C la ss e , P O I S S O N S .
Sous-cl. POISSONS TÉLÉOSTÉENS.
Ord. CYCLOÏDES.
l e c t. MALACOPTERYGIENS.
Fam, CYPRINODONTES.
Genr. Lebias.
Esp. L E B IA S CHASSES, Wkle.
Voyez PI. IV, fig. 13.
Les lebias, petits poissons qui semblent avoir nagé par troupes nombreuses
dans les eaux antédiluviennes, se trouvent pétrifiés à présent
dans beaucoup d’endroits. On en trouve une espèce dans les terrains
tertiaires d’Aix en Provence, une deuxième dans les lignites de Senssen
dans le Piehtelgebirge, une troisième dans l’argile tertiaire des environs
de Pranefort, et une quatrième dans l’argile de Pezaros. On supposerait
que les calcaires d’eau douce d’Oeningen produiraient un nombre
assez considérable d’espèces de ces poissons, vu la manière de vivre de
ces animaux dans les marais et les étangs, et néanmoins on ne trouve
décrite dans les //Poissons fossiles” de M. Agassiz qu’une seule espèce de
lebias provenue des lieux sus-dits, le Lebias perpusillus. Il paraît que
cette espèce est la seule que le savant Suisse a connue. Par conséquent
j’ai lieu de me réjouir que le hasard m’ait fait trouver trois nouvelles
espèces de ces petits poissons, et qu’elles proviennent toutes des calcaires
d’Oeningen. Comme de coutume je décrirai ces individus en faisant
en même temps quelques comparaisons avec l’espèce connue, pour
démontrer que j ’ai le droit de donner un nom aux espèces que les
naturalistes n’ont pas décrites jusqu’à présent.
Le Lebias crassus est assez différent du Lebias perpusillus par sa
taille vigoureuse, sa tête petite en. proportion du corps et sa caudale
assez grande, cependant personne ne doutera que ce poisson ne soit un
lebias. On le voit' à la position de la dorsale à peu près vis-à-vis de
l’anale, aux ventrales placés fort en arrière, à la forme de la tete, à la
petite bouche. Le nombre des vèrtèbres du Lebias crassus est de 31
comme celui du Lebias perpusillus, mais le premier a deux côtes
de moins que le dernier, qui. en possède 12. On peut compter dans
l’anale 7 ou 8 rayons, dans la dorsale 8, et dans la ventrale aucun,
parce que cette nageoire est perdue presque totalement. La nageoire
caudale du Lebias crassus diffère grandement de. celle du Lebias
perpusillus; le nombre des rayons de la caudale de ce dernier poisson
étant 23, tandisque celui des rayons de la caudale du premier n’en
dépasse pas la moitié, c’est-à-dire 11: ils sont aussi placés à des
distances assez grandes les uns des autres. On ne peut apercevoir la
moindre trace de la nageoire pectorale; il en est de même des rayons
branchiostègues et des écailles. Les os de la tête sont en , général tant
soit peu, reconnaissables; on peut distinguer le subopercule et le préopercule,
les mâchoires supérieure et inférieure. Les apophyses épineuses
sont longues et en proportion grosses, mais les arêtes musculaires
semblent avoir été très-fines, du moins je n’en puis apercevoir aucun reste.
Ce poisson se trouve dans la collection de M.: van Breda ,et portera
le nom de Lebias crassus: sa taille vigoureuse m’a suggéré ce nom.
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