I M P R I M E R I E E N C A R A C T E R E S ,
tique ; le moule en cet état, la lettre fondue fera
-ce que l’on appelle crenée ,. 8c pourra porter fon
empreinte fur le papier plus près de celle de la
lettre fuivante, que fi elle étoit fondue plus épaiffe,
ce que l’auteur de ces explications avoit négligé
d’obfèrver en compofrnt l’art de la Fonderie des
caraéteres.
Le mot Honneur eft fépare du mot au par une große
■ efpace, & celui-ci l’eft de même du mot R O I , qui eft
de grandes capitales; la juftification de la ligne eft faite
par un quadrat ; la lettre I qui terminé cette ligne eft
auffi une lettre crenée.
La troifieme ligne contient lés mots Salut aux
Armes en caraétere romain, laligne commence comme
la précédente par un quadratin & une fine efpace; fuit
l’S qui eft capitale, & les lettres alut qui font du bas de
caffe romain, ce mot eft feparé du fuivant aux par une
groffe efpace. Une femblable fépare le mot fuivant
Armes , dont la première lettre eft de grandes capitales
8c les fuivantes rmes de petites ; enfin après le point
la juftification de la ligne eft faite par deux fines cfpaces
8c un demi-quadratin ; on voit diftineftement dans cette
figure la hauteur du caraéèere & les bifèaux qui font au
bas de la lettre ; le cran de toutes ces pièces eft tourné
du côté de la ligne fupérieure.
P L A N C H E I L
Suite de la Caffe,
Fig. i . Compofteur démonté, a b partie du compofteur
«a laquelle s’applique le pié de la lettre, e d partie
du compofteur fur laquelle on applique le côté
du cran de la lettre, bc tête du compofteur; la
partie inférieure eft percée de différens trous pour
pouvoir y placer la vis des couliffes, & varier 'par
ce moyen les juftifications. f g coulifle fupérieure.
hk couliffe inférieure.
z . Le compofteur monté de fes deux couliffes. ch
juftification du texte d’un ouvrage. A ƒ juftification
des additions (notes marginales) entre les deux
couliffes du compofteur. m la vis qui tient les couliffes
en état ; le compofteur eft de cuivre ou de fer.
3. Compofteur de bois : il y en a de différentes grandeurs.
On prend la juftification dans cette efpece
de compofteur, en ajoutant des quadrats dans le
blanc que laiffè la ligne, en tête du compofteur.
4. Ecrou de la vis du compofteur en perfpeétive.
j . Vis du compofteur en perfpééHve.
6. Ecrou du compofteur en profil.
7. Vis du compofteur en profil.
8. Viforion; la pointe inférieure entre dans des trous
pratiqués aux barres de la caffe, comme on v o it ,
feg. 1 . Planche précédente.
' 5>. Le vifo rion ou viforium fur lequel la copie ou ma-
nuferit eft fixé par deux mordans.
f o. Fourreau du viforion ; c’eft du papier qui l’entoure,
pour empêcher la partie poftérieure du mordant
de giiffer, & pour donner au viforion l ’épaiffeur
que l’on veut.
.11. Mordant en perfpeétive.
iz . Mordant en géométral.
13 . Galée in-folio. A fa couliffe qui eft en partie tirée
hors de la galée.
14 . Galée^in-quarto pofee obliquement, ainfi qu’elle
doit être placée fur les petites capitales de la caffe
de romain ; elle eft chargée de ces trois lignes de
compofîtion,
A LM A N A C H
R O Y A L
M . D C C . L X V l I ,
On voit que la première lettre de la première ligne
occupe l’angle inférieur b de la galée.
i f . Galée in-douze. Cette galée n’a point de couliffe.;
elle fert auffi aux in-8°. & au x formats plus petits.
Les galées font retenues fur le plan incliné de la
caffe par deux chevilles placées poftérieurement aux
angles a 8c b ; ces chevilles entrent dans les caffetins
& font arrêtées par les reglets de bois qui les forment,
enforte que la galée ne peut glifler du hauc
vers le bas de la caffe.
F L A N C H /E I I I .
Fig. 1. Caffeau de lettres romaines difpofédela manière
qui eft le plus en ufiage à Paris; la partie ou caffeau
fupérieur A B b a que l’on nomme haut de caffe ,
contient les grandes 8c les petites capitales 8c les
différens caraéteres dont l’ufage eft le moins, fréquent.
