m'avoir fait cet honneur, vous y avez ajouté le prêfènt d'une
belle coîleétion de marbres aufll rares que bien choîfîs. Ce don eft
une preuve évidente de votre bienveuillance, que ƒ ai peu méritée
, mais qui m’eft très précièéfè : & ces marbres font le plus
grand ornement de. la çolleétion .que j’ai, dç qui gft Je feul fruit
que j ’ai recueilli des longs & dispendieux voyages que m’a fait
entreprendre l’amour de la Botanique & de l’IIiftoire naturelle.
S ens ibleù toutes vos bontés, je me prête avec un pl&ifir Infini
aux defirs que vous me témoignez dans votre obligeante lettre.
. Vous me demandez un ^çourteflaj dçs pbfervations que j’ai
faites en parcourant VlUîrie. Je vous ôhéis éh vous èévoyanfc
ce qui regarde VHiJloire naturelle; de la Mer. Je me réferve à
vous faire part dans fon temps, loit par lettres foit de vive voix,
de toutes §ÉS autres remarques que je puis .avoir faites, Lç fojet
que je choifis, a fur les autres l’avantage de la nouveauté,- de la.
variété, de l’agrément. .
P ’4 ïliæu£S Je me flatte de me conformer ainfi a votre*
goût. Vous êtes ^profond dans toutes les ^çjéaiçss, je le foi*
mais jç fsù augi: que rHiftoirç Naturelle foit % préfent votff
principal plaifir.
P qçr vous donner une idée plus diftioéle de mes travaux
for la. Mer, jg joindrai à un entrait général de quelques obier-
yations chômes, rhiitoife particulière *dê quelques productions
majines» Voug y verrez les moyens que j’ai employés, defos- expé-
diens auxquels fai du avoir recours pour les examiner ;& vous re=
çonnoîtrez les loix, que foit la Nature dans leur propagation &
dans leur confervation : la Nature dis?je, qm tout invariable qu’elle
eft )• fofobl^fe jouer & fe faire un plàifir de nous trôhiper. Vous '
trouverez, cette expreflion hardie; mais jç me flatte qu’elle fera
juftifiée dans ce court détail, de encore mieux dans l’ouvrage
quf je çompofe , de que j’elpére d’avoir bien-tôt fini. Outre
l’Hiftoire naturelle de fo Mer, il 'contiendra une grande partie
des pbfervations que j’ai faites dan? le cours de mes voyages
for tout jçç qui m’a paru propre à perfectionner l’Hiftoire natu-
relle en général* J? n’ai pas négligé les moeurs des Peuples que
fai v u , leurs maladies particulières, & leurs remèdes. J’ai
conïîderé la lituation géographique de ces Païs, & un nombre
prefque infini de morceaux d’Antiquités de d’Infcriptions fur lesquelles
j’ai fait bien des remarques^ de dont je me fois formé une
Coïïefibbri qui n’eftj peut * #re|l pas à méprilèr.
Vous u’ignorez pas que depuis plus de huit ans j’ai fait
plufîeurs voyages par i!Italie, principalement dans le but de
pèrfêétioûner la Botanique: que j’ai eu le bonheur de voir des
ehbfes édiapées aux célèbres Botaniftes qui ont parcouru ce P aïs
avant moi: que Cependant il me fembloit de n’avoir pas encore
trm^ê,à foire ttflemoilïbn piôpbrtiqnnéé à, més defirs de à mon
attente : de que par cettê râifô'n je pénfai d’abord à VIÜiHe, que
ïèsôbfefvateurs àvoièn’t préfque entièremeni négligée, parce qu’elle
eft inèultè, habitée par des Peuples barbares, de pareequ’oii
ne peut forts danger y faire la moindre recherche, hydilà fans
d o u téM llfp ip iP Anguïllara, ni 8p0n\ ni VP’héler n’oferènt
s’enfoncer jdans fintérieur du P$ïs,. de fe contentèrent d’examiner,
ou plutôt dé regarder en paflant, de avec ^eu d’attention,
quelques bords de la Afer,prè$‘ de Vônifë. .
P o u r "pouvoir fournir par moi-même aux fraix de ces voyages
s de pour être à portée de vaquer à mes affaires les plus
prenantes, jCpris la réibluupg de.-jnp hnrn<»r hit
aux plaines, aux r iv a is , aux Iles, aux mers de Vlftriey de la
Mwliupùey de la Bosnie y de la Dalmatien de VUezegovine, de
de Ÿ Albanie r en finiffant mes voyages par le golphe de Lodrin.
Ces Pais voilius de fItalie contiennent de grands trefors d’His-
tqire naturelle;. & • c’eft là que j’ai puifé mes ridieffes. Les régi003
méridionales>y font d’une chaleur -brûlante; le froid eft
exceffif entre les montagnes.; ce qui n’eft ni méridional ni montagneux
, eft temperé. C’eft ce que n’éprouvent que trop ceux
qui s’arrêtent à? examiner les lies de les rochers, ou qui ofent
monter for les montagnesde Fodogrie^ Stermiz, Star ifçh, Dinar
e , Prolocby Grusco-oireo, Piercb, de autres lèmbiables qui
font toujours couvertes de neige de de glace. La différence con-
kderable de température, qui fe rencontre dans les différens quar-
A 2 tiers