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c orne t, fimple & très -naturel, qui leur fert de houle
tte dans le jo u r , eft harmonique; une preuve en
•eft en partie dans les f o l que l ’on vo it ic i d iè z é s,
parce que ce Ton, comme dans les cors , eft en
rapport av e c celui de la totalité comme ~ — , 6c
qu’ il approche plus de j j t q u e lle ~ r ; c ’e ftc e
qui a obligé d’ altérer ainfi cette note au moyen du
d ie z e , quoiqu’exaftement elle ne le foit point à ce
degré dans le corps fonore.
Cet air « eft très - célébré parmi les Suiffes ; il eft
» fi chéri d’e u x , félon M. Rouffeau, qu’il fut défen-
» d u , fous peine de m o rt, de le jo u e r dans leurs
» troup es, parce qu’ il faifoit fondre en la rm e s , dé-
» ferter ou mourir ceux qui l ’entendoient , tant
» il exciroit en eux l’ardent défir de re vo ir leur
» p a y s» . ( DiCL de Mufiq. au mot Musique ) .
P L A N C H E V I I I .
L a f i g . i . repréfente une table de tous les interv
a lle s fimp les, praticables dans la mufique. Dans la
première colonne font les intervalles exprimés en
notes. Dans la fécondé font les noms des intervalles.
D ans la troifieme font les degrés qu’ils contiennent.
Dans la quatrième font leur v a le u r , en tons
6c femi-tons ; 6c dans la cinquième font enfin leurs
rapports numériques.
« On obfervera que la plupart de ces rapports
» peuvent fe déterminer de plufieurs maniérés ; mais
» on a préféré ic i la plus fimple, & celle qui donne
» les moindres nombres.
« Il eft à remarquer en co re , que la véritable fe-
» ptieme fupe rflue, telle qu’elle eft marquée dans
» cette tab le , n’a pas lieu dans l’harmonie, ou n’y a
» lieu quefuc ceflivement, comme tranfition en'nar-
» monique, 6c jamais rigoureufement dans le mêrçie
» a c co rd , 6c qu’elle différé en cela de l’ intervalle,
» appellé par les harmoniftes feptieme fuperflue, la-
» quelle n’eft qu’une feptieme majeure av e c un ac-
» C O m p a g n e m p n f p a r t i c u l i e r » . (V o y e z A C C O R D ) .
L a fig . 2. repréfente les crochets. On nomme ainfi
le s traits qui traverfent le bout de la queue d’une
n o te , 6c qui indiquent une fubdivifion de la même
note en d’autres notes de moindre v a leur. Il y en a
de fimples & de doubles ; voye{ A 6* B la fubdi vifion
des notes qu’ils indiquent au - deffous 6c leurs effets.
L e s crochets en général ne fervent que de fimples
ab ré via tions, propres à foulager la vue dans l ’exécution
en chargeant moins la copie , 6c à prévenir
pa r ce moyen la confufion.
L a figure 3 . repréfente un exemple du double emp
lo i , dans lequel on vo it que la fous-dominante f a ,
dans la première mefure, confe rve fon premier caractère
, & que dans la troifieme mefure elle en
prend un autre , en ne paffant à la dominante tonique
f o l , que par l’interpofition de la dominante fimple r e ,
qui eft renverfée de fon harmonie, 6c dont elle
devient tierce mineure. C e qui conftitue le double
emploi n’ eft autre chofe que la maniéré d’employer
fous deux faces différentes l’accord de fous - dominante
, dit de grandefixte. ( Voye{ Accord, Double
emploi).
L a figure 4 . eft un exemple de la gamme toute
dans le même to n , à la faveur du double emploi, où
l ’on vo it que lafucceflion u t , r e ,m i , &c. eft exactement
dans le ton d'ut, dans la première partie ; que
la baffe fondamentale, partant de la tonique ut,
monte fur la dominante f o l ; red e fcen d à la tonique
pour tomber à la fo u s - dominante f a , de laquelle
elle remonte à la tonique, pour aller fe porter en-
fuite à la fous-dominante f a , à laquelle on peut fub-
Q U E.
ftituer la dominante fimple re ( c e qui conftitue Ie
double emploi'), 6c de là remonte à la dominante tonique
f o l , pour conclure fa marche fur la tonique ut.
