C lasse, P O I S S O N S .
Sous-cl. POISSONS TËLÉOSTÊENS.
Ord. CYCLOÏDES.
Sect. MALACOPYÉRYGIENS.
Fam. CYPRINODONTES.
Genr. Lebias.
Esp. L E B IA S FU RC ATES, Wki.r,
Voyez PI. IV, fig. 15.
Le bel ielithyolite fig. 15 est un de ceux qui m’ont donné beaucoup
de peine pour déterminer le genre auquel il doit appartenir. Certes,
on trouve ici réuni presque tous les caractères du genre Lebias,
le corps eylindracé, la taille petite, la position respective des nageoires
dorsale et anale, la tête volumineuse, la mâchoire inférieure relevée,
l’orbite spacieuse. Et cependant un seul signe caractéristique me forcerait
presque de fonder sur cet exemplaire jusqu’à présent unique
la description d’un nouveau genre. C’est la nageoire caudale. La
caudale dans les autres Lebias, le Lebias perpusillus, le Lebias cras-
sus, le Lebias minimtis, est tronquée ou plutôt arrondie, et vigoureuse
— ce qui démontre clairement la parenté des Lebias avec
les Poecilias, les deux genres fossiles de la famille des cyprino-
dontes — tandisque la caudale de notre individu est fourchue.
Cependant je crois devoir placer provisoirement ce poisson parmi les
Lebias. On pourrait croire un moment que c’est un Rhodeus: mais la
dorsale est placée trop en arrière, la partie caudale du corps est trop
effilée, trop svelte pour permettre une telle supposition. On le prendrait
encore pour un Chondrostoma, mais la caudale se trouve vis-à-vis de 1 anale,
la tête est trop grande,le tronc est trop trapu pour donner lieu à une
telle conjecture. Et encore, on ne pourrait pas foriner de tèUes'suppositions
aussitôt qu’on trouverait l’indice certain que notre poisson appartient
au genre Lebias, c’est-à-dire aussitôt qu’on rencontrerait Ses rayons
branchiostègues. Il est fort dommage que je ne puisse pas donner des
preuves de mon hypothèse; je n’aperçois point de trace des rayons
branchiostègues, ni de dents aux mâchoires. Si'l’on était un jour assez
heureux de trouver seulement plus de trois de ces rayons, ou bien
quelques-unes de ces dents , il n’y aurait plus lieu de douter que notre
individu ne soit un Lebias véritable, quoiqu’il ait la queue fourchue.
Dans ce dilemme je propose de nommer provisoirement ce poisson un
Lebias, et cela jusqu’à ce que l’occasion se présente de faire des recherches
concernant le nombre de ces rayons. Si l’on trouve un jour que
Ge poisson ne possédait que trois de ces os, on le placera de droit dans
la famille des Cyprinoïdes, mais en attendant je le regarderai comme
un membre de la famille des Cyprinodontes, et je propose de le nommer
Lebias fureatus.
Je ne répéterai pas ici les caractères du genre, on peut les lire
pag. 48 de la 2me partie du Tom. V des Poissons fossiles d’A&ASSiz.
Les caractères de l’espèce sont,:
Une colonne vertébrale composée de 81 vertèbres. Remarquons la
coïncidence de ce nombre avec celui des vertèbres des trois autres espèces
du genre, le Lebias perpusillus, le Lebias crassus, et le Lebias mini-
mus — dans tous les trois le même nombre, 31. Il y a 12 paires
de côtes. Les rayons de la dorsale ne sauraient se compter, mais on
voit très-distinctement les 8 osselets interapophysaires, qui soutiennent
cette nageoire; il est permis d’en conclure que la nageoire elle-meme
possède 8 ou 10 rayons. Quoique je n’aie réussi qu’avec beaucoup de
peine et seulement à l’aide d’une bonne loupe à compter les rayons de