caudale quatre osselets interépineux, entre deux apophyses du milieu
trois osselets, et deux osselets pour chaque apophyse de la région
postérieure de la queue. A chaque apophyse interépineuse correspond
un rayon de nageoire. J ’ai trouvé le nombre 185 pour les osselets, et
par conséquent de même 185 rayons de l’anale. La dorsale a un
nombre de 236 osselets et autant de rayons. En général les osselets
interépineux ne méritent pas le nom de longs et vigoureux; au contraire,
on peut les dire d’une longueur en harmonie avec les rayons
qu’ils portent : qu’ils sont serrés, comme ceux de l’Anguilla pachyura,
se conçoit en considérant leur nombre.
H y a une multitude d’arêtes musculaires, comme on en voit ordinairement
dans toutes les espèces d’anguilles; on en trouve des fourchues,
des simples et des doubles. Leur position relative demande une
comte explication. Celles qui sont implantées sur la surface supérieure
des 67 premières vertèbres sont fourchues; ensuite on trouve 15 vertèbres
dont les arêtes sont simples; tandis que les 18 dernières manquent
totalement de ces arêtes. A la côté inférieure des 62 premières
vertèbres on voit des arêtes fourchues; celles des 20 vertèbres suivantes
sont simples, et les 18 dernières caudales manquent d’arêtes à la côté
inférieure comme à la supérieure.
La nageoire dorsale commence à la hauteur de la dix-neuvième vertèbre
abdominale, à une distance de 13,5 centimètres de la pointe du
museau. Les rayons nombreux s’allongent graduellement vers la queue,
mais il me semble qu’ils restent inarticulés et qu’ils ne se bifurquent
pas aux environs des dernières vertèbres caudales, comme cela se voit
dans les rayons de l’Anguilla fluviatilis, Cuv. au moins je n’ai pas pu
observer cette particularité, même en employant une bonne loupe.
L’anale, d’une forme semblable à la- dorsale, commence plus en
arrière, c’est-à-dire à la hauteur de la trente-sixième vertèbre ou à
une distance de 20 centimètres de la pointe du museau. Ces deux
nageoires s’unissent en arrière et forment une espèce de caudale pointue:
elles ne deviennent pas plus larges au lieu où l’on voit cela dans
l’Anguilla pachyura.
La tête semble avoir été petite en comparaison du reste du corps.
A juger d’après la situation d’un débris de la mâchoire inférieure, je crois
que cette mâchoire a dépassé un peu la supérieure. Aucun des os de
la tête n’est reconnaissable, à l’exception d’un fragment dé l’os frontal
et du débris nommé ci-dessus. En revanche on peut très-bien voir les
rayons branchiostègues longs et arqués. Je crois qu’il y en a douze,
mais quelques-uns en sont rompus et ont glissé sur les autres, par
conséquent je ne puis pas l'affirmer. Mai3 un autre os se reconnaît
facilement au premier coup d’oeil, c’est la ceinture thoracique. Ensuite
on voit la pectorale; les rayons fins et courts ne s’en comptent pas facilement,
vu qu’ils sont brisés et mutilés: cependant je présume que leur
nombre est de 12 ou 13.
Eu portant maintenant son attention sur les différences qui peuvent
exister entre les deux espèces d’anguilles d’Oeningen, on voit qu’on ne
saurait dire de ma nouvelle espèce que le développement des rayons de
la nageoire dorsale est prodigieux; ensuite, qu’ils ne sont pas si serrés
qu’on pourrait presque les comparer à une crinière de gros poils. La
colonne vertébrale n’est pas robuste, les apophyses articulaires ne sont
pas médiocrement accusées. J ’ai déjà dit que les osselets interapophy-
saires ne sont ni longs ni vigoureux, et que le nombre de trois pour
une apophyse épineuse n’est pas de rigueur dans la nouvelle espèce. De
même j’ai indiqué déjà que tous ces petits os, les apophyses épineuses
et interépineuses et les rayons ne sont pas arqués ou ondulés. Enfin, la
partie caudale du tronc ne se rétrécit pas plus brusquement que dans
les autres anguilles connues, comme c’est le cas avec l’Anguilla pachyura.
On avouera que j ’ai le droit de dire que l’espèce que j’ai déterminée
est nouvelle. La forme svelte et bien proportionnée de l’individu qui
m’a servi principalement pour faire la description précédente, me porte
à lui donner le nom d’Anguilla elegans.
Je n’ai pu prouver la moindre trace d’écaiUes, ni dansWïindividu
qui ne laisse voir que la tête brisée et la colonne vertébrale rompue et
en même temps divisée sur les deux moitiés correspondantes de la
plaque, ni dans l’exemplaire du musée de Teyler , ni dans le troisième