brochet d’Otto ne vivait pas à Oeningen; il était originaire des environs
de Breslau 1). Je suis heureux de pouvoir dire que j ’ai trouvé une
nouvelle espece d’Esox. J ’ai pu disposer de quatre exemplaires dont
un à plaque double.
J ai donne le nom d’Esox robustus à la nouvelle espèce, parce que
les exemplaires sont plus courts, et qu’ils ne sont pas moins larges
que ceux de l’Esox lepidotus, Au. ; il s’ensuit qu’ils sont plus
robustes, plus trapus. Cette particularité dépend de la colonne vertébrale
: elle a 8 vertebres de moins que celle de l’Esox lepidotus,
et 10 que celle du brochet vivant, l’Esox lucius, L. par conséquent
elle est composée de 52 vertèbres, dont 4 nuchales, 32 abdominales
et 16 caudales. La forme de ces vertèbres n’est pas celle de ceux
de lEsox lepidotus, aussi hauts que longs; au contraire, ils sont
beaucoup plus hauts que longs, et c’est encore une des causes_de
la moindre longueur de la colonne vertébrale. En général tous les os
sont assez minces, surtout les cotes qui se montrent au nombre de
32 paires. Les apophyses épineuses sont longues et plus vigoureuses
que celles de l’Esox lepidotus, surtout les abdominales supérieures et
les caudales inférieures.
Une autre différence non moins grande se -manifeste dans le nombre
des rayons des nageoires. L’Esox robustus n’a pas pu nager avec
autant de vitesse et de force que l’Esox lepidotus, parce que ses
nageoires dorsale, anale et caudale sont beaucoup moins larges que
celles du dernier. Tandisque l’Esox lepidotus avait la nageoire dorsale
soutenue par 21 rayons, l’anale par 19, et la caudale formée par
37 rayons, 1 Esox robustus n’a dans sa dorsale que 19 rayons, dans
son anale que 19, dans sa caudale que 36. Les ventrales et les pectorales
des deux espèces diffèrent de même, la première (la ventrale) de
l’Esox robustus est soutenue par 13 rayons, et la pectorale par 15.
Tous ses rayons sont articulés, comme dans les autres brochets.
Sur les quatre plaques on voit une multitude d’écailles , mais elles
sont presque toutes déplacées, et se trouvent en grande partie dispersées
sur la surface de la plaque en-dessus du dos ou en-dessous du
ventre du poisson. Autant que j’ai pu je voir, elles ne diffèrent pas
sensiblement de celles de l’Esox lepidotus : en général elles sont un
peu plus petites, et les bords me semblent moins finement striés.
Grâce aux belles planches des Poissons fossiles d’AoASSiz, Tom. V,
pl. J et K et 47, j ’ai pu reconnaître beaucoup de fragments des os
de la tête, mais même en ne possédant que les notions les plus minimes
de l’ostéologie ichthyologique, on reconnaîtrait sans peine les os qu’il
y a dans un des coins de la plaque double, et dont on voit l’empreinte
dans le coin correspondant de l’autre moitié de la plaque. Voyez fig. 17.
Afin de démontrer la différence de ces os avec les mêmes os de l’Esox
lucius, j'a copié ces derniers de la planche K du Tom. V des Poissons
fossilès d’A&Assiz. Voyez fig. JS. Voici les dénominations de ces os
d’après M. Agassiz.
1. 1.1.1.
2. 2.
3, 3. 3. 3.
4.4.
5. 5. 5. 5. 5.
6. 6. 6. 6.
7. 7.7 .7 .
8. 8. 8.
9. 9.
Les frontaux.
Les frontaux antérieurs.
Les ethmoides.
Les frontaux postérieurs.
Le vomer.
Les mastoidiens.
Les pariétaux.
Les occipitaux externes.
Le basillaire.
Il est à regretter qu’on ne possède pas un dessin des os de la
tête de l’Esox lepidotus; les exemplaires que j ’ai vus ne permettent
nullement de voir ces os assez distinctement pour pouvoir les dessiner.
On observera les grands tubercules frontaux et les rayons longitudinaux
fins et divergents, qui partent du sommet du tubercule comme d’un
centre commun, et qui sont si prononcés qu’ils ont même laissé des
empreintes très-visibles dans la partie correspondante de l’autre moitié
de la plaque. Plusieurs des autres os de la tête sont encore recon