qui fera pour foutes les autres lignes courbes en
c reux, ôc on tirera les deux arcs H O G O ; & de la ligne
L au point N on abaiffera une perpendiculaire ponctuée
N T , & on prendra la longueur de P à 23 qu’on
portera de N à T , & de T L on fera deux arcs concentriques
au point V, Ôc du fuftlic point V on tirera l’arc
T L , & on luivra le même ordre pour toutes les lignes
tendantes au point N , & on fo fouviendra que c’eft
toujours le même centre aux points V X Y R S pour
les courbes H O G O M I L , enfuite on tirera des angles
j-z y -26-27-28 -, ôc pour les gauches de la pièce du bas,
on prendra de T à 4 qu’on portera de 8 à 7 & de K à z
qu’on portera de 9 à 3 & de Z 6 qu’on portera de 10 à
1 1 & de O 12 qu’on portera de A à B & de B à 14 ; &
des points 14 -7 - J - 1 1 13. on tirera la ligne courbe ponctuée;
& quant à la pratique de l’exécution, on aura
recours aux précédentes & à la tour ronde, PI. XV I.
P L A N C H E X X I I .
Fig. 1. Voûte d’arête fur plan barlong.
La grande pratique des voûtes doit être commune
aux Maçons Ôc aux Tailleurs de pierres. II peut auffi arriver
de femblables ouvrages aux Menuifiers, où il faut
qu’ ils érigent les plans & élévations pour parvenir à la
conftruétion du trait fins aucune faute. Les Charpentiers
y trouveront des facilités pour le développement
de leurs pièces qu’ils appellent communément courbe
ralongée ; ce qui m’a refolu d’en décrire ici quelques-
unes fur quelques plans différens, comme des voûtes
d’arêtes, arcs cle c loître, ôc culs de fours en pendantif.
Le trait de la voûte d’arête fora général pour tous les
plans quarrés ou barlongs, comme auffi pour toutes
fortes de plans réguliers Ôc irréguliers ; mais pour éviter
la grande multitude de traits & lettres alphabétiques
, j’ en marque ici quelques autres différentes pour
en connoître la preuve quant à l’exécution ; ôc lorfque
ces voûtes feront d’arête dans les angles, on fuivra l’ordre
explique ici.
N BATIMENS.
Pour ériger le plan, on prendra les mefiires des murs
aux retombées des voûte s, comme le repréfontent les
deux lignes hachées terminées à l’angle 13 , & l’on ajoutera
l’épaiffeur du profil à l’angle B qui montre le parement
de la menuiforie ; elles peuvent être revêtues liftes
fans architecture, ôc l’ordre en fera fuivi fuivant la pratique
de l’exécution des panneaux ci-après, où il ne fora
plus befoin de courbes ralongées, ôc lorfqu’elles feront
ornées d’architeéture, nous paflërons à la pratique.
Pour entrer en pratique, il fora fait le plan A B G D ,
ôc les deux diagonales des angles A B C D , fera élevé
l’axe B C E , foit plein ceintre ou furbaiflé, qu’on divifora
en autant de parties que l’on voudra, comme il eft
marqué au point H I E F G , d’où l’on clevera des perpendiculaires
touchant aux diagonales B D A C aux
points P Q R S G parallellesà EM , & ainfi des autres.
On obforvera que ces perpendiculaires repréfontent les
joints de chaque panneau, omme il fora marqué ci-
après dans la pratique de l’exécution.