La partie inférieure appellée bas de caffe,
contient les lettres minulcules qui fe rencontrent
plus fréquemment dans la compofîtion des livres.
La cafte des lettres italiques a la même difpoiition
que celle de romain.
z. La caffe de romain 8c celle d’italique montées fur
le rang de caflès, en forme de pupitre. A B ED
les deux caffeaux de romain. B C F E les deux caffeaux
d’italique; les deux planches G H ,g g h h qui
font au-deffous reçoivent les pages à mefûre qu’elles
font compofées. Pour la façon de les lier,
voye[ l’art. Imprimerie.
' P L A N C H E I V . & V.
La grande caffe grecque compofeede fîx caffeaux rangés
en trois parties fur deux en hauteur 8c trois en longueur,
comme les quatre caffeaux de la figure précédente
qui eft compofee de deux parties, la partie romaine
& la partie italique.
Fig. 1. PI. IV. première partie de la caffe grecque, com-
poféede deux caflèaux.Le caffeau fupérieur contient
les lettres capitales, & les ligatures des lettres ra y ,
cappa & thêta. La partie inférieure contient les ligatures
ouliaifons des lettreseplîlon,delta, gamma
& alpha. 6
z. Caffeau fupérieur de la féconde partie ; ce caffeau
contient les liaifons ou ligatures des lettresfigma-
figmâ, figma-thêta, figma Ôc pi.
PJ. V. fuite de h fig , z. ou caffeau inférieur de la
fécondé partie ; ce caffeau contient les lettres fîm-
ples & quelques abréviations, les efpaces, accens,
efprits, &c. qui fe rencontrent dans les livres grecs;
cette partie eft proprement le bas de caffe vis-à-
* vis laquelle le compofteur fe tient ordinairement
•placé.
3. P l.V . Troifieme partie de la caffe grecque qui fe
place à côté des deux précédentes ; le caffeaii fupérieur
de cette partie contient les ligatures ou liaifons
du chi-thêta, du figma-chi, du pfi & du chi.
Le caffeau inférieur contient celle du tau, du figma-
tau, du figma-pi, & plufîeurs autres, ainfi que les
quadrats & autres pièces néceffàires pour jûftifier
les lignes. Prefque toutes les lettres de la caffe grecque
occupent chacune deux caffetins,un fupérieur &
un inférieur, qui dans Ja fig. ne font féparés que par
une ligne ponétuée dans le caffetin fupérieur deftiné
aux lettres crenée s (nous avons expliqué ci-devant
ce que c’eft que lettre crenée). Nous avons fait
graver la forme de la lettre grecque ou de la liaifon
d’après les caraéteres de Robert Etienne, 8c dans
le caffeau inférieur qui contient la même lettre
non-crenée, fa valeur en caraéteres vulgaiires: celles
des lettres crenées qui ne font pas placées au deffus
de la même lettre non-crenée, le font en ligne
horizontale, & le caraétere grec précédé toujours
le caffetin dans lequel Ja valeur eft écrite. Il
n’y en a qu’un feul dans le caffeau inférieur de la
fécondé partie, dans lequel nous n'avons pas pu
écrire la valeur, ce caffetin étant rempli par deux
ligatures qui font ouka 8c ouk au - deffus d'einai
dans le quatorizeme caffetin du fécond rang. *
I M P R I M E R I E E N
Exemples de l'emploi des lettres grecques crenées, & des
mêmes lettres non crenées,
a S 'Ù ç Ctyea>f/,é7 py\T 0 Ç èig e'lTO. Premier exemple.
it J'&J Ç O. yiùS/J.i TpYlTOÇ e içe.1 7 0. Second exemple.
Cette infeription qui étoit à la porte de l’Académie
à Athènes, où Platon donnoit fes leçons, fignifie : On
n eft point admis ici fa n s être Géomètre. On voit par le
premier exemple que les lettres de chaque mot font autant
rapprochées l’une de l’autre qu’il convient ; 8c par
le fécond, que chaque mot fémble être coupé en plu-
fieurs.
P L A N C H E V I .
Des importions.
