verte de madriers. Z enclume fervant à parer,
comme il fera dit ci-aprcs.
Avant de décrire l’opération que la vignette
repréfente, il convient d’expliquer la maniéré dont
. on chauffe le paquet de verge fig . p. de cette Planche,
ou le paquet de bras fig. 30. de la Planche fui-
vante. Le paquet rangé comme il a été dit ôc cerclé
de plu Heurs anneaux de fe r, dans le vuide d e f
quels on chaffe à force plufieurs coins de meme
métal, eft placé en-travers de la forge Æ , Planche
première, & parallèlement au contre- coeur., où il
eft foutenu par la grue tournante bb3dd. La partie
du paquet que l’on veut chauffer, doit être élevée
au-deffus du vent de la tuyere d’environ quatre
pouces, ôc diftante du contre-coeur de la même
•quantité ; en cet état on verfe dans le foyer une
corbeille ou deux de charbon de bois, que l’on
range de maniéré que la partie que l’on veut chauffer
en foit entourée des quatre faces, dellous ou
du côté du vent où on a mis quelques charbons
allumés, du côté du contre-coeur, du côté çppofé,
ôc par-defTus. On recouvre le tout de charbon de
terre mouillé & de fraziers aux endroits convenables.
On donne enfuite l’eau à la roue des fouf-
flets, dont on modéré le vent au moyen de la
quenouille, fig. y. PI. III. Le charbon de bois s’allume
infenfiblement ôc enflamme celui de terre,
qui fe coagule & forme comme une efpece de
voûte autour de L’efpace qu’occupoient les charbons
de bois avant d’être confommés; on augmente
fucceffivement la force du vent., foit en retirant
la quenouille d’auprès de l’ouverture de la tuyere,
foit en levant la vanne du courfier ôc donnant plus
d’ eau à la ro u e , ju/qu a ce que la chaude foit au
degré convenable pour porter les paquets fous le
gros marteau. Alors un des ouvriers pouffe la quenouille
dans l’oeil de la tuyere pour fupprimer le
vent, & au moyen de la grue tournante, à laquelle
le paquet eft•fufpendu, les autres ouvriers
le tirent du feu, Ôc le conduifent fur l’enclume. A
chaque chaude que l’on donne, foit pour fouder
les barres du paquet les unes aux autres, foit pour
étirer ou achever les verges ou les bras, on met
une corbeille de charbon de bois dans le foyer ;
ce charbon empêche la furface du paquet d’être
brûlée, ou fon flogiftique revivifie les parties qui
auroient pu être calcinées.
Comme des paquets auffi confidérables que ceux-
c i font difficilement pénétrés par le feu jufqu’à
leur centre, on obferve de diminuer le vent après
que les barres extérieures font fuffifàmment chauffées
pour donner le tems au feu dont elles font
pénétrées, de fe porter & communiquer à celles
du centre, on tourne auffi plufieurs fois le paquet
fiir lui - même au moyen du gouvernail & des
tourne-à-gauche, obfervant de déranger le feu
• le moins qu’il eft poffible.
Les ouvriers qui travaillent dans cet attelier
■ étant expofés à la grande chaleur d’une mafiè de
fer auffi confidérable que le paquet de verge ou
de bras chauffé à la forge, & placé fur l’enclume
à la hauteur à-peu-prè s des genoux, ils ont
foin pour s’en garantir de fe garnir les jambes de
grèves oubotinesde devant, cempofées de plu-
fieur's doubles de vieux chapeaux, qui couvrent
depuis le deffus du genou jufqu’aux fiibots qui leur
fervent de chauffure.
Fig. 1. Le maître ancrier : il tient de la main gauche le
bâton m A de la bafeule de la. pelle qui ferme le
■ courfier de la-roue du marteau, pour donner plus
ou moins d’eau à la roue, & par ce moyen accélérer
ou diminuer la vîteffe ; il indique de la main
droite aux autres ouvriers les mouvemens qu’ils
doivent faire.
A fes piés font les deux compas d’épaiflèur ouverts
, l’un de la largeur & l’autre de l’épaiffeur
que doit avoir la partie de J’ancre qui eft fur l’enclume
; ces largeurs & épaifTeurs font prifes fur le
gabarit ou épure tracé fuivant la table des proportiens
j que l’on trouvera à la fin de ces explications.
