n’eft utile que dans un fond k peu près égal & uni; c’eft ce qu’on
découvre par la fonde. Cet inftrument * eft Une corde bien for',
te , & longue d’environ mille pas. ‘ Elle porte d’efpace eU ef
pace des cordes minces & courtes armées chacune d’un fort hameçon,
courbé enforte qu’il puiffe retenir les plantes marines
qu’il rencontre.- Cette machine furnageroit, & il faut qu’elle
rafe le fond; pour en venir à bout on y a ajouté à de' petites
diftances des morceaux de plomb, qui la font enfoncer & la retiennent
au. fond.- Mais les hameçons ne Mîîffent que les plantes,
qui ordinairement font molles, & qu’on auroit dé la peine
à pêcher d’une autre maniéré. Pour les productions d’une autre
efpece, j’ai fait ufage d’une autre machine. Ce font deux perches
de deux ou trois pas attachées en croix. A leur inter-
lésion j’attache une grofie pierre pour faire-Enfoncer ’la*machine,
& une corde pour la retirer. J’ajoute aux quatre ; bouts quatre
morceaux de filet de vingt à trente pas/v Cés ■ filetss doivent
être de chanvre effilé, i Cette madiine frotte contrôle fond
de la mer, & enveloppe & rammaffe une grande -qukntitèv de
corps marins. Elle eft fur - tout utile pour pêcher entredes rochers
& lous les antres. C’eft pourquoi les pêcheurs de. corail en;
■ font grand ufage. Le Comte Marjîlli en a donné la figure.- '+Les
Provençaux la connoiffent tous le nom dé' Sùlabref &;les-no-
tres fous celui d'Ordigno, c’eft - a - dire machine. Par le .mOyen
de cet inftrument J ’ai eu le plaifîr d’arracher même des^rélTes
pierres du fond de la mer, à l’aide d’un petit treuil ou tour que
j ’avois placé au milieu de la barque. Ce tour n’eft pas feulement
utile pour détacher & loulever. des lourdes maffes : il eft fou»
vent néceffaîre pour retirer la machine qui s’engage quelques .fbis
fi fort, qu’il eft impoffiye de la dégager à force de bras. ' Èn
un mot il eft d’une grande utilité , comme l’ont éprouvé les pêcheurs
de corail. Depuis qu’à mon exemple ils ont. commencé
à s’enfervir, ils fe font mis à Pabri du danger de perdre leurs
dif-
* Les Pêcheurs de la Me» Adriatique appellent cet inftrument Trezzolia.
t Hift. PhyfiT de la mer. Part. IV. Du coraiL
dilpendieufes machines, ce qui auparavant leur arrivoit tous les
jours.
O utre cela j’ai tiré grand parti d’une longue antenne, que
jé fais, foutenir par deux cordes*. & enfoncer dans l’eau par des
poids, &.que je tiens en équilibre çomme un levier de la première
efpècé. J’attachè au bout lé plus long, un filet Semblable à
r celui que. je viens de décrire; ou*j’y ajoute une croix avec trois
filets: ' * Cette machine m’a. fait découvrir à Porto Rojfo dans
l’ét-at de Ragufmns caverpe très vafte &très/ertile en corail. J’en
ai auffi bVviîès de'ftdl*; ou découvertes*avèc Ta machine', d’autres
Jans le même endroit: je n’en fais point te catalogue parce que
îl my a perforine qui ait'voyagé'dans notre mer, qüi'neTache
combien elles font fréquentes. Avec ces inftruméns, avec mes
propres yeux, avec une fonde bien enduite de fuif, afin que ce
JjgÉ eft .au fond s’y attache ; & même avec les filets des pêcheurs,
j ’ai pu découvrir tout ce que j’ai eu l’honnçur de vous rapporter,
& ramaffer une grande quantité de produdions marines. A
leur fprtié de la mer, je les mets dans un vafe plein d’eau marine,
que Jê tiens prêt tout exprès.“ C’eft dans l’eau même que
jm| °filbrv^es, tantôt à, l’oeuil nud, tantôt avec 1e micrôlco-
p e . & étgient da'ns fëau quand je ài delllnées & décrites
avec tbute ltexaditade que-fai-pir. - -Gepea<W quelques fois
les orages ’.ou autres accideiis’,. aux quels on.eftJujet en mer;.ne
m’ont pas permis, de faire fur.tqutes les produélions marines les
pbfervatîoris délicates que j ’aurois. fouhaitées-
J’efpere que vous ne me condamnerez, pasjpour cela. Vous
confidererez plutôt combien il eft plus facile d’obferver ce qui
fè trouvé fur là furface delà terre, que ce qui.fe trouve dans la
mer. Nous pouvons »examiner les corps terreftres en tout
temps, & iouvènt tout a- notre aifè. Nous n’ayons qu’à bien remarquer
les lieux où ils ,fe trouvent pour les revoir.. Quand on
eft en mer, on eft à la merd des vents : pn ne peut pas naviger
&
S Je m ! «tte machine femMâbié à celle que le Comte Mariïlli décrit fo ^ le nom '
a angtn m hew cité.; . rf .