C ’eft précifément là la route que doit tenir la baffe
fondamentale par rapport à l’ échelle diatonique, fui-
vant les lois prefcrites pa r M. Rameau dans les Principes
d e l’harmonie.*(Voyeç D o u b l e e m p l o i ,
Basse fondamentale).
Le fig . 5. repréfente une preuve du fuccès av e c
lequel la feptieme renve rfée de la fix t e ajoutée peut
être employée dans l’harmonie. (Voyef\à.tvri).
La fig . 6. repréfente deux effais de mufique d’une
conftruction finguliere. C e font deux canons à quatre
parties ( t ir é s de B on tem p s ), dont l’artifice eft
tel qu’on peut les exécuter fucceflivement d’une
part 6c d’ autre , en retournant le papier. L e fujet de
chant 6c les parties de chacun de ces canons font fi
artiftement combinés que Fharmonie ne s’en trouve
aucunement altérée,foit qu’on les exécute d’un côté,
ou foit qu’on les exécute de l’autre dans un ordre
rétrograde ; ce qui forme toujours exactement, au
moyen de ce renverfement, des doubles canons.
Quoique ces effais foient au fond très-ingénieux, ils
n’offrent au premier afpeCt que le réfultat d’un trav
a il é p in eu x , bien moins agréable que pénible ;
genre de production auquel on peut comparer celui
des Bouts - rimes, des Enigmes, des Acro fiches, 6c
des Logogriphes en poéfie, 6c qui n’a d’autre mérite
au fond que celui de la difficulté vaincue.
P L A N C H E I X .
Cette Planche repréfente une table générale de
tous les modes de la mufique ancienne, & le rapport
direCt qu’ils ont av e c les tons ou notes de la
mufique moderne. D ans l’origine les anciens ne re-
connoiffoient que trois modes ou tons principaux ;
le plus grave des trois s’ appelloit le dorien, qui répond
au re de la fécondé oCtave des baffes du clav
ie r ; le plus aigu étoit le lydien, qui répond au fa.
6c le phrygien, qui répond au m i , tenoit le milieu
entre les deux précédens. L e mode dorien & le lydien
comprenoient entre eux l’intervalle d ’une tierce
majeure ; en partageant cet intervalle pa r demi-
tons , on fit place à deux autres modes , Yionien 6c
Y éolien, dont le premier fut inféré entre le dorien 6c
le phrygien, le fécond entre le phrygien 6c le lydien.
Dans la fuite le fyftème de mufique ay ant fait de
nouveaux progrès du côté de l’aigu 6c du grav e ,
( voye^ ci-devant l’explication de la Planche V . ) on
établit de part & d’ autre de nouveaux modes, qui
tiroient leurs dénominations des cinq premiers en y
joignant la prépofition grecque hyper, fu r , pour les
modes d’ en-haut, & l a prépofition h yp o , fo u s , pour
les modes d’en - bas ; ce qui les faifoit monter au
nombre de quinze, ainfi qu’on vo it dans cette figure.
Or comme chaque fon pouvoit être confidéré particulièrement
comme le fon le plus g ra v e , le repré-
fentatif fondamental d’un nouveau fy ftèm e , de pareille
étendue à celle du fyftème primitif, il s’ en-
fuivoit de là une m ultiplicité de modes félon les genres
diatoniques, chromatiques , 6>C enharmoniques, qui
fe montoient à q ua ran te -c in q , dont la plupart ne
différoient point entre eux quand au fo n d , quoiqu’ils
le fiffent en général par la forme & par les ca-
ra&eres qui fervoient à les noter alors. ( Voye^ les
Tables à’Alypius. Meibomius). Arifioxène réduifit
enfuite ces quinze modes à t re iz e , en fupprimant les
deux plus a igu s, Yhyper-éolien ftc Yhyper-lydien, par
la raifon qu’ils n’ étoient qu’une répliqué à l’aigu de
Yhypo-ionien 6c dé Y hypo-phrygien. Mais depuis que
Ptolomée les eut fix és à fe p t , qui eft le nombre que
preferivent naturellement les fept notes de la gam-
M U S
m e , auxquels modes il a feulement ajouté Yhyper-
mixo-rlydien, ou l’h yp e r -p h ry g ien , oCtave du la à
l ’a igu, afin de la complerter ; de c e fyftème s’eft
formé celui des huit tons de l’Eglife ou du plain-
chant , dont chaque oCtave fe trouve divifée harmoniquement
ou arithmétiquement, ce qui produit
la combinaifon de quatre modes ou tons authentiques
6c autant de plagaux encore en ufage ; les quatre
modes authentiques font lé dorien, le phrygien, le
ly d ien , qu’on tranfpofe dans la p ratique d ’un demi-
ton plus b a s , parce que la quinte qui divife fon
oCtave harmoniquement eft fauffe ou diminuée, 6c
le mixo-lydien ou hyper - dorien ; ces modes ou tons
font indiqués dans le plain-chant par 1 . 3 . 5 . 7 . c ’eft-
à-dire par premie r, troifieme, cinquième 6c feptieme
ton. Les quatre modes plagaux font Yhypodoricn,
l’hypo-phrygitn, Y h yp o -lydien , tranfpofe aufli d’un
demï-ton plus bas dans la pratique, parce que la quarte
qui divife arithmétiquement fon oCtave , eft fuperflue
, 6c Yhypo-mixo-lydien ou dorien, indiqué de
même dans le plain -chant par 2 . 4. 6. 8. c’eft-à-
dire par fé con d , quatrième 6c huitième ton. C ’eft-
là en abrégé tout le myftere des modes de la mufique
, tant ancienne que moderne, que l’Eglife con-
le rv e encore. Pour un plus grand détail fur cette
ma tiè re , voye{ aux mots Mo d e , T o n , ou à chacun
de ces modes féparément.
P L A N C H E X .
Pour une plus grande in telligence de la première
fig . qui s ’explique d’elle-même , on peut vo ir l’explication
de la PI. V . ou aux mots Système, Note.
Nous ajouterons feulement i c i , à la remarque du
bas de cette même fig . une ré fle x io n , au fujet de la
duplicité des caraCteres ou notes femblables de la
méfie 6c de la nete-hyper-boleon, qui a fait naître quel-
ue apparence de doute. Le difeours préliminaire
e Meibomius nous autorife à penfer que les anciens
ne notoient guere la mufique vo c ale fans l’inftru-
m ènta le , c’e ft-à -d ire , l ’une fur l’au tre , caraCtere
contre caraCtere, comme on peut le v o ir dans l’endroit
c it é , & que par cette railon la note pour l’in-
ftrumentale, accentuée, fuflifoit pour déterminer le
degré de la note pour le vo cal dont elle étoit infé-
parable ; d’ailleurs toutes les tables d' A ly p iu s , dans
d e femblables c o rd e s , font trop conftamment les
mêmes , pour nous faire rejetter cette idée.
Remarque. Pour rendre plus exaCt le rapport des
notes de cette fig . aux caractères grecs qui défignent
le mode lyd ien , il ne s’ agit que d’une tranfpofition :
c ’eft qu’au lieu de les exprimer par ces mots la , f i ,
u t , &c. il faut au contraire les exprimer par ceux-
c i i f a % , f o l% , l a , f i , u t% , re, m i ,fa % , f o l , fo l
l a , f i , la , f i , ut ^ , re , mi , fa ; c’ eft probablement
une méprife , mais qu’il eft aifé de rectifier par cette
fubftitution ; cela fe trouvera alors conforme à l ’indication
de la table des modes. PI. IX .
L a fig . 2. eft l’hymne de S. Je a n , notée conformément
au chant original en ufage du tems des L a tins
, & lequel donna l’idée à G u y d ’A re^o des fix
dénominations des fons de la gamme, en vertu de la
fucceflion diatonique 6c naturelle qu’ils parcourent
exactement. (V o y e z K PI. V . b is }.
P L A N C H E X L
L a fig . 1 . s’explique- d’elle-même , on y v o it la
meilleure maniéré poflible de difpofer tous les in-
ftrumens qui compofent un orcheflre ; cette repré -
fentation fuffit pour faire jnger d’un coup d’oeil de la
diftribution néceffaire qu’ on devroit obferver toutes
les fois que le cas le requiert.
L a fig. 2 . repréfente une table de tous 1 qs fions hariQUE,
t i
moniques ou flû t e s , fenfibles & appréciables fur le
violonce lle. « L a p remière colonne indique les fions
» que rendroient les divifions de l’ inftfument tou-
» chées en plein, 6c la fécondé colonne montre les
» fon s flûtés correfpondans , quand la corde eft tou*
» chée harmoniquement ». ( V o y e z S o n s f l û t e s . )
Nous nous contenterons de faire obferver i c i , par
rapport à cette fig. que le produit harmonique eft
toujours en raifon du principe de l’un ité , ou de la
corde-à-vuide, c ’eft-à-dire, que fi la tierce mineure,
par e xemple, donne la dix-neuvieme ou la double
oCtave de la quinte , qu’ il faut entendre que c’eft
exactement la dix-neuvieme de cette corde-à-vuide,
ou la double octave de fa q uinte, 6c ainfi des autres
intervalles.
Nous c ro yons d evoir faire part ic i au LeCteur
d’une découverte relative à celle des fons harmoniques
ou flu té s , 6c dans laquelle nous avons reconnu
une analogie intime entre l’obftacle léger ou
l’attouchement du doigt qui les produit fur les cordes
, 6c la modification du vent que l ’on fournit dans
les inftrumens à vent ; tels font les c o r s , les trompettes
, 6c principalement les flûtes traverfieres ;
quant aux premiers de ces inftrumens, on fait que'
tous leurs fons font exactement harmoniques, 6C
qu’ils n’en peuvent rendre d’autres ; mais par rapport
aux flûtes traverfieres il n’en eft pas de même ,
car indépendamment des fons faCtices en très-grande
pa rtie , que l’on en tire par le m o yen des différentes
pofitions des doigts fur les trous (V o y e z Flûte.) ils
en rendent d’autres d’une nature différente à ceux-
c i, fans le fe co urs de la mutation des doigts. Ce tte
production de fions harmoniques fe fait fur la flûte par
une gradation modifiée du vent que l’on introduit
dans fon embouchure, & cela dans l’ordre des fuc -
ceflîons que repréfente la table , fig . 5. PI. X V L
bis.
Pour l’ intelligence de cette tablé, ôfl obfervera quê
fi l’on prend par exemple le re premier fon généra*-
teur , confidéré comme le fon de la totalité de l’in -
ftrument, il produira fucceflivement re fon oCtave,
la fa douzième ou double quhue , re fa quinzième ,
ou double oCtave, f a dieze fa dix-feptieme , ou
triple tierce majeure > la fa d ix-neuvieme, ou triplé
quinte , 6c ut fa vingt-unieme , ou triple feptiemé
mineure. I l en fera de même à l’égard des autres fons
générateurs , en obfervânt cependant que pour déterminer
plus précifément la jufteffe de quelques-
uns de ces fons harmoniques, 6c rendre par ce m oyen
leur fucceflion plus analogue à la premiè re, on a eu
l’attention de marquer par un petit ( a ) ceux p o u f
lefquels il faut que la cle de l’inftrument d écou vre
fon t ro u , 6c d’un petit ( .b ) ceux pour lefquels ail
contraire elle le doit couvrir.
Nous ferons remarquer ic i , que fous les fons harmoniques
déftgnés par un guidon, ne peuvent être
exprimés bien fenfiblement que fur une baffe d efiâ tej
fur un e fiute travérfiere o rdinaire, ils font pour la plupart
inappréciables 6c par cette raifon impraticables j
que d’ ailleurs pour détruire les faux harmoniques
% / ï fH o - f l p des fucceflions rf%ifa%>!a>6cia%, de mi 6c de fa , a _ 5
i l faudroit fupprimer la patte de la flûte oit faire
percer un trou fur la n o ix , vis -à vis la goupille, qui
fe boucheroit au moyen d’une c lé , 6c fe débouche-
roit quand ces fucceflions auroient lieu. Ces imperfections
ou ces diffonances ne font p a sc anfé e s , comme
on le pourroit penfer, par la nature des harmoniques
, ihais elles le font bien par l’imperfeCfion naturelle
de rinftrumenf q u i, non-feitlement dans c e s
c a s - c i, mais encore dans plufieurs autres, intercepte
l’aCiion dés parties de la colonne d’air qu’i l contient,
par des ouvertures de trous qui fubdivifent cette
même colonne irrégulièrement, & abforbent, é tei