2. Contre - maître ; il tient le gouvernail de la verge,
& guide le mouvement des deux ouvriers, fig. 3.
6-4. qui l’accompagnent ; c’eft par la faute du graveur
que le gouvernail qu’il tient dans les mains
femble pafler à côté du paquet au-lieu de fortir de
fon centre comme à la fig. p. du bas de la Planche.
3. 4. Ouvriers, qui chacun avec un tourne-a-gauchc
dont le crochet embraffe le quarré du gouvernail,
font tourner la verge fur elle-mcme au commandement
du maître ancrier.
y. & 6. Ouvriers qui avec de grands ringards font mouvoir
la verge en-avant ou en-arriere, félon fa longueur,
pour que les coups de marteau tombent
fucceffivement en différons endroits ; les ringards
dont ils fe fervent agiffent comme leviers du premier
genre, auxquels les fourchettes fervent d’hy-
pomoclion ou point d’appui. Us tranfportent la
verge dans le tems que le marteau eft relevé.
.7. Ouvrier qui avec un ringard repouffe la verge vers
le milieu de l’enclume, après que le s -o u v r ie r s ,^ .
3. & 4. l’en ont fait fortir en lui donnant quartier
vers les fourchettes; le ringard (font il fe fert agit
comme levier du fécond genre, auquel le ftoc
fert de point d’appui.
Bas de la Blanche.
Fig, 8. Gabarit, planche fur laquelle font tracéesj les
mefures de la verge de l’ancre, la longueur divi-
fée en piés, la largeur & J ’épaifletir. Celui de la
figure eft pour une ancre de <Jooo livres, dont la
fuite des chaudes eft repréfentée par les figures
fuivantes.
5). Paquet de verges lié par des anneaux de fe r, tel
qu’il eft quand on le met au feu. Qn commence
par fouder & forger le petit bout qui doit être la
culafle de la verge ; on continue en plufieurs chau-_
des jufqu’au milieu de la verge.
O V la verge. O le bout du côté de l’organeau.
V le gros bout du côté des bras. V G gouvernail»
1 , 2 , 3 anneaux ou liens de fer ferrés avec des
coins.
10. La même verge à moitié corroyée. On attache une
griffe gh au quarré O , on chauffe le gros bout Vi
pour couper le gouvernail V G , on continue de
chauffer pour fouder le g ros bout & le forger de
proportion.
On fupprime enfuite le lien 2 , & en plufieurs
chaudes confécutives oh foude & on corroyé les
parties qui ne l’ont pas encore été, en allant de V.
vers O ; à chaque chaude on foude un pié ou un
pie & demi de la longueur de la verge.
1 1 . La verge entièrement forgée.g h la griffe.h les crochets
de la griffe, i anneau de fer ferré avec des
coins fur la griffe & le quarré de la verge. O bout
du côté de l'organeau. V le g ros bout du côté des
bras; on ôte enfuite la griffe du quarré, & on en
met une autre au gros bout.
1 1 . Mife pour former un des tourillons, b a la mifeau
bout de laquelle éft foudé un ringard a F j c’eft la
partie inférieure que l’on chauffe pour l’appliquer
à la partie du quarré de la verge où elle doit être
placée.
13 . Verge dont le gros bout V eft armé d’une griffe gît
fixée par l’anneau i : ôc fur le quarré O de laquelle
eft foudé un tourillon t.
Après que la mife eft foudée on coupe le ringard
en a , figure précédente, Ôc aveelatranebe ôc
des chaffes de forme convenable, on achevé de
donner au tourillon la forme qu’il doit avoir;
14 . Mife pour former l ’autre tourillon. d c la mife. e F
le ringard; c’ eft la partie qui eft en-deffus que
l ’on doit chauffer pour l’appliquer à la partie
inférieure du quarré O de la verge, figure précédente,
que l’on chauffe, ôc y former, après avoir
retourné la ve rge, le tourillon T de là figure fuir
vante.
F O R G E D É S
,iy.. Verge fur laquelle les deux tourillons font foudés. I
g h la griffe, i l’anneau. O le quarré. r, T les tourillons
qui doivent être placés exactement Vis-à-
vis l’un de l’autre.