Pour donc parvenir aux élévations des arcs barlongs
Ôc diagonales provenans de l’arête des angles des points
O P Q que vous renverrez aux horizontales parallèles à
BC, 6c qui fora perpendiculairement fur l’horizontale C
D, Ôc de même fur la diagonale B D ,& d e s points O S R
vous prendrez de E M que vous porterez,de Y Z de O I
fon égal ôc de I N , que vous porterez de V à X , & S z ,
fon égal de L H , que vous porterez de K à T & R fon
égal, Ôc ainfi des autres, ôc des points C T X Z vous aurez
l’arc barlong C Z D , comme des points 1 - z - 3 B ,
vous aurez l’arc diagonal ou courbe ralongée, Ôc vous
ajouterez fon épaifteur B4- i - y , ÔC par ce moyen le trait
fo trouve terminé : pour l’exécution, la maffe B montre
la grofteut ôc l’épaifteur de votre courbe ôc lorfqu’ellc
eft d’équerre, ce que montrent les quatre angles B 6 7-8 :
la diagonale ponétuée 1 B ,& la ligne 9,montrent la maffe
de bois qu’il faut pour la largeur de la courbe, Ôc là
longueur eft de 4- y - i - B , ôc defdits points, ce font leurs
coupes ; lorfque vous aurez levé un calibre pour le tracer
fur votre piece, ôc que votre bois fora ainfi préparé
, vous hacherez tout ce que vous aurez de trop
depuis la diagonale B I jufqu’ à la ligne courbe 1-2-3 B ,
ôc vous la mettrez de largeur à l’ordinaire, comme le
montrent les points 5 -4 , puis après vous prendrez avec
un compas de iz a B ou de 10 a B , que vous porterez
fur le creux de votre piece, ôc du point que vous aurez
vous tirerez une ligne le long de votre piece comme-le
montre le point B , & vous prendrez garde qu’il n’cft
point au milieu par rapport au barlong : Ôc cela fait,
vous prendrez avec un compas de 6 à »10, que vous
porterez fur le côté de votre piece qui fora fans manquer
fur le parement des côtés du barlong, & du fufdit
point que vous aurez marque, vous tirerez avec un
trufquin ceintré une ligne courbe parallèle à celle ponctuée
A 6 , & d e même de iz à 8 , que vous porterez fur
l’autre côté , ôc vous tirerez une ligne courbe du même
ordre de l’autre; ce qui étant fait vous hacherez en chanfrein
tout le bois depuis la ligne qui eft marquée dans
le creux de la fufdite courbe jufqu’aux lignes courbes
1 ci-deffus dites, comme le montrent les points A 6 ; &
r de fuite vous les mettrez d’équerre comme le montrent
les points de 6 à 7 ôc de 7 à 8 , au moyen de quoi votre
piece fo trouve terminée. J e ne parle point des autres
arcs pour la préparation de leurs courbes où le plan ôc
élévation le montrent clairement. Il eft dit dans cette
Planche, que’lorfque les voûtes ne foront revêtues que
liffes fans architecture, que l’on fuivra l’ordre décrit
dans l’exécution des panneaux, où l’ un ôc l’autre fo
trouveront d’une même pratique ôc ufage en les fuppo-
fant liffes. Nous difons que les longueurs & largeurs de
chaque panneau fur le plan font des points 1 4 - C Q K -
iy - 1 4 - P V M - iy -O Y , & augmenter leur épaiffeur,
ce qui fo voit par le profil de la maffe ou ligne courbe
ponCtuée 16 - 1 7 , qui fora le revêtiffement d’un quart de
la fufdite voûte, leurs élévations fo trouvent des points
de divifion E F G T X Z tendant au centre fuppofé 18.
On voit donc clairement que lés points C K Q ï 4
nous montrent la première affile, c’eft-à-dirc le premier
panneau fur fon plan ; à l’ufagc, on peut faire for-
vir des bois minces en deux parties, dont leurs joints
M E N U I S I E R
foront parallèles à la diagonale C A ou B D ; pour cela
faire, il faudra tirer les diagonales ponCtuées C G C T
B ? , tombant perpendiculairement aux points Q R ;
lorfque vous aurez coupé le pié de la courbe bien
quarté fuivant les pantes des diagonales C G C T dont
les filets foront en joints, comme le montrent les profils
des joints, vous tracerez la ligne courbe C G fur le
côté de votre panneau 14 -C - 16 , qui fora de bois debout,
ôc de fuite fur les joints Q C - 1 7 , puis vous tracerez
la ligne courbe ralongée des points B 3 , Ôc fera
tracé le même calibre fur le même joint du panneau Q
K , ôc fur le côté Q K fora tracée la ligne courbe C T ;
ce qui étant fait, des diagonales C T C G B 3 , vous aurez
les développemens des deux premiers panneaux 14 -
C Q K , & vous ôterez tout le bois depuis lefdites diagonales
ponCtuées jufqu’auxdites lignes courbes,
par conféquent terminées par le bas à l’angle, ôc par
le haut de leurs joints aux points G T 3 , tombant à-
plomb aux points Q 1 4 R . J e crois que cette démon-
ftration doit etre fuffifante pour les autres panneaux en
tirant leurs lignes diagonales & perpendiculaires G F E
T Z i - z - 3 . a
Fig. 2. Voûte d’arête biaifo & barlongue.
