Classe, P O I S S O N S .
sous-ci. POISSONS TÉLÉOSTÉENS.
ord. CYCLOÏDES.
Sect. MALACOPTERYGIENS.
F a n . CYPRINOÏDES.
Genr. TlNCA.
Esp. T IN C A MAGNA, Wklr.
Voyez PI. II.
La position générique de ce poisson est suffisamment indiquée
par la grosse tête, le tronc gros et vigoureux, les rayons épais des
nageoires, les côtes longues et la caudale très-large. Il me paraît hors
de doute qu’il doit prendre place dans la famille des cyprins, et qu’il
doit être une espèce du genre Tinca: les caractères de la tanche se montrent
au premier coup d’oeil. Le genre de ce poisson une fois fixé, il
est facile de déterminer que cet exemplaire diffère de la tanche de nos
jours, comme aussi des tanches fossiles déjà connues. Il paraît que les
dernières se caractérisent en majeure partie par la bifurcation plus ou
moins prononcée de la caudale. On observe cette différence de la tanche
actuellement vivante, non-seulement dans l’espèce qui nous occupe dans
ce moment, mais de même dans la Tinca furcata, Ao. Mais la queue
de la Tinca magna n’a pas une nageoire caudale à deux lobes arrondies
comme la Tinca furcata, Ao. elle a une caudale simplement échancree.
J ’ai eu à ma disposition sept exemplaires, et quoique tous les sept
soient mutilés et froissés plus qu’on ne le voit communément dans les
ichthyolithes d’Oeningen, j ’ai pu néanmoins suppléer les parties trop
peu visibles dans l’un par les parties intactes de l’autre, de manière à
me former une idée assez claire de la taille, du nombre des vertèbres, etc.
de la Tinca magna. Par conséquent l’individu fig. 5 ne montre que
partiellement les particularités mentionnées plus bas; il faut comparer
les sept exemplaires entr’eux pour avoir une idée nette de l’espèce.
Dans tous les sept c’est surtout la tête qui est froissée et mise en
pièces. On peut encore, il est vrai, reconnaître quelques fragments
d’os, surtout des opercules, mais ces morceaux ne méritent pas une
description spéciale. Toutes les écailles sont perdues, et de même toutes les
vertèbres à l’exception de deux : elles se trouvent dans la partie antérieure
de la queue d’un des sept individus, voyez fig. 5. Les autres vertèbres
n’ont laissé que des empreintes, de forme trapézoidale, mais ces empreintes
sont très-profondes et laissent entrevoir la forme, la hauteur et le peu
de longueur de la vertèbre. En comptant les vertèbres caudales d’un
des exemplaires, les vertèbres portant les côtes d’un autre, ensuite les
vertèbres nuchales d’un troisième, j’ai reconnu que le nombre total des vertèbres
de la Tinca magna, est de 33.' Les côtes sont grosses et longues:
on en trouve 13 paires. Les apophyses épineuses des vertèbres, les
supérieures autant que les inférieures, ainsi que, les nombreuses apophyses
interépineuses sont d’une grosseur et d’une longueur extraordinaires
, comme tous' les autres os en général. Dans' la partie caudale
on reconnaît de grosses arêtes musculaires au-dessus comme au-dessous
de la colonne vertébrale; elles sont posées en croix sur les apophyses
épineuses, et se montrent très-bien conservées, Comme dans les autres
tanches les apophyses épineuses des trois ou quatre dernières vertèbres
caudales forment la base de l’articulation des petits rayons extérieurs de
la caudale.
Cette dernière nageoire s’est conservée mieux que tous' les autres
organes du poisson. On peut en distinguer aisément les rayons, dont
la formule est: 5 .1 .1 0 .1 3 .1. 5, c’est-à-dire: en comptant de haut en
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