P L A N C H E V I I I .
Suite des chaudes de la Verge Ô> celle (Cun des Bras.
Fig. 16. Mandrin pour percer le trou de l’organeaU.
ri 7. Tenailles à mandrin, b becs ceintrés de la tefiaille.
c poignées.
■ îS. Griffe, h crochets de la griffe, /igriligard ou tige
de la griffe, i anneau qui affermit Je ringard de la
griffe fur la ve rge, comme on le vo it,fig. 19:
jp . Verge dont le trou de l’organeau eft percé. O eu-
lafïè ou quarré de la verge, a trou de l’organeau. V
le g ros bout eft garni d’une griffe; on fait chauffer
les crochets de la griffe lorlqu’on veut la mettre en
place, ôc an moyen de quelques coups de marteau
à main, on fait approcher les crochets vers la verge
qu’ils doivent embraflèr.
Pour percer le trou de l’organeau on fait chauffer
la culafle O de la ve rge,en préfentant fucceffi- I
vqment fes deux faces oppofées au foyer d e là
fo rg e ; la pièce érant fuffifiimment chauffée on la
p o r te , au moyen de la grue tournante, fur l’enclume,
le marteau étant tenu élevé par le bois debout
, alors un des forgerons prend le mandrin,
fig . 16. avec les tenailles ceintrées, fig . 17 . il le
préfente fijr le quarré de la verge en a j le maître
ancrier leve alors la pelle du courfier pour donner
l’eau à là fo iie du marteau, qui en trois ou
quatre coups fait entrer le mandrin dans le quarré
de la verge, dont il traverfe tonte l’épaiffcur ; cette
•épailfeur eft, dans l’exemple préfenr, d’environ fix
pouces.
Le mandrin en s’imprimant dans le quarré de
'la ve rge, foule la matière qu’il rencontre devant
lu i; pour déboucher entièrement le trou on préfente
au - deffous de la verge la croupiere 3fig. zo» ;
qui pofe for l’enclume, en continuant de frapper
avec le gros marteau, le mandrin paffe d’outre-
en-outre ; on retire enfuite le mandrin & on le
• fait rentirer par le côté oppofé, pour que les deux
ouvertüt■es du troii de l’organeau foient égales.
20. Croupier e dans l’oeil de laquelle paffe le bout du
mandrin lorfqu ’on perce le trou de l’organeau.
2 1 . Coupere t pour trancher le fiiperflu de la verge &
des bras ; Î’ouv:lier tient cet outil par le manche,
ôc le grois marteau qui vient frapper fiir la partie
oppofée au tranchant, lui fait couper en deux ou
trois coups Je bout du quarré de la ve rge, quoiqu’elle
ait cependant fix ou huit pouces en quarré;
on coupe avec le même outil ôc fous le gros marteau
, le fuperflu des mifes qui fortifient l’cncola-
g e , ainfi qu’il fera dit ci - après.
12 . c d Barre compofée de trois barres, corroyée ôc
arrondie pour former l’organeau, a coupe ou
extrémité des trois barres avant d’être foudées ôc
corroyées, b coupe de la barre après qu’elle eft
arrondie.
23. L ’organeau ployé & amorcé, prêt à entrer dans le
trou de la verge, e j les amorces.
24. L ’organeau en plan.
2 y. La verge ôc l’organeau dans la fituatioh où il eft
lorfqu’on le foude. O quarré de la verge. V gros
bout.
Pour paffer l’organeau dans le trou de la verge
ton chauffé la partie de l’organeau ôppofée diamétralement
aux amorces e , f ,fig . 23. afin de pouvoir
le ployer & rapprocher les amorces, on renverfe
enfùitè l’organeau du côte du quarré O , enforte
que les amorces qui font rapprochées foient dans
le foyer de la forge ; on donne une chaude fuante
aux amorces, ôc on foude avec des marteaux à
bras fur l’enclume r , placée fur le fol de l’attelier,
au-devant de la chaufferie Æ ( Planche première)
-on retourne enfuite la verge le deffus en deffoiîs,
pour donhef une chaude de l’autre côte de l’organeau,
qui ainfi eft foudé en deux chaudes. i(î. Forte plaque de fer que l’on met fur la verge ÔC
fous l’ ôrganeau quand bn le fonde, pour empêcher
que la verge qui eft parée ne foit meurtrie par
la compreffion dè l’orgahèau fur fes vives arêtes.