Le précepte de cette voûte n’eft pas. d’une grande
différence de la précédente ; fon plan biais fait que lés
lignes du plan ne fe trouvent point horizontales aux
perpendiculaires provenant du plein ceintre ; quant à
l’exécution, ce fora le même ordre pour les arcs d’arête
Ôc leur revêtiffement pour les panneaux.
Sera fait le plan de biais A B C D , & les diagonales
provenant des angles A B C D , & fora levé l’arc A D E ,
que vous diviforez en autant de parties qu’il vous plaira,
comme il fo voit par cette figure en fix parties égales,
dont vous abaifferez les perpendiculaires touchantes à
l ’horizontales A D , que vous renverrez parallèles à D
C touchant à la diagonale A C , & de même A D ; &
pour avoir le ceintre furbaiffé fur la ligne D C , vous
éleverez les perpendiculaires des points LM N O P , &
de même pour la courbe d’arête parallèle à la diagonale
A C : des points Q R S T P & des points V X S
vous éleverez des perpendiculaires idem fur D B , ôc ces
lignes donneront la courbe d’arêre parallèle à D B , Ôc
pour avoir les fufdits arcs, vous prendrez de K à E ,
que vous porterez de S à 7 N 4 S - 10 , c’eft l’égal : vous
prendrez de fuite de Z à G que vous porterez de X à 6 ,
M 3 - R 9 , c’eft l’égal; de même Y F que vous porterez
d e Q à 8 ,d e V y L 2 , c’eft l ’égal, Ôc ainfi des autres qui
ne font point repairées, & par ce moyen vous aurez
toutes les lignes courbes, & vous ajouterez toutes les
largeurs & groffeurs des bo is, comme le montrent les
maffes A B C D.
P L A N C H E X X I I I .
Fig. 1. Arc de cloître fur plan barlong.
Le pere Derant nous a fait connoître qu’il y a trois
différences entre ces voûtes d’arêtes Ôc les voûtes en
arc de cloître : la première eft pour leurs alfifos; la féconde
que leurs naiffances fo tirent des angles des murs ;
ôc la troifieme que ces voûtes d’arête ont leur arête
pleine, ôc que les voûtes en arc de cloître les ont creu-
fos : c’eft d’ou j’ai pris occafion d’en marquer quelques-
unes qui puiflent être revêtues en menuiforie, ou autre
chofo fomblable, ôc de même pour les Charpentiers.
Soit fait le plan barlong du quarré A B C D , que vous
couperez en diagonales A B C D , qui foront marquées
pour avoir votre ceintre fùrhauffé provenant de l’arc E F,
fera donc marqué le fufdit arc E F G , foit plein ceintre ou
furbaiflé, qui fora divifé en autant de joints que l’on
voudra , fuivant la matière que l’on aura à employer,
comme il eft marqué en cette figure en fix parties égale
s , pour la moitié en trois parties des points G IH ,
d’où vous abaifferez des perpendiculaires touchant à la
diagonale A D , que vous renverrez parallèle à l’horizontale
E F , pour avoir votre ceintre fùrhauffé, ôc vous
prendrez de L à G , que vous porterez de L à E , & de
fuite de I N , que vous porterez de P à O , de M H que
vous porterez de R à Q , ôc des points E O Q V , vous
tirerez votre courbe ôc vous ajouterez leur épaifteur C
EM B A T IM E N S . Ù
parallèle à E G E V . On remarquera deux .chofos: la
Pr^ * ere» Que h îa voûte eft quarrée, il ne fora pas né-
ceflairede faire cette opération pour le ceintre furhaufïe,
parce que les deux ceintres proviendront d’un même*
P °mt concentrique ; la féconde, que. la ligne courbe E V
eft parallèle à la perpendiculaire L P R , & forme le premier
vouffoir du milieu, Ôc que la ligne courbe E G devient
parallèle à l’horizontale FL, ôc Ce t ouve le premier
vouffoir du milieu de la largeur. On doit comprendre
que cela forme deux arcs qui fe croifont tombant