Fig. 1. Chaffis in -fo lio , a b c d le chaffis. f e g la barre
percee dedeuxmortoifés f ô c g deftinées à recevoir
les pointures du timpan de la preffe, comme il féra
dit c i-aprè s; le parallelograme qui environne le
chaffis repréfente le marbre fur lequel fe fait l’im-
pofition ; il eft marqué de même à toutes les figures
fiiivantes.
z. Chaffis in-douze; il diffère du précédent en ce que
la barre e e eft en travers ôc qu’elle n’eft pas percée
par des mortoifes, les pointures du timpan ne devant
jamais la rencontrer ; il n’y a que deux manières
de retourner la feuille de papier pour la retiration
, l’une en la retournant verticalement félon
la ligne ou barre j e g , fig . 1. enforte qu’à la retiration
, la rive du papier qui étoit étendue le long
du côté b d d’une première forme, fé trouve après
être retourné le long du côté a c de la féconde
forme; la fécondé maniéré eft de le retourner horizontalement
félon la ligne ou barre ee> f g . 1 .
enforte qu’à la retiration la rive du papier étendu
le long du côté c d du chaffis, le foit le long du
cote a b de la forme de retiration.
'3. & 4. Impofition d’un in-folio d’une feuille ; ces
deux figures comprifés par une aceollade, repré-
fentent , la première, l’impofition d e là première
forme in -fo lio , contenant les pages 1 & 4. La
fécondé, repréfente la féconde forme ou retiration
qui contient les pages z & 3 ; fi on conçoit
que l’eftampe foit ployée verticalement dans le
milieu du blanc qui fépare les deux formes, f ig . 3.
f ig . 4. les points ab c d de la forme de retiration
s’appliqueront fur les points ab c d de la première
forme, 8c le chiffre z de la féconde page s’appliquera
fur le chiffre 1 de la première forme, ainfi
que le chiffre 3 de la retiration fur le chiffre 4 de
la première; fi de plus on imagine une feuille de
papier placée entre les deux formes, 8c qu’elle en
reçoive l’empreinte, on aura la feuille imprimée
de deux côtés en un feul coup , ce que cependant
on frit fucceffivementJ
On a obférvé dans toutes les figures fuivantes, de
placer les quatre lettres angulaires a b c d des chaffis à
la première forme 8c à fr retiration, ou la féconde forme
, de maniéré à faire connoître de quel féns il feudroit
retourner cette féconde forme, ou plutôt la feuille qui
en porte l’empreinte, pour que les pages convenables
foient imprimées au verfo de celles qui doivent les
précéder & leur férvir de reéto.
La garniture de chacune des formes in-folio eft com-
pofée de plufîeurs bois dont l’épaiffeur au-deffus du marbre
eft moindre d’environ deux lignes & demie que la
hauteur du caraétere ; les bois A A font les têtieres, parce
qu’elles fé placent en tête des pages ; les bois i i avec
la barre de fer f e g forment le fond du cahier, & par
cette raifon font nommés bois de fond , la partie de la
feuille qui leur répond étant en effet au fond du.livre,
lorfqu’il eft relié ou broché, k k les grands bifèaux qui
répondent aux marges extérieures./ / les petits bifèaux
qui répondent .aux marges inférieures : chacun des :
grands, bifèaux eft férré par trois coins mmm, 8c chacun
des petits par deux autres coins mm femblablcs
aux précédens.
C A R A C T E R E S . 5
Pour ployer cette impofition on doit tenir la feuille de
maniéré que la fignature A ou B , ou telle autre lettre,
pag. i . f i g . $ . foit pofée la face contre la table fur laquelle
on plie, & du côté de la main gauche le bas des
pages devant fo i, enfuite on prend le bout de la feuille
du côté de la main droite pour faire rencontrer le chiffre
de la page 3 fur le chiffre de la page z ; on plie ainfi la
feuille par le milieu en donnant un coup de plioir par-
deffus.
L ’in-folio en deux feuilles dans un cahier s’impofé de
la maniéré fuivante. La première forme de la première
feuille contient la fignature A dans la page 1 , & la page
8 au-lieu des pages i 8c 4 de la fig. 3. Sa retiration contient
la page 7 au lieu de la page 3 , & la page z au
même lieu où elle eft dans la fig . 4.
La fécondé feuille eft compofée des pages 3 &<Sdans
la première forme tfig. 3 . avec la fignature A z , dans la
page 3 qui répond à la page 1 ; dans la fécondé forme,
font les pages ç & 4 au lieu des pages 3 & z de la retiration
, comme on voit dans la table fuivante.
In-folio de deux feuilles dans un cahier.
Premiere feuille.
Premiere forme. Seconde forme ou reüraùoni
A
Seconde feuille.
A z
In-folio de trois feuilles dans un cahier.
Premiere feuille.
i iz i l z
Seconde feuille.
a z
Troifieme feuille.