Genre Rhodeus. Corps trapu et
plus ou moins comprimé. La dorsale
opposée à l’anale.
Corps long et nullement comprimé
La dorsale en avant de l’anale.
Genre Cyclubus. Forme arrondie
de la caudale, et dimensions considérables
de la dorsale.
Forme échancrée de la caudale, la
dorsale n’a point de dimensions
considérables.
Genre Lebias. La dorsale toujours
en face de l’anale, les ventrales
très en arrière.
La dorsale ne se trouve pas en face
de l’anale, les ventrales sont situées
sur l’abdomen.
Genre Esox. La tête est grande,
le museau oblong, large, obtus
et déprimé. La gueule est très-
fendue, et horizontale. La dorsale
et l’anale très-rapprochées de
la caudale et opposées l’une a
l’autre.
La tête est médiocre, le museau
ordinaire. La gueule fendue de
haut en bas. La dorsale sur le
milieu du corps.
Genre Anguilla. Corps très-allongé;
dorsale et anale très longs; point
de ventrales.
Aucun des caractères de l’anguille.
On se convaincra par ce tableau comparatif de la vérité des deux
points suivants: 1. le genre Chondrostoina est sans contredit un genre
fossile nouveau; 2. personne ne s’en est occupé jusqu’à présent. Cette
dernière circonstance est la conséquence naturelle du fait dont j ’ai
parle dans l’introduction, savoir, tous les poissons fossiles des calcaires
d’eau douce d’Oeningen ont été envoyés depuis l’an 1840 exclusivement
aux deux collections dont j ’ai pu faire usage.
Un instant j ’ai cru voir dans les cinq exemplaires du genre
Cbondrostoma les premiers représentants de la famille des Salmonidés,
rencontrés dans les couches sédimentaires d’Oeningen, surtout parce quft
je supposais que l’adipose, signe caractéristique de la famille, serait
détruite assez facilement et assez vite, car n’ayant point de rayons,
cette nageoire adipeuse ne pouvait pas avoir laissé de traces. Dans ce
cas on pourrait croire les poissons dont nous parlons à présent voisins
de nos éperlans, Osmerus eperlanus, Cuv. Mais il est probable que les
eaux antédiluviennes du lac habité un jour par les poissons qu’on trouve
aujourd’hui dans les calcaires d’Oeningen, furent très-vaseuses. On suppose
que les saumons d’autrefois aimaient les eaux limpides, froides et pures
comme les saumons de notre époque actuelle. Cette supposition est
fondée sur la circonstance qu’on n’a jamais trouvé la moindre trace
d’un membre de la famille des saumons parmi les espèces fossiles
d’Oeningen. Que ces eaux furent vaseuses et remplies de limon,
on le conclut de la présence dans ces mêmes lieux de deux ou trois
espèces de tanches, d’un ou deux cyclures, d’au moins quatre espèces
de cobitis, d’un acanthopsis, d’une multitude de lebias, de poecilias etc.
Tous ces poissons doivent avoir habité un lac bourbeux et limoneux ou
un marais : leurs successeurs dans notre époque ne se trouvent que dans
de telles eaux.
Ainsi il ne me restait que la famille des cyprins pour y placer mon
genre. J ’ai parcouru toutes les figures des membres de la nombreuse'
famille des Cyprinoïdes, et quoique la position respective des nageoires
ne soit pas la même en tous points dans les poissons que j ’ai cru devoir
rapporter au genre Chondrostoma et dans les Chondrostomes de nos
jours, quoique jusqu’ici on n’ait pas encore trouvé un représentant fossile
de ce genre, néanmoins j ’ai la conviction que ces poissons y appartiennent.
Je mentionnerai en premier lieu les caractères principaux du Chondrostoma
nasus, A g . , le type vivant du genre, d’après le bel ouvrage de
Heckel und E nee : Die Siissiuasserfische der ôstreichischen Monarchie,
pag. 217; et ensuite ceux de l’espèce fossile. On verra que le chon-
drostome a vécu déjà dans les eaux de la Suisse antédiluvienne, comme
dans ceux de presque toute l’Europe d’aujourd’hui, et par conséquent
que le tableau des genres fossiles d’Oeningen doit recevoir un genre
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