a plomb au point du centre L : quant à la préparation
des bois pour les premiers panneaux qui terminent
les quatre angles, la perpendiculaire de Q R aux-
dits points Q R eft le premier vouffoir du panneau de
A S qui eft la largeur, & de même à la perpendiculaire
de M H auxdits points M H , qui eft le vouffoir du premier
panneau, de A à T qui eft fli largeur, ayant ajouté
leur epaiffeur, comme vous le montrent les profils &
leurs hauteurs, comme il vient d’être expliqué, vous
les préparerez comme vous le montre la maffe T A S :
vous les joindrez au point A fuivant la diagonale ponctuée
A , que vous .marquerez fur les calibres de vos
vouffoirs, & vous hacherez le bois que vous aurez de
trop jufqu’aux lignes courbes & droites par le pié fuivant
la perpendiculaire T G & l’horizontale A B , Ôc de
même à tous les autres du point O P & de P V eft le
fécond vouffoir après l’angle A du panneau des joints S
/ Q , & de même de I N , & N X eft le fécond vouffoir
du panneau des joints T Y qui eft fa largeur. On voit
que les retombées de X à L de L à V ,fo n t les vouffoirs
de Q à R ôc de X Y. On peut bien ajouter des courbes
dans les angles parallèles aux diagonales A D C B, préparées
comme vous montre la maffe T A S formant le
même angle au point A , Ôc fuivant le meme ordre des
voûtes d’arêtes.
Voûte (Tarête & Arc de cloître fu r triangle inégal par les
côtés fu r toutes fortes de plans.
Comme il peut arriver aux Menuifiers ôc aux Charpentiers
des ouvrages en forme de voûtes ôc arc de
cloître fur des plans réguliers & irréguliers, formant
figure de polygone ôc triangles, tels qu’ils puiffènt être,
on fuivra 1 ordre marque pour cette voûte contenue
dans un triangle A B C , dont on divifora les côtés par
le milieu perpendiculairement, & où ils fo croifont ce
fora le centre de la retombée ou la plomb des vouffoirs :
vous tirerez des angles les diagonales A B au centre D ;
vous éleverez l’arc A B E foit plein ceintre ou furbaiffé
que vous diviforez en autant de parties qu’il vous plaira
, & de même qu’il eft marqué en cette figure en fix
parties égales des points F G E H I . Vous abaifferez les
perpendiculaires touchant aux lignes diagonales A B ,
que vous enverrez parallèles aux lignes A C -C B , comme
on le voit par les lignes ponCtuées : on remarquera
que fi on a des plans forinant des polygones ou autres
figures régulières, il faudra fuivre le même ordre, ils
formeront plufieurs figures, comme dans ce lui-c i qui
• vous montre trois triangles.
Pour avoir les vouffoirs 8c arcs furbaiffés, vous prendrez
de N à E que vous porterez d e D à M D X D y Y Z ,
qui font fos égales,& de fuite vous prendrez de 1 1 G que
vous porterez de K V de 96 P O z-8 qui font fos égales,
Ôc de même de L F , que vous porterez de S T - 10 - 7 -R
Q - 3 - 4 , qui font fos égales ; par ce moyen vous aurez
vos arcs ôc vouffoirs, & vous ajouterez vos épaiffèurs
comme le montrent les profils : quant à l’exécution lo r f
que ce fora pour des voûtes d’arête, on fuivra le même
ordre de la PI. X X U .fg . i.ô c pour des arcs de cloître on
fuivra l’ordre de la fig. précédente.
P L A N C H E X X I V .
Fig. 1. Voûtes fphériques ou Culs de four.
Ces fortes de voûtes peuvent avoir pour plan les
polygones Ôc toutes fortes de triangles inferits dans un
cercle qui auront le même diamètre pour leur élévation ,
ou furbaiffêes comme il eft écrit dans cette figure. A H
C D E vous montrent le cercle ôc le pantagone, où l’on