27. Coupe tranfverfale de la verge au gros bout.
28-. Coupe tranfverfale de la verge au petit bout; ces
coupes conviennent auffi aux bras.
2p. Verge amorcée pour y fouder les bras.
Pour amorcer la verge on change la fituatioft
du marteau, & on l’âmene à celle repréfentée, fig.
p.au-bas de la Planche fuivante, de maniéré que la
rive de la panne dit marteau convienne avec le bord
de l’enclume du côté de là chaufferie, ce qu’on
obtient en éloignant le pié de la jambe mobile 1 0 , 6-,fig. y. Planche III. de l’ enclume; pour cela, fig.
6. même Planche, on defférre le coin 14 , & on
frappe fur le coin 1 y. Ce changement des coins
fait marcher le pié de la jambe mobile dans fon
baffin V vers le court carreau, & par conféquent le
pivot 6 de la huffe, mouvement qui porte le marteau
vers la chaufferie ; c’eft pour que le reffort M ; fig. y. PI. III. puilfe encore rencontrer le manche
du marteau dans cette fituation, que l’on donne à
fa tête une auffi grande largeur. La chaude étant
donnée au gros bout de la ve rge, on la préfente
fur le travers de l’enclume Ôc fous le travers de la
panne du marteau, qui à grands coups redoublés
amincit cette partie de la ve rge, Ôc y forme les
deux amorces V & « que l’on voit dans la figure.
Les figures qui fuivent contiennent la fuite des
chaudes d’ un des bras ; on donne ces chaudes à la
chaufferie (E , Planche première.
30. Paquet des bras pour une ancre de <Jooo livres,
tel qu’il eft quand on le met au feu ; on commence
par fouder Ôc étirer le petit bout P , le paquet eft
lié par deux anneaux de fer 1 ôc 2. B R gouvernail.
3 1 . Paquet de bras, fur le petit bout P duquel on a
foudé un gouvernail r R , on chauffe enfu ite&on
foude le gros bout B en plufieurs chaudes.
3 2. Le bras amorcé, après que le g ros bout eft foudé ôc
étiré de proportion, on l’amorce fur le milieu de
Fend inné v i s - à - v i s duquel on a replacé le marteau.
B l’amorce qui n’eft que d’un côté du bras:
P petit bout fur lequel on a foudé auparavant un
ringard ou gouvernail/-R, pour porter le bras dans
la chaufferie ôc le manoeuvrer facilement fur l'enclume.
33. Bras dont on a fotgé le rond B O ; pour forger le
rond du bras on incline le marteau de côté comme h fig. 8. de la Planche fuivante le fait v o ir , ce qui
fe fait en fupprimant quelques-unes des calles que
nous avons dit, qui font au-deftous de la boîte de
la jambe mobile io , PI. llî.fig. y;&6. ce qui fait
baiffer Je pivot <> de la h uflè,&par conféquent incliner
le marteau de maniéré que fa panne faffe,
avec la table de l’enclume, un angle égal à l’incli-
naifon des côtés de l’a partie conique du bras : partie
qu’on nomme le rond.
34. Bras fur l’amorce duquel on a foudé un gouvernail
r R , pour pouvoir étirer ÔC forger le quarré
O P .
P L A N C H E I X .
La vignette repréfente l’ opération de fouder les
pattes aux bras.
On voit par cette vignette que cette opération fe fait
près de la ..chaufferie (E , Planche première, & fur le
bord de la foflè recouverte de madriers, dont on parlera
dans la fuite. B B , C C , D D grue tournante, à
l’extrémité de laquelle le bras B eft fiifpendu par la
crémaillère e r s t u x y . e r trevier placé en e dans l’entaille
de la couliffe. r t boulon de la crémaillère, tu le
coulant, s x y le crémaillère. £ enclume fur laquelle le
quarré du bras eft place.
On voit dans le fond la chaufferie des mifes, la
taque ou plaque de fonte a , fiir laquelle on drelfe les
organeaux pour les rendre plans, ôc le tour ou poteau